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bonn(y)dée - Page 13

  • « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée », « Mission : Impossible Dead Reckoning », « Magnificat » et 5 autres films à l’affiche

    Indiana Jones.jpg4 étoiles. « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée ». 1969. L’estimé professeur d’archéologie Jones est sur le point de prendre sa retraite. Mais c’est sans compter avec sa filleule Helena qui est à la recherche d’un objet rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le cadran d’Archimède qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. Dès qu’elle l’a en sa possession, Helena va chercher à le vendre au plus offrant. Mais le redoutable Jürgen Voller, qui convoite l’objet pour des raisons que l’on devine peu altruistes, ne l’entend pas de cette oreille. Indy n’a donc pas d’autre choix que de se remettre en selle pour éviter que le cadran d’Archimède ne tombe dans de mauvaises mains.

    Ce cinquième, et sans doute dernier, volet des aventures d’Indiana Jones, auquel on pourra juste reprocher quelques longueurs, n’est pas celui de trop, bien au contraire. « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée » est en effet bourré d’actions et n’a rien à envier à un James Bond auquel il fait irrémédiablement penser, les gadgets en moins. L’humour est bien présent et il y a même de l’émotion dans la dernière partie. Le scénario tient parfaitement la route du début à la fin en exploitant au mieux le pouvoir de l’objet qui est au centre de l’intrigue. Quant au prologue qui se déroule en 1944, et qui par la magie de la technique rajeunit Indy de 25 ans, il est carrément époustouflant. Et puis, la distribution est excellente et parmi elle un Harrison Ford qui, malgré l’âge, crève une fois de plus l’écran par son charisme. Du cinéma de qualité.

    IMG_2033.jpg3 étoiles. « Mission : Impossible Dead Reckoning ». Pour cette nouvelle mission, Ethan Hunt et son équipe doivent récupérer une clé qui donne accès à une arme capable de contrôler le futur. Si elle devait tomber dans de mauvaises mains, l’humanité entière serait menacée.

    Ce septième opus de Mission : Impossible avec Tom Cruise reprend bien évidemment les ingrédients à succès des six précédents. Les cascades, les poursuites ou les scènes d’action sont toujours aussi bien mises en scène et la dernière partie qui se déroule dans un train est carrément spectaculaire. Mais le fait d’avoir déjà vu à plusieurs reprises certaines de ces scènes dans d’autres films, comme la poursuite à Rome et les combats sur le dessus de wagons qui sont également dans le dernier Indiana Jones, amoindrit l’effet surprise.

    Quant à l’histoire, si elle est par moment un peu confuse, elle fait la part belle à ses personnages qui ne manquent pas d’humour et que l’on suit avec plaisir et intérêt qu’ils soient du côté des méchants ou des gentils. Ce septième épisode de 2h40, mais on ne voit pas le temps passé, répond aux attentes des fans de la franchise qui ne manqueront pas d’aller voir le huitième pour savoir ce que la fameuse clé ouvre…

    Magnificat.jpg2 étoiles. « Magnificat ». Suite au décès d’un prêtre, le médecin fait une découverte pour le moins déconcertante : le religieux est une femme ! Charlotte, chancelière du diocèse, décide alors de mener l’enquête, contre l’avis de son évêque qui veut étouffer l’affaire, pour savoir comment une telle imposture a été possible. Ses investigations seront également l’occasion de faire remonter à la surface un lourd secret qu’elle cache depuis de nombreuses années.

    Adapté du roman « Des femmes en noir » d’Anne-Isabelle Lacassagne, le but du film, selon sa réalisatrice Virginie Sauveur, n’est pas d’attaquer l’Eglise, mais d’être, si possible, un levier pour ouvrir le débat sur l’ordination des femmes prêtres. Pour que tel soit le cas, il aurait fallu que le film aborde ce sujet complexe d’une manière beaucoup plus fouillée et frontale. Il n’en est rien. « Magnificat » marche sur des œufs, et jamais bien loin de l’ennui, du début à la fin, en nous gratifiant au passage d’une sous-intrigue impliquant le fils de Charlotte dont on se serait passé. Quant à la révélation finale, elle est à l’image du film : peu convaincante.

    Toujours à l’affiche

    The Fabelmans.jpg5 étoiles. « The Fabelmans ». Passionné de cinéma depuis que ses parents l’ont emmené pour la première fois au cinéma voir « Sous le plus grand chapiteau du monde » (1952), Sammy Fabelman passe son temps avec une caméra à la main pour filmer sa famille, mais également mettre en scène de petits films de plus en plus sophistiqués avec les années qui passent avec ses sœurs ou ses camarades de classe. Encouragé par sa mère, artiste, mais moins par son père, brillant scientifique, qui ne voit dans la passion de Sammy qu’un hobby, le jeune homme va découvrir un jour par les images qu’ils tournent que la relation entre ses parents n’est loin pas celle qu’il imaginait.

    Inspiré directement des souvenirs d’enfance de Steven Spielberg, « The Fabelmans » est un film…fabuleux ! Toute la palette des émotions qui fait la magie du cinéma est présente grâce à des personnages, et à ceux qui les interprètent remarquablement, auxquels on s’attache dès la première seconde. Quel plaisir de découvrir au travers des yeux de Sammy enfant cette passion pour le cinéma qui ne le quittera plus et de le suivre avec la réalisation de films de plus en plus élaborés au fur et à mesure qu’il grandit. Et que dire de la découverte bouleversante qu’il fait sur ses parents en montant un de ses films ? « The Fabelmans », au même titre que « Babylon », est un très bel hommage pour le 7ème art par un de ses maîtres. A voir absolument !

    L'Amour et les Forêts.jpg4 étoiles. « L’Amour et les Forêts ». Blanche et Grégoire se sont connus plus jeunes. Quand le destin les réunit à nouveau au cours d’une soirée, une histoire d’amour se développe rapidement entre eux. Suite à leur mariage, le couple déménage éloignant Blanche de sa sœur jumelle et de sa mère. Une nouvelle vie commence pour elle suivie de la naissance de deux enfants. Mais le bonheur n’est qu’apparent, car au fil du temps Blanche se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et qui s’avère de plus en plus dangereux.

    Bien que l’on sache dès le début que Blanche, la toujours excellente Virginie Efira, a réussi à survivre à la violence domestique dont elle a été victime, le film atteint par moment des sommets de tension et de suspense, avec toutefois des scènes plus légères bienvenues portées par des seconds rôles tous formidablement bien joués, grâce à un scénario qui montre bien comment la passion tourne petit à petit au cauchemar, une mise en scène au cordeau et à l’interprétation glaçante de Melvil Poupaud. Ce dernier atteint pleinement son objectif de créer « un salopard de cinéma, propre sur lui, sec, tendu et d’apparence paisible, mais profondément noir à l’intérieur. »

    Le Bleu du Caftan.jpg3 étoiles. « Le Bleu du Caftan ». Halim et Mina sont mariés depuis de longues années. Ils tiennent un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé au Maroc. Le couple vit depuis le début de leur relation avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à traire et qu’il n’exprime que rarement dans la vapeur du hammam. La maladie de Mina et l’arrivée d’un apprenti aussi jeune que séduisant vont bouleverser cet équilibre acquis avec le temps.

    Dans sa première partie, le film souffre d’une lenteur excessive avec des scènes qui se répètent trop souvent. Malgré la beauté des tissus et de la manière de les coudre, l’ennui guette. Mais dans la seconde partie, quand la maladie de Mina s’aggrave, « Le Bleu du Caftan » prend une autre dimension. Les regards qui en disent long, l’économie du jeu des trois acteurs, leur sincérité, leur complicité éclatent à l’écran. Le « tiers » qui était vécu comme menaçant auparavant, devient alors un allié. Il va permettre aux trois protagonistes de trouver leur place dans une société marocaine patriarcale que la réalisatrice dénonce subtilement, à l’image de la magnifique et sensuelle scène de danse dans l’appartement ou de celles, dont la dernière courte mais tellement explicite, qui se déroulent dans le café.

    The Whale.jpg2 étoiles. « The Whale ». Charlie, la cinquantaine, professeur d’anglais sur internet, ne sort pas de chez lui en raison d’une obésité morbide. Son état de santé est très mauvais et ses jours sont comptés. Il refuse toutefois de se rendre à l’hôpital. Il préfère mettre l’énergie qui lui reste à tenter de renouer avec sa fille de dix-sept ans qu’il a abandonnée huit ans auparavant quand il a quitté le domicile conjugal pour aller vivre avec son amant. Depuis la mort de ce dernier, Charlie est dépressif, et ne contrôle plus sa manière de manger.

    Adapté d’une pièce de théâtre, « The Whale » est un film pesant dans tous les sens du terme. Son univers clos, l’obscurité de l’unique pièce dans laquelle il se déroule, le désespoir du personnage principal mettent mal à l’aise (la scène où Charlie s’empiffre est carrément insupportable). Heureusement, la présence à la fois discrète, empathique et lumineuse de Liz, qui le soutient du mieux qu’elle peut, donne par moment un peu de légèreté. Alors, certes, Brendan Fraser, qui a reçu l’Oscar du meilleur rôle masculin, est époustouflant. Peut-être trop, d’ailleurs. On finit, en effet, par ne voir que la performance qui se fait au détriment d’un personnage qui n’émeut guère, y compris dans la ridicule scène finale.

    Tar.jpg1 étoile. « Tar ». Lydia Tar est une cheffe d’orchestre renommée et une femme de pouvoir qui n’hésite pas à prendre des décisions et à écarter de son chemin celles et ceux qui lui font obstacle. Alors qu’elle prépare l’enregistrement très attendu de la 5ème symphonie de Gustav Mahler, Lydia va se retrouver dans la tourmente en raison d’un événement du passé qui refait surface, mais également de ses choix du moment qui ne vont pas plaire à tout le monde.

    Encensé par une bonne partie de la critique sans doute aveuglée par la performance de Cate Blanchett, certes excellente, « Tar » est une grande déception dès les premières minutes qui sont interminables avec son générique et une interview qui se veut hautement intellectuelle de la cheffe d’orchestre. On peine tout au long du film à s’intéresser à ce personnage de pouvoir antipathique. Et sa lente et longue descente aux enfers, le film dure 2h38, laisse complètement froid. Heureusement, les scènes consacrées à l’enregistrement de la symphonie apportent quelques moments de plaisir, mais c’est bien peu en regard des attentes qui sont déçues jusqu’à une fin complètement ratée.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • « L’Amour et les Forêts », « Jeanne Du Barry » et 3 autres films à l’affiche

    4 étoiles. « L’Amour et les Forêts ». Blanche et Grégoire se sont connus plus jeunes. Quand le destin les réunit à nouveau au cours d’une soirée, une histoire d’amour se développe rapidement entre eux. Suite à leur mariage, le couple déménage éloignant Blanche de sa sœur jumelle et de sa mère. Une nouvelle vie commence pour elle suivie de la naissance de deux enfants. Mais le bonheur n’est qu’apparent, car au fil du temps Blanche se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et qui s’avère de plus en plus dangereux.

    Bien que l’on sache dès le début que Blanche, la toujours excellente Virginie Efira, a réussi à survivre à la violence domestique dont elle a été victime, le film atteint par moment des sommets de tension et de suspense, avec toutefois des scènes plus légères bienvenues portées par des seconds rôles tous formidablement bien joués, grâce à un scénario qui montre bien comment la passion tourne petit à petit au cauchemar, une mise en scène au cordeau et à l’interprétation glaçante de Melvil Poupaud. Ce dernier atteint pleinement son objectif de créer « un salopard de cinéma, propre sur lui, sec, tendu et d’apparence paisible, mais profondément noir à l’intérieur. »

    3 étoiles. « Jeanne Du Barry ». Jeanne Vaubernier, née en 1743, est une fille du peuple avide de s’élever socialement. Elle met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry, qui est également son souteneur, souhaite la présenter au roi Louis XV. Une rencontre est organisée par l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Le courant passe immédiatement entre Jeanne et le roi à tel point que ce dernier en fait rapidement sa favorite officielle. Cette décision passe très mal auprès de ses filles et de la Cour en général qui ne veulent pas d’une courtisane dans l’entourage royal.

    Maïwenn devant, Jeanne Du Barry c’est elle, et derrière la caméra a voulu faire « un film relativement lent bénéficiant d’images très proches des tableaux du 18ème siècle. » Si cette relative lenteur se ressent dans cette tragi-comédie qui tourne par moment en rond, elle n’empêche toutefois pas le charme d’opérer grâce au soin apporté aux maquillages, aux costumes ou encore aux décors, le film a été partiellement tourné à Versailles. Porté par d’excellents dialogues et une distribution à la hauteur dont émerge le toujours remarquable Benjamin Lavernhe, « Jeanne Du Barry » dépoussière le film d’époque grâce à la modernité de son personnage principal auquel on s’attache malgré son côté cabotin.

    Toujours à l’affiche

    5 étoiles. « Je verrai toujours vos visages ». Depuis 2014, en France, la justice restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles. Nassim, Issa et Thomas, condamnés pour vol avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquage et de vol à l’arraché, Chloé, victime de viols incestueux, ont décidé de s’engager dans ce processus avec l’espoir qu’à son terme il y aura eu des prises de conscience et de la confiance retrouvée.

    Réalisatrice du déjà formidable « Pupille » qui traitait avec une grande délicatesse du thème de l’adoption, Jeanne Herry récidive avec « Je verrai toujours vos visages ». Au cœur de son film, il y a la réparation, l’espoir et la libération des émotions par la parole. Il est donc essentiel que les dialogues soient irréprochables, que la mise en scène soit inventive pour éviter des huis-clos par trop répétitifs et que la distribution soit à la hauteur pour qu’un film avec une telle ambition fonctionne. Et tel est bien le cas ! « Je verrai toujours vos visages » vous prend à la gorge de la première à la dernière seconde et vous laisse bouche bée bien après la fin du générique. Remarquable.

    3 étoiles. « Les trois mousquetaires : D’Artagnan ». 1627. D’Artagnan, un jeune Gascon fougueux qui rêve de devenir mousquetaire du roi, est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une jeune femme d’un enlèvement. Bien décidé à retrouver ses agresseurs, il va non seulement atteindre son objectif de devenir mousquetaire, mais également se retrouver au cœur d’une lutte de pouvoir où se joue l’avenir de la France.

    Déjà adapté plus de trente fois à l’écran, le célèbre roman d’Alexandre Dumas est mis en scène cette fois-ci par Martin Bourboulon, réalisateur du récent « Eiffel » film également à gros budget qui n’a pas laissé un souvenir impérissable. Cette nouvelle version des trois mousquetaires remplit son cahier des charges : l’aventure est au rendez-vous avec une pointe d’humour bienvenue, la distribution excellente, les décors essentiellement naturels et les costumes magnifiques. Les 72 millions d’euros de budget se voient à l’écran. Le film se laisse par conséquent voir avec un certain plaisir quand bien même on regrettera que les scènes de cape et d’épée soient brouillonnes et que l’émotion ne soit que trop rarement au rendez-vous. A suivre puisqu’un second volet sortira à la fin de l’année.

    3 étoiles. « Le Bleu du Caftan ». Halim et Mina sont mariés depuis de longues années. Ils tiennent un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé au Maroc. Le couple vit depuis le début de leur relation avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à traire et qu’il n’exprime que rarement dans la vapeur du hammam. La maladie de Mina et l’arrivée d’un apprenti aussi jeune que séduisant vont bouleverser cet équilibre acquis avec le temps.

    Dans sa première partie, le film souffre d’une lenteur excessive avec des scènes qui se répètent trop souvent. Malgré la beauté des tissus et de la manière de les coudre, l’ennui guette. Mais dans la seconde partie, quand la maladie de Mina s’aggrave, « Le Bleu du Caftan » prend une autre dimension. Les regards qui en disent long, l’économie du jeu des trois acteurs, leur sincérité, leur complicité éclatent à l’écran. Le « tiers » qui était vécu comme menaçant auparavant, devient alors un allié. Il va permettre aux trois protagonistes de trouver leur place dans une société marocaine patriarcale que la réalisatrice dénonce subtilement, à l’image de la magnifique et sensuelle scène de danse dans l’appartement ou de celles, dont la dernière courte mais tellement explicite, qui se déroulent dans le café.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • NON A L’INITIATIVE 184 « Pour un congé parental maintenant ! »

    L’ESSENTIEL EN BREF

    L’initiative 184 qui prévoit de modifier l'article 205 de la Constitution de la République et canton de Genève en vue de proposer un congé parental d'au moins 24 semaines en tout, à savoir en ajoutant 8 semaines au dispositif qui existe déjà. Ce congé parental s'appliquerait à tous les modèles familiaux, y compris les parents de même sexe, adoptifs ou d'accueil permanent.

    L’affiche est alléchante, pourquoi alors s’y opposer ? Pour trois raisons essentiellement.

    IMG_1361.jpg1° UNE ATTAQUE CONTRE LE CONGE MATERNITE

    L’’initiative est une attaque contre le congé maternité. En effet, l’alinéa 3 de l’article 205 de la Constitution tel que rédigé dans l’initiative 184 ouvre la possibilité à une diminution du congé maternité de 16 à 14 semaines en cas d’accord entre les deux parents.

    2° SOUMISSION A LA BONNE VOLONTE DE L’EMPLOYEUR

    L’initiative trompe son monde puisque le congé parental proposé dans le texte est soumis à la bonne volonté de l’employeur. En effet, l’initiative vise à financer un congé parental, mais en aucun cas à le rendre obligatoire, le financement ne pouvant pas se faire au moyen des allocations pour perte de gain, le droit fédéral actuel ne l’autorisant pas. Pour contourner cet écueil, les initiants ont prévu une assurance financée à parts égales entre employeurs et employés. Mais la marge de manœuvre juridique étant insuffisante pour rendre obligatoire ce congé, l’initiative laisse à la libre appréciation de l’employeur de l’accorder complètement, partiellement ou pas du tout. Cela revient par conséquent à cotiser sans aucune garantie de pouvoir bénéficier de la prestation.

    3° DE NOMBREUSES INSECURITES JURIDIQUES

    L’initiative comprend de nombreuses insécurités juridiques parmi lesquelles on peut relever le risque qu’un congé parental cantonal empiète sur les compétences du législateur fédéral en matière de droit civil (absence de compétence pour les cantons d’instaurer un congé parental dans les relations de travail privées) ou encore que ce congé parental ne s’adresse pas à tout le monde en fonction que l’on soit employé, au bénéfice d’un contrat de droit public ou privé ou indépendant. Concernant ces derniers, l’article 205, alinéa 3 ne les mentionne pas.

    Si cette initiative devait être acceptée par le peuple le 18 juin, elle devrait ensuite recevoir l’aval des Chambres fédérales qui est garante des Constitutions cantonales. Le feront-elles ? Rien n’est moins sûr.

    CONCLUSION

    En définitive, si l’on additionne les 16 semaines de congé maternité aux 2 semaines de congé paternité déjà existant, l’initiative ne propose que 6 semaines supplémentaires. Et encore, puisqu’il n’y aura pas d’obligation de les accorder. Mais surtout, elle remet en cause les droits durement acquis à Genève en matière de congé maternité, ce qui n’est pas acceptable !