Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bonn(y)dée - Page 10

  • « L’Amour et les Forêts », « Jeanne Du Barry » et 3 autres films à l’affiche

    4 étoiles. « L’Amour et les Forêts ». Blanche et Grégoire se sont connus plus jeunes. Quand le destin les réunit à nouveau au cours d’une soirée, une histoire d’amour se développe rapidement entre eux. Suite à leur mariage, le couple déménage éloignant Blanche de sa sœur jumelle et de sa mère. Une nouvelle vie commence pour elle suivie de la naissance de deux enfants. Mais le bonheur n’est qu’apparent, car au fil du temps Blanche se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et qui s’avère de plus en plus dangereux.

    Bien que l’on sache dès le début que Blanche, la toujours excellente Virginie Efira, a réussi à survivre à la violence domestique dont elle a été victime, le film atteint par moment des sommets de tension et de suspense, avec toutefois des scènes plus légères bienvenues portées par des seconds rôles tous formidablement bien joués, grâce à un scénario qui montre bien comment la passion tourne petit à petit au cauchemar, une mise en scène au cordeau et à l’interprétation glaçante de Melvil Poupaud. Ce dernier atteint pleinement son objectif de créer « un salopard de cinéma, propre sur lui, sec, tendu et d’apparence paisible, mais profondément noir à l’intérieur. »

    3 étoiles. « Jeanne Du Barry ». Jeanne Vaubernier, née en 1743, est une fille du peuple avide de s’élever socialement. Elle met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry, qui est également son souteneur, souhaite la présenter au roi Louis XV. Une rencontre est organisée par l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Le courant passe immédiatement entre Jeanne et le roi à tel point que ce dernier en fait rapidement sa favorite officielle. Cette décision passe très mal auprès de ses filles et de la Cour en général qui ne veulent pas d’une courtisane dans l’entourage royal.

    Maïwenn devant, Jeanne Du Barry c’est elle, et derrière la caméra a voulu faire « un film relativement lent bénéficiant d’images très proches des tableaux du 18ème siècle. » Si cette relative lenteur se ressent dans cette tragi-comédie qui tourne par moment en rond, elle n’empêche toutefois pas le charme d’opérer grâce au soin apporté aux maquillages, aux costumes ou encore aux décors, le film a été partiellement tourné à Versailles. Porté par d’excellents dialogues et une distribution à la hauteur dont émerge le toujours remarquable Benjamin Lavernhe, « Jeanne Du Barry » dépoussière le film d’époque grâce à la modernité de son personnage principal auquel on s’attache malgré son côté cabotin.

    Toujours à l’affiche

    5 étoiles. « Je verrai toujours vos visages ». Depuis 2014, en France, la justice restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles. Nassim, Issa et Thomas, condamnés pour vol avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquage et de vol à l’arraché, Chloé, victime de viols incestueux, ont décidé de s’engager dans ce processus avec l’espoir qu’à son terme il y aura eu des prises de conscience et de la confiance retrouvée.

    Réalisatrice du déjà formidable « Pupille » qui traitait avec une grande délicatesse du thème de l’adoption, Jeanne Herry récidive avec « Je verrai toujours vos visages ». Au cœur de son film, il y a la réparation, l’espoir et la libération des émotions par la parole. Il est donc essentiel que les dialogues soient irréprochables, que la mise en scène soit inventive pour éviter des huis-clos par trop répétitifs et que la distribution soit à la hauteur pour qu’un film avec une telle ambition fonctionne. Et tel est bien le cas ! « Je verrai toujours vos visages » vous prend à la gorge de la première à la dernière seconde et vous laisse bouche bée bien après la fin du générique. Remarquable.

    3 étoiles. « Les trois mousquetaires : D’Artagnan ». 1627. D’Artagnan, un jeune Gascon fougueux qui rêve de devenir mousquetaire du roi, est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une jeune femme d’un enlèvement. Bien décidé à retrouver ses agresseurs, il va non seulement atteindre son objectif de devenir mousquetaire, mais également se retrouver au cœur d’une lutte de pouvoir où se joue l’avenir de la France.

    Déjà adapté plus de trente fois à l’écran, le célèbre roman d’Alexandre Dumas est mis en scène cette fois-ci par Martin Bourboulon, réalisateur du récent « Eiffel » film également à gros budget qui n’a pas laissé un souvenir impérissable. Cette nouvelle version des trois mousquetaires remplit son cahier des charges : l’aventure est au rendez-vous avec une pointe d’humour bienvenue, la distribution excellente, les décors essentiellement naturels et les costumes magnifiques. Les 72 millions d’euros de budget se voient à l’écran. Le film se laisse par conséquent voir avec un certain plaisir quand bien même on regrettera que les scènes de cape et d’épée soient brouillonnes et que l’émotion ne soit que trop rarement au rendez-vous. A suivre puisqu’un second volet sortira à la fin de l’année.

    3 étoiles. « Le Bleu du Caftan ». Halim et Mina sont mariés depuis de longues années. Ils tiennent un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé au Maroc. Le couple vit depuis le début de leur relation avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à traire et qu’il n’exprime que rarement dans la vapeur du hammam. La maladie de Mina et l’arrivée d’un apprenti aussi jeune que séduisant vont bouleverser cet équilibre acquis avec le temps.

    Dans sa première partie, le film souffre d’une lenteur excessive avec des scènes qui se répètent trop souvent. Malgré la beauté des tissus et de la manière de les coudre, l’ennui guette. Mais dans la seconde partie, quand la maladie de Mina s’aggrave, « Le Bleu du Caftan » prend une autre dimension. Les regards qui en disent long, l’économie du jeu des trois acteurs, leur sincérité, leur complicité éclatent à l’écran. Le « tiers » qui était vécu comme menaçant auparavant, devient alors un allié. Il va permettre aux trois protagonistes de trouver leur place dans une société marocaine patriarcale que la réalisatrice dénonce subtilement, à l’image de la magnifique et sensuelle scène de danse dans l’appartement ou de celles, dont la dernière courte mais tellement explicite, qui se déroulent dans le café.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • NON A L’INITIATIVE 184 « Pour un congé parental maintenant ! »

    L’ESSENTIEL EN BREF

    L’initiative 184 qui prévoit de modifier l'article 205 de la Constitution de la République et canton de Genève en vue de proposer un congé parental d'au moins 24 semaines en tout, à savoir en ajoutant 8 semaines au dispositif qui existe déjà. Ce congé parental s'appliquerait à tous les modèles familiaux, y compris les parents de même sexe, adoptifs ou d'accueil permanent.

    L’affiche est alléchante, pourquoi alors s’y opposer ? Pour trois raisons essentiellement.

    IMG_1361.jpg1° UNE ATTAQUE CONTRE LE CONGE MATERNITE

    L’’initiative est une attaque contre le congé maternité. En effet, l’alinéa 3 de l’article 205 de la Constitution tel que rédigé dans l’initiative 184 ouvre la possibilité à une diminution du congé maternité de 16 à 14 semaines en cas d’accord entre les deux parents.

    2° SOUMISSION A LA BONNE VOLONTE DE L’EMPLOYEUR

    L’initiative trompe son monde puisque le congé parental proposé dans le texte est soumis à la bonne volonté de l’employeur. En effet, l’initiative vise à financer un congé parental, mais en aucun cas à le rendre obligatoire, le financement ne pouvant pas se faire au moyen des allocations pour perte de gain, le droit fédéral actuel ne l’autorisant pas. Pour contourner cet écueil, les initiants ont prévu une assurance financée à parts égales entre employeurs et employés. Mais la marge de manœuvre juridique étant insuffisante pour rendre obligatoire ce congé, l’initiative laisse à la libre appréciation de l’employeur de l’accorder complètement, partiellement ou pas du tout. Cela revient par conséquent à cotiser sans aucune garantie de pouvoir bénéficier de la prestation.

    3° DE NOMBREUSES INSECURITES JURIDIQUES

    L’initiative comprend de nombreuses insécurités juridiques parmi lesquelles on peut relever le risque qu’un congé parental cantonal empiète sur les compétences du législateur fédéral en matière de droit civil (absence de compétence pour les cantons d’instaurer un congé parental dans les relations de travail privées) ou encore que ce congé parental ne s’adresse pas à tout le monde en fonction que l’on soit employé, au bénéfice d’un contrat de droit public ou privé ou indépendant. Concernant ces derniers, l’article 205, alinéa 3 ne les mentionne pas.

    Si cette initiative devait être acceptée par le peuple le 18 juin, elle devrait ensuite recevoir l’aval des Chambres fédérales qui est garante des Constitutions cantonales. Le feront-elles ? Rien n’est moins sûr.

    CONCLUSION

    En définitive, si l’on additionne les 16 semaines de congé maternité aux 2 semaines de congé paternité déjà existant, l’initiative ne propose que 6 semaines supplémentaires. Et encore, puisqu’il n’y aura pas d’obligation de les accorder. Mais surtout, elle remet en cause les droits durement acquis à Genève en matière de congé maternité, ce qui n’est pas acceptable !

  • "Les trois mousquetaires: D'Artagnan", "Quand tu seras grand"

    344724183_213456668073046_4006627407878007585_n.jpg3 étoiles. « Les trois mousquetaires : D’Artagnan ». 1627. D’Artagnan, un jeune Gascon fougueux qui rêve de devenir mousquetaire du roi, est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une jeune femme d’un enlèvement. Bien décidé à retrouver ses agresseurs, il va non seulement atteindre son objectif de devenir mousquetaire, mais également se retrouver au cœur d’une lutte de pouvoir où se joue l’avenir de la France.

    Déjà adapté plus de trente fois à l’écran, le célèbre roman d’Alexandre Dumas est mis en scène cette fois-ci par Martin Bourboulon, réalisateur du récent « Eiffel » film également à gros budget qui n’a pas laissé un souvenir impérissable. Cette nouvelle version des trois mousquetaires remplit son cahier des charges : l’aventure est au rendez-vous avec une pointe d’humour bienvenue, la distribution excellente, les décors essentiellement naturels et les costumes magnifiques. Les 72 millions d’euros de budget se voient à l’écran. Le film se laisse par conséquent voir avec un certain plaisir quand bien même on regrettera que les scènes de cape et d’épée soient brouillonnes et que l’émotion ne soit que trop rarement au rendez-vous. A suivre puisqu’un second volet sortira à la fin de l’année.

    343759556_1193448028038164_323550570472830755_n.jpg2 étoiles. « Quand tu seras grand ». Yannick est aide-soignant dans une maison de retraite en sous-effectif. A l’instar de ses collègues, il court dans tous les sens, en s’efforçant de garder sa bonne humeur, pour satisfaire au mieux les résidents. Mais quand le directeur impose à l’équipe de partager le réfectoire avec des enfants, son sang ne fait qu’un tour. Il se montre fort désagréable à l’égard d’Aude, animatrice parascolaire, et cherche à mettre fin à cette situation par tous les moyens jusqu’au jour où il se rend compte que cet air frais n’est peut-être pas si néfaste aux résidents…

    Le film évoque, notamment, la dure réalité d’un personnel bienveillant mais débordé, l’appât du gain, l’abandon des résidents par leur famille et celui de parents envers leur enfant, la difficulté de vieillir et de devenir dépendant, la maladie, la mort et les bienfaits des relations qu’elles soient entre résidents ou transgénérationnelles. Bien que souvent prévisibles, certaines scènes sont drôles, tendres, voire émouvantes. Mais malgré ses indéniables bonnes intentions et une distribution à la hauteur, « Quand tu seras grand » laisse une impression d’inachevé car en voulant courir trop de lièvres à la fois, il se perd en route.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter