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bonn(y)dée - Page 13

  • « Babylon », «Divertimento », « La Ligne » (et 5 autres films à l'affiche)

    Babylon.jpg4 étoiles : « Babylon » retrace sur une dizaine d’années (1926-1935) la gigantesque évolution du cinéma à Los Angeles qui de muet deviendra parlant, ce qui ne sera pas sans conséquences pour de nombreuses vedettes des années 20.

    Pour illustrer ces années folles, le réalisateur Damien Chazelle emploie les gros moyens pendant trois heures. Et ça marche ! Difficile, en effet, de résister aux personnages (superbe distribution) plus excentriques les uns que les autres, aux décors d’un autre temps, aux costumes flamboyants, à la mise en scène virevoltante qui vous en met plein la vue (parfois un peu trop) et à la musique qui souligne à grand renfort de trompettes toute la démesure dont peut faire preuve Hollywood. Le tournage de plusieurs scènes (notamment la bataille, la larme ou encore la première scène parlante) rend un formidable hommage au monde du cinéma de ces années-là. C’est captivant, spectaculaire et jouissif. Si la tension baisse d’un cran quand l’histoire s’éloigne un peu trop de son univers cinématographique (le mafieux, par exemple, n’apporte pas grand-chose), il n’en demeure pas moins que « Babylon » est un film que les cinéphiles, mais pas seulement, ne manqueront pas d’aller voir.

    IMG_8263.jpg3 étoiles. « Divertimento ». Inspiré de l’histoire vraie de Zahia Ziouani et de sa sœur jumelle Fettouma, « Divertimento » raconte le destin exceptionnel de ses deux femmes qui vont devenir respectivement cheffe d’orchestre (seulement 6% des chef-fe-s d’orchestre sont des femmes) et violoncelliste professionnelle. Des origines algériennes, vivre en banlieue ou encore être une femme dans les années 90 ne sont pas des obstacles infranchissables quand la passion, la détermination, le courage et l’envie de créer un orchestre vous animent au plus profond de vous-même.

    Porté par une belle distribution et la musique des plus grands compositeurs, « Divertimento » se joue des clichés en mettant au premier plan tout particulièrement la détermination et la passion de Zahia qui emportent tout sur leur passage surmontant ainsi les obstacles sexistes et socioculturels. Cette success-story est à l’image du Boléro de Ravel qui occupe une place importante dans le film :  ça prend un peu de temps à démarrer, ça n’évite pas les répétitions, au sens propre et figuré, et ça va crescendo.

    La Ligne.jpg3 étoiles. « La Ligne ». Après avoir agressé sauvagement sa mère, Margaret, 35 ans, est condamnée à une mesure d’éloignement dans l’attente de son jugement. Durant 3 mois, elle a l’interdiction de s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale où elle demeurait. Cette injonction ne suffit pourtant pas à mettre de la distance, au sens propre et figuré, entre Margaret et les siens dont elle cherche à s’approcher par tous les moyens.

    On ne sait pas pour quelle raison Margaret s’en prend violemment à sa mère au cours d’une scène d’ouverture tournée au ralenti qui plante brillamment et immédiatement le décor. Et peu importe à vrai dire, car cette agression est la conséquence d’une relation mère-fille que l’on devine pleine de malentendus. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si la mère, qui plus est pianiste, devient à moitié sourde après l’agression…Portés par des actrices formidables, « La Ligne », malgré des scènes qui ont tendance à trop se répéter et à ralentir inutilement le récit, est un film qui ne manque pas d’interpeller sur les dysfonctionnements familiaux dont on ne se débarrassent pas facilement, à l’image de la remarquable scène finale.

    Toujours à l’affiche

    Caravage.jpg4 étoiles. « Caravage ». 1609. Accusé de meurtre, le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Eglise pour revenir à Rome. Avant de prendre sa décision, le Pape demande à un inquisiteur de mener une enquête sur le peintre dont l’art est certes jugé subversif par l’Eglise, mais ne laisse cependant pas indifférent certains des plus hauts dignitaires de cette dernière.

    Celles et ceux qui aiment la peinture du Caravage apprécieront sans doute également le film de Michele Placido qui grâce à la photographie, à la lumière, aux décors, aux costumes et à sa distribution rend magnifiquement hommage au génie du peintre qui a marqué l’histoire de l’art. Plongé dans un tableau géant du Caravage qui s’offre à ses yeux sur le grand écran, le spectateur découvre ou redécouvre à l’aide de nombreux flashbacks au service du récit, avec certes quelques libertés scénaristiques, la vie de cet homme qui vivait parmi le peuple, faisait preuve d’une grande liberté de pensée et appréciait les corps à corps avec les hommes et les femmes, mais également avec ses poings et son épée.

    Leo Grande.jpg4 étoiles. « Good luck to you Leo Grande ». Nancy Stokes est une jeune retraitée. Mère de deux enfants dans la trentaine, elle a mené une vie sage et sans excès entre son travail d’enseignante des religions et un mariage des plus conventionnel. Récemment veuve, elle décide de mettre du piment dans sa vie en s’offrant les services de Leo, un escort boy.

    Pour qu’une histoire telle que celle-ci qui se passe dans un décor unique et en huis-clos fonctionne, il est tout d’abord indispensable que les acteurs soient impeccables. Tel est bien le cas avec la talentueuse Emma Thompson et Daryl McCormack qui forment le temps de quelques rencontres un duo très convaincant. Ensuite, pour garder l’attention du spectateur dans ce genre de film où il y a peu d’actions, il est primordial que le scénario révèle quelques surprises et que les dialogues soient à la hauteur. Et si l’on excepte un petit coup de mou au milieu, cet objectif est parfaitement atteint. A la fois drôle et sérieux, audacieux et touchant, délicat et questionnant, le film se laisse voir avec un plaisir certain.

    Avatar 2.jpg2 étoiles. « Avatar : La Voie de l’Eau ». 2169. La famille Sully s’est agrandie. Elle vit sereinement dans la forêt de Pandora jusqu’au jour où « ceux qui viennent des étoiles » font leur retour et forcent Jake, Neytiri et leurs enfants à s’enfuir pour sauver leur peau. Ils trouvent refuge dans une autre partie de Pandora où c’est cette fois l’océan qui est roi, ce qui va leur demander une grande force d’adaptation pour trouver leur place parmi les habitants des lieux et dompter ce nouvel environnement aquatique.

    Ce deuxième opus d’Avatar tient toutes ses promesses au niveau formel. La prouesse technique est impressionnante et c’est visuellement un régal (à voir en 3D). Mais ce sont aussi les limites du film qui tourne par moment en rond (dans l’eau) avec les longueurs (3h12 !) qui en…découlent. Et puis, le scénario est simpliste, prévisible et s’appuie sur des grosses ficelles. Quant à la fin, on se croirait de retour dans « Titanic », elle est à l’image du film : elle en met plein la vue (et les oreilles), tire en longueur et procure peu d’émotions. Il y a une marge de progression certaine pour les 3 (!) suites prévues.

    Tar.jpg1 étoile. « Tar ». Lydia Tar est une cheffe d’orchestre renommée et une femme de pouvoir qui n’hésite pas à prendre des décisions et à écarter de son chemin celles et ceux qui lui font obstacle. Alors qu’elle prépare l’enregistrement très attendu de la 5ème symphonie de Gustav Mahler, Lydia va se retrouver dans la tourmente en raison d’un événement du passé qui refait surface, mais également de ses choix du moment qui ne vont pas plaire à tout le monde.

    Encensé par une bonne partie de la critique sans doute aveuglée par la performance de Cate Blanchett, certes excellente, « Tar » est une grande déception dès les premières minutes qui sont interminables avec son générique et une interview qui se veut hautement intellectuelle de la cheffe d’orchestre. On peine tout au long du film à s’intéresser à ce personnage de pouvoir antipathique. Et sa lente et longue descente aux enfers, le film dure 2h38, laisse complètement froid. Heureusement, les scènes consacrées à l’enregistrement de la symphonie apportent quelques moments de plaisir, mais c’est bien peu en regard des attentes qui sont déçues jusqu’à une fin complètement ratée.

    The Banshees of Inisherin.jpg1 étoile. « The Banshees of Inisherin ». 1923. Sur Inisherin, île isolée au large de la côte ouest d’Irlande, Padraic et Colm sont les meilleurs amis du monde. Jusqu’au jour où Colm décide abruptement de mettre fin à leur amitié sans aucune explication. Sonné par cette décision unilatérale, Padraic tente alors par tous les moyens de faire revenir son ami sur sa décision. Son acharnement va avoir l’effet inverse en renforçant la détermination de Colm. Ce dernier se dit même être prêt à se couper un doigt si Padraic ne le laisse pas tranquille.

    Ce film qui commence comme une comédie va petit à petit se transformer en drame à l’image de cette île, certes magnifique, dont il est très difficile de s’échapper à cette époque, ce qui peut finir par rendre fou. Si la première partie du film est plutôt agréable, voire parfois drôle avec ses personnages pittoresques, il n’en est rien de la seconde qui tire en longueur et devient carrément glauque. Comment est-il possible de décerner le Golden Globe de la meilleure comédie à un film aussi déprimant malgré son excellente distribution et son décor somptueux ? Mystère.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • « Caravage », «Tar » et 7 autres films à l'affiche

    Caravage.jpg4 étoiles. « Caravage ». 1609. Accusé de meurtre, le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Eglise pour revenir à Rome. Avant de prendre sa décision, le Pape demande à un inquisiteur de mener une enquête sur le peintre dont l’art est certes jugé subversif par l’Eglise, mais ne laisse cependant pas indifférent certains des plus hauts dignitaires de cette dernière.

    Celles et ceux qui aiment la peinture du Caravage apprécieront sans doute également le film de Michele Placido qui grâce à la photographie, à la lumière, aux décors, aux costumes et à sa distribution rend magnifiquement hommage au génie du peintre qui a marqué l’histoire de l’art. Plongé dans un tableau géant du Caravage qui s’offre à ses yeux sur le grand écran, le spectateur découvre ou redécouvre à l’aide de nombreux flashbacks au service du récit, avec certes quelques libertés scénaristiques, la vie de cet homme qui vivait parmi le peuple, faisait preuve d’une grande liberté de pensée et appréciait les corps à corps avec les hommes et les femmes, mais également avec ses poings et son épée.

    Tar.jpg1 étoile. « Tar ». Lydia Tar est une cheffe d’orchestre renommée et une femme de pouvoir qui n’hésite pas à prendre des décisions et à écarter de son chemin celles et ceux qui lui font obstacle. Alors qu’elle prépare l’enregistrement très attendu de la 5ème symphonie de Gustav Mahler, Lydia va se retrouver dans la tourmente en raison d’un événement du passé qui refait surface, mais également de ses choix du moment qui ne vont pas plaire à tout le monde.

    Encensé par une bonne partie de la critique sans doute aveuglée par la performance de Cate Blanchett, certes excellente, « Tar » est une grande déception dès les premières minutes qui sont interminables avec son générique et une interview qui se veut hautement intellectuelle de la cheffe d’orchestre. On peine tout au long du film à s’intéresser à ce personnage de pouvoir antipathique. Et sa lente et longue descente aux enfers, le film dure 2h38, laisse complètement froid. Heureusement, les scènes consacrées à l’enregistrement de la symphonie apportent quelques moments de plaisir, mais c’est bien peu en regard des attentes qui sont déçues jusqu’à une fin complètement ratée.

    Toujours à l’affiche

    Leo Grande.jpg4 étoiles. « Good luck to you Leo Grande ». Nancy Stokes est une jeune retraitée. Mère de deux enfants dans la trentaine, elle a mené une vie sage et sans excès entre son travail d’enseignante des religions et un mariage des plus conventionnel. Récemment veuve, elle décide de mettre du piment dans sa vie en s’offrant les services de Leo, un escort boy.

    Pour qu’une histoire telle que celle-ci qui se passe dans un décor unique et en huis-clos fonctionne, il est tout d’abord indispensable que les acteurs soient impeccables. Tel est bien le cas avec la talentueuse Emma Thompson et Daryl McCormack qui forment le temps de quelques rencontres un duo très convaincant. Ensuite, pour garder l’attention du spectateur dans ce genre de film où il y a peu d’actions, il est primordial que le scénario révèle quelques surprises et que les dialogues soient à la hauteur. Et si l’on excepte un petit coup de mou au milieu, cet objectif est parfaitement atteint. A la fois drôle et sérieux, audacieux et touchant, délicat et questionnant, le film se laisse voir avec un plaisir certain.

    16 ans.jpg4 étoiles. « 16 ans ». Nora et Léo font connaissance le jour de la rentrée scolaire. Au premier regard, ils tombent amoureux l’un de l’autre. Le jour même, le frère de Nora, accusé de vol, se fait virer du supermarché local dont le directeur n’est autre que le père de Léo. Quand les deux familles apprennent que Léo et Nora se fréquentent, la situation devient vite très compliquée pour eux. Prisonniers des rapports de classe et des différences culturelles, les deux protagonistes vont malgré tout se rebeller contre leurs familles qui voient d’un très mauvais œil la remise en question de l’ordre établi.

    Ce Roméo et Juliette des temps modernes n’a rien d’une bluette pour ados. C’est même tout le contraire : la tension est palpable dès les premières minutes et jusqu’à la fin qui ne laisse pas indifférent. Le film est porté par deux jeunes comédiens débutants formidables que la caméra ne lâche pas, ce qui accentue le tourbillon dans lequel ils sont aspirés. « 16 ans » prend aux tripes par l’enchainement des événements qui, petit à petit, se referment comme un piège sur les protagonistes dont on se demande bien comment ils vont pouvoir s’en sortir…ou pas. Emouvant et percutant.

    Avatar 2.jpg2 étoiles. « Avatar : La Voie de l’Eau ». 2169. La famille Sully s’est agrandie. Elle vit sereinement dans la forêt de Pandora jusqu’au jour où « ceux qui viennent des étoiles » font leur retour et forcent Jake, Neytiri et leurs enfants à s’enfuir pour sauver leur peau. Ils trouvent refuge dans une autre partie de Pandora où c’est cette fois l’océan qui est roi, ce qui va leur demander une grande force d’adaptation pour trouver leur place parmi les habitants des lieux et dompter ce nouvel environnement aquatique.

    Ce deuxième opus d’Avatar tient toutes ses promesses au niveau formel. La prouesse technique est impressionnante et c’est visuellement un régal (à voir en 3D). Mais ce sont aussi les limites du film qui tourne par moment en rond (dans l’eau) avec les longueurs (3h12 !) qui en…découlent. Et puis, le scénario est simpliste, prévisible et s’appuie sur des grosses ficelles. Quant à la fin, on se croirait de retour dans « Titanic », elle est à l’image du film : elle en met plein la vue (et les oreilles), tire en longueur et procure peu d’émotions. Il y a une marge de progression certaine pour les 3 (!) suites prévues.

    I wanna dance with somebody.jpg2 étoiles. « I wanna dance with somebody ». Ce biopic sur Whitney Houston rend incontestablement hommage à la formidable chanteuse qu’elle fut. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’elle était surnommée « La Voix ». Les nombreuses scènes du film où elles chantent sont un délice pour les oreilles, mais également pour les yeux : le soin apporté pour recréer les costumes qu’elle a portés est manifeste. S’il n’y a donc rien à reprocher au film sur le côté public de Whitney Houston, qui plus est remarquablement interprétée par Naomie Ackie, on n’en dira pas autant sur sa vie privée.

    En effet, sa descente aux enfers avec la drogue, sa relation chaotique avec son mari Bobby Brown, son rôle de mère, les liens qu’elle entretenait avec sa famille ou encore les trois années qui la séparent de son retour en 2009 jusqu’à sa mort en 2012, qui n’est d’ailleurs évoquée que par une ligne au générique de fin, n’entrent pas assez dans le détail pour que l’on puisse vraiment comprendre comment un tel talent a pu se perdre à ce point. Au final, « I wanna dance with somebody » met donc la star en avant plutôt que la femme. L’inverse aurait sans doute donné un film plus intéressant et plus poignant.

    La consipration du Caire.jpg2 étoiles. « La Conspiration du Caire ». Adam, simple fils de pêcheur, est admis à la prestigieuse université al-Azhar au Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Débute alors une guerre sans pitié entre les élites religieuses et politiques pour lui trouver un successeur à laquelle Adam va se retrouver mêlé bien malgré lui.

    Histoire sur le pouvoir et sur l’autorité « La Conspiration du Caire » est remarquablement mis en scène et tire le meilleur parti de l’univers clos de l’université d’al-Azhar. Cette sensation d’emprisonnement a été voulue par le réalisateur pour accentuer la tension tout au long du film. Mais ces indéniables qualités formelles passent malheureusement au second plan en raison d’un scénario relativement complexe dans sa première partie, il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil, et peu crédible dans sa seconde avec des événement qui s’enchainent tout à coup comme des noix sur un bâton. Peu de suspense et d’émotion, frisant régulièrement l’ennui, on se demande comment le film a pu recevoir le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes…

    The Banshees of Inisherin.jpg1 étoile. « The Banshees of Inisherin ». 1923. Sur Inisherin, île isolée au large de la côte ouest d’Irlande, Padraic et Colm sont les meilleurs amis du monde. Jusqu’au jour où Colm décide abruptement de mettre fin à leur amitié sans aucune explication. Sonné par cette décision unilatérale, Padraic tente alors par tous les moyens de faire revenir son ami sur sa décision. Son acharnement va avoir l’effet inverse en renforçant la détermination de Colm. Ce dernier se dit même être prêt à se couper un doigt si Padraic ne le laisse pas tranquille.

    Ce film qui commence comme une comédie va petit à petit se transformer en drame à l’image de cette île, certes magnifique, dont il est très difficile de s’échapper à cette époque, ce qui peut finir par rendre fou. Si la première partie du film est plutôt agréable, voire parfois drôle avec ses personnages pittoresques, il n’en est rien de la seconde qui tire en longueur et devient carrément glauque. Comment est-il possible de décerner le Golden Globe de la meilleure comédie à un film aussi déprimant malgré son excellente distribution et son décor somptueux ? Mystère.

    Simone, le voyage du siècle.jpg1 étoile. « Simone, le voyage du siècle » conte l’histoire de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques et, surtout, les tragédies qu’elle a connues dans sa vie. Pour retracer ce destin exceptionnel, le réalisateur Olivier Dahan, déjà à la manœuvre pour le portrait de deux autres grandes figures féminines du siècle passé, Edith Piaf et Grace de Monaco, prend le parti d’expliquer les combats de Simone Veil durant sa vie à la lumière de ce qu’elle a vécu dans les camps de concentration.

    Mais si ce parti pris peut se comprendre, il devient très vite lassant en raison des incessants allers et retours entre les différentes époques choisies pour évoquer la vie de Simone Veil. C’est ainsi que l’on passe des années quarante aux années 70, en faisant une halte dans les années 90 tout en faisant une incursion dans les années 2000 pour revenir aux années quarante et ainsi de suite. Mais le plus pénible réside dans le fait qu’à vouloir trop montrer l’horreur des camps, le film, dans son dernier tiers, en devient carrément insupportable avec une musique qui l’est tout autant. Et avec comme résultat de tuer toute émotion alors que l’objectif poursuivi était sans aucun doute exactement le contraire.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • Congé parental, lutte contre le VIH et subsides assurance-maladie

    Mes 3 interventions au cours des séances des 26 et 27 janvier 2023 au Grand Conseil sur le congé parental, la lutte contre le VIH et l'augmentation des subsides assurance-maladie.

    A76A6F6B-81D3-452B-8C23-CDFD67B3C01C.jpegUne initiative trompeuse (rapporteur de minorité)

    Mesdames les députées, Messieurs les députés,

    Les Vertes et les Verts sont favorables à toute initiative visant à améliorer les conditions qui prévalent actuellement au niveau des congés maternité et paternité à condition toutefois que ladite initiative tienne la route et qu’elle soit ambitieuse. Or, tel n’est pas le cas de l’initiative 184 (1) pour 4 raisons.

    La première tient au fait que l’initiative est une attaque contre le congé maternité. En effet, l’alinéa 3 de l’article 205 de la Constitution tel que rédigé dans l’initiative 184 ouvre la possibilité à une diminution du congé maternité de 16 à 14 semaines en cas d’accord entre les deux parents, ce qui n’est pas acceptable pour les Vertes et les Verts. Les femmes ont droit à un congé maternité de 16 semaines à Genève, pas question de revenir en arrière. 

    L’initiative 184 est d’ordre constitutionnel et, à ce titre, elle devra recevoir l’aval de l’Assemblée fédérale en cas d’acceptation par le peuple. En admettant que tel soit le cas, il faudrait ensuite la traduire par une loi d’application dans laquelle il devrait être précisé, pour éviter tout risque de diminution, que le congé maternité est de 18 semaines, évitant ainsi d’aller en-dessous des 16 semaines en cas d’accord sur les deux semaines entre les parents.

    Les Vertes et les Verts auraient souhaité que cette question soit d’ores et déjà réglée dans le cadre d’un contre-projet. 

    La deuxième raison concerne les nombreuses insécurités juridiques parmi lesquelles on peut relever le risque qu’un congé parental cantonal empiète sur les compétences du législateur fédéral en matière de droit civil ou encore que ce congé parental ne s’adresse pas à tout le monde en fonction que l’on soit employé, au bénéfice d’un contrat de droit public ou privé ou indépendant.

    Concernant ces derniers, l’article 205, alinéa 3 ne les mentionne pas. Il faudrait donc, si l’initiative devait être acceptée, les faire figurer dans la loi d’application étant donné que les indépendants participent au financement pour la part équivalente à celle du salarié.

    Les Vertes et les Verts auraient souhaité que cette question des indépendants soit d’ores et déjà réglée dans le cadre d’un contre-projet.

    La troisième raison est au cœur même de l’initiative qui trompe son monde puisque le congé parental proposé dans le texte est soumis à la bonne volonté de l’employeur !

    En effet, l’initiative vise à financer un congé parental, mais en aucun cas à le rendre obligatoire ! Rappelons que le financement ne peut pas se faire au moyen des allocations pour perte de gain, le droit fédéral actuel ne l’autorisant pas.

    Pour contourner cet écueil, les initiants ont prévu une assurance financée à parts égales entre employeurs et employés. Mais la marge de manœuvre juridique étant insuffisante pour rendre obligatoire ce congé, un recours au Tribunal fédéral étant quasi assuré, l’initiative laisse à la libre appréciation de l’employeur de l’accorder complètement, partiellement ou pas du tout !

    Cela revient par conséquent à cotiser sans aucune garantie de pouvoir bénéficier de la prestation !

    En définitive, avec son titre racoleur, l’initiative 184 laisse à penser qu’elle représente une réelle avancée en matière de congé parental.

    Mais il n’en est rien !

    En effet, si l’on additionne les 16 semaines de congé maternité aux 2 semaines de congé paternité déjà existant, l’initiative ne propose que 6 semaines supplémentaires.

    Et encore puisqu’il n’y aura pas d’obligation de les accorder !

    Pour les Vertes et les Verts, concilier au mieux vie professionnelle et privée, tendre à une meilleure répartition des tâches entre les parents et donner à l’enfant une opportunité plus large de profiter de ses deux parents demandent du temps. Le projet de loi 12595 déposé au mois d’octobre 2019 par l’ancienne députée verte Delphine Klopfenstein Broggini va dans ce sens. Il propose en effet de doter Genève d’un congé paternité de 18 semaines ainsi que de faire passer le congé maternité de 16 à 18 semaines, soit 36 semaines en tout contre seulement 24 à l’initiative 184. Une durée de 36 semaines est bien plus en adéquation avec les objectifs cités plus haut de conciliation de vie professionnelle, de répartition des tâches et de bien-être de l’enfant.

    Les Vertes et les Verts auraient souhaité que ce projet de loi soit discuté dans le cadre d’un contre-projet à l’initiative 184.

    En conclusion, l’initiative 184 a de nombreux défauts, le principal étant que ce congé parental est très modeste dans sa durée, soit seulement 6 semaines qui plus est facultatives !

    Les Vertes et les Verts ne peuvent dès lors pas la soutenir.

    Mais malgré les nombreuses insécurités juridiques que comportent cette initiative, et qui ne pourront être levées que dans un second temps et sans doute dans plusieurs années si elle est acceptée par le peuple, les Vertes et les Verts regrettent que la majorité aient refusé d’entrer en matière sur un contre-projet qui, tout en n’effaçant pas ces insécurités juridiques, aurait eu l’avantage de présenter en votation au peuple un projet bien plus abouti que l’initiative 184.

    En effet, dans le cadre de ce contre-projet, les questions concernant le nombre plancher de semaines du congé maternité, l’inclusion des indépendants, l’obligation d’accorder ce congé, son mode de financement ou encore le nombre de semaines pour ce congé parental auraient pu être approfondies.

    La majorité ne l’a, hélas, pas souhaité, c’est une occasion manquée car une initiative qui a contre elle la CGAS, l’UAPG et les partis de gauche a bien peu de chance de l’emporter devant le peuple, comme un commissaire PLR l’a d’ailleurs relevé.

    A se demander si, finalement, faire échouer cette initiative et ainsi repousser aux calendes grecques la discussion sur le congé parental n’est pas l’objectif de l’UDC, du PLR, du PDC et du MCG.

    P.S. L’initiative a été accepté par le PDC, le PLR, l’UDC et le MCG et refusée par EAG, les Vert-e-s et le PS. Le principe d’un contre-projet a été refusé selon la logique inverse.

    (1) IN 184B - Rapport de la commission des affaires sociales chargée d’étudier l’initiative populaire cantonale 184 « Pour un congé parental maintenant ! » (ge.ch)

    BF3A5033-0448-4ABD-8025-8F14A93FBB96.jpegUne réponse du Conseil d’Etat insatisfaisante

    Mesdames les députées, Messieurs les députés,

    J’avais souligné lors de la première réponse du Conseil d’Etat à la motion 2585 que cette dernière était bien documentée, mais ne répondait que partiellement aux invites. J’avais également mis en avant que garantir l'accès économique, mais aussi social et logistique aux populations les plus à risque et soutenir les interventions déjà existantes auprès des populations les plus vulnérables, c’était bien.

    Mais que ce n’était pas suffisant, car si l'incidence du VIH avait diminué à Genève ces dernières années, elle semblait avoir atteint un seuil et peinait à descendre sous la barre des 50 nouveaux cas par an.

    C’est la raison pour laquelle les Vertes et les Verts demandaient un effort supplémentaire de la part du Conseil d’Etat pour se rapprocher de l’objectif 0 infection demandé par la motion et attendaient donc du Département qu’il revienne devant notre parlement avec des propositions qui allaient dans ce sens après lui avoir renvoyé sa réponse.

    Or, la deuxième réponse du Conseil d’Etat commence par dire que ce dernier ne revoit pas sa position (1). Elle se contente, certes de manière très complète, de faire un état des lieux de ce qui se fait, mais sans aucune nouvelle proposition.

    Bref, cette réponse, qui est un copié-collé étendu de la réponse précédente, ne saurait satisfaire les Vertes et les Verts qui demandent une nouvelle fois son renvoi au Conseil d’Etat en espérant qu’avec la nouvelle législature des propositions concrètes, notamment celle sur un élargissement de l’accessibilité à la prophylaxie pré-exposition en la rendant gratuite en tout cas pour les jeunes, seront faites pour encore améliorer la lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles.

    P.S. Le renvoi en commission a été accepté par 47 OUI, 20 NON et 1 abstention

    (1) M 2585C - pour un programme cantonal ambitieux de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (ge.ch)

    501C1C06-8C0B-412A-BB62-B6943E40090F.jpegAugmentation des subsides d’assurance-maladie (rapporteur de majorité)

    Mesdames les députées, Messieurs les députés,

    Rappelons tout d’abord que ce projet de loi s’inscrit dans un catalogue de mesures prises par le Conseil d’Etat. Trois mesures sur les quatre concernent des modifications règlementaires, de sorte qu’il n’a pas été nécessaire de passer devant notre Parlement.

    Il s’agit de :

    1° L’indexation de 3,7% au 1er janvier 2023 des allocations naissance/accueil, des allocations pour enfants et des allocations de formation pour un montant de 30 millions qui est financé par le fonds de compensation des allocations familiales ;

    2° L’adaptation du forfait d’entretien pour l’aide sociale dont le montant est passé de 986 francs à 1006 francs depuis le 1er janvier 2023. L’augmentation de 3, 8 millions est intégrée dans le budget du canton voté le 16 décembre.

    3° La modification règlementaire, valable uniquement pour l’année 2023, concernant l’allocation de logement et consistant à faire passer le financement maximum par pièce de 1000 CHF par an à 1400 francs à partir du 1er avril 2023 pour un coût estimé de 6 millions et également couvert par le budget.

    La seule mesure qui nécessite un changement de la loi est celle relative aux subsides d’assurance-maladie, d’où le dépôt du projet de loi 13209 par le Conseil d’Etat.

    Ce projet de loi (1) a pour but d'augmenter le montant destiné à la réduction des primes de certaines assurées genevoises et de certains assurés genevois en tant que mesure de soutien destinée à protéger leur pouvoir d'achat dans un contexte de fort renchérissement. A cet égard, pour l'année 2023, l'augmentation moyenne des primes à Genève s'élève à 4,7% par rapport à l'année 2022.

    L’augmentation des montants des subsides d'assurance-maladie, pour un total de 26 millions de francs qui sont inscrits dans le budget voté le 16 décembre 2022, est prévue pour l'année 2023 uniquement. Il s’agit donc d’une dérogation aux montants normalement applicables figurant à l'article 22 LaLAMal.

    Les personnes du groupe 9 ne sont pas concernées par ces augmentations qui visent à apporter une aide ciblée à la classe moyenne inférieure. L’adaptation du montant des subsides proposée par ce projet de loi concerne 137 000 personnes. Les bénéficiaires de prestations complémentaires à l'AVS/AI et pour familles, ainsi que les personnes au bénéfice de prestations financières de l'aide sociale ne sont pas mentionnées dans le présent projet de loi puisque ces personnes sont soumises à une autre législation.

    Si l’ensemble de la commission partage le constat que l’augmentation des assurances maladie met, une fois encore, à rude épreuve le porte-monnaie de la population genevoise, les avis divergent sur la manière de lui venir en aide.

    Pour la majorité, une augmentation des subsides de 20 et 10 francs pour les adultes des groupes de revenu 1 à 8, de 15 francs pour les jeunes adultes et de 10 francs pour les enfants correspond à l’augmentation moyenne de la prime genevoise pour 2023.

    Elle n’a donc rien d’un « arrosage », puisqu’elle ne fait que mettre à niveau des subsides qui sont d’ores et déjà progressifs depuis leur introduction en 2020. Dans le contexte inflationniste que nous connaissons, pouvoir bénéficier d’un subside de 720 francs supplémentaires pour une famille avec deux adultes et deux enfants n’a donc rien d’anecdotique.

    C’est la raison pour laquelle, Mesdames les députées, Messieurs les députés, la majorité de la commission vous invite à soutenir ce projet de loi.

    P.S. Le projet de loi a été accepté par 61 OUI (EAG, PS, Vert-e-s, PDC, MCG) et 28 NON (UDC, PLR)

    (1) PL 13209A - modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurance-maladie (LaLAMal) (J 3 05) (ge.ch)