Lee Gates est un présentateur de télévision qui anime une émission sur la bourse et donne des conseils pour placer son argent. Il a tendance à n’en faire qu’à sa tête, au plus grand désespoir de sa productrice, et est du genre arrogant. Un jour, il est pris en otage en direct sur le plateau par Kyle, un téléspectateur qui a perdu tout son argent en suivant les conseils de Lee. Commence alors une course contre la montre pour tenter de faire renoncer Kyle de tout faire sauter en appuyant sur le détonateur qui déclenchera la ceinture explosive qu’il a mise sur Lee.
Pour tenir en haleine le spectateur, le scénario ne manque pas de rebondissements. Certains ne surprennent guère, mais d’autres sont très réussis et même jouissifs. Mais il n’est pas non plus exempt de défauts, car en voulant dénoncer les dérives du capitalisme, les profiteurs du système ou encore le cynisme de la télé réalité en emballant le tout dans un film qui oscille sans cesse entre le thriller, la satire et la comédie, « Money Monster » reste superficiel. Il n’en demeure pas moins que le film de Jodie Foster est un agréable divertissement.
3 étoiles. « Money Monster ». RTL 9, dimanche 27 octobre, 20h55.
Après l’énorme succès en 2017 de « Jumanji : Bienvenue dans la jungle », on retrouve l’équipe au complet qui retourne dans Jumanji pour secourir l’un des leurs. Mais une fois propulsée dans jeu, elle va vite avoir des surprises, ce qui ne l’empêchera toutefois pas, pour pouvoir une nouvelle fois sortir indemne du jeu le plus dangereux du monde, d’affronter de nouvelles épreuves peuplées de personnages et de créatures inquiétants dans des décors peu accueillants.
Le point fort de cette suite est toujours l’humour qui s’en dégage. On rit souvent de bon cœur non seulement grâce au contraste entre le caractère des personnages et le corps dans lequel ils évoluent dans le jeu, mais aussi grâce aux situations comiques qu’engendre ce décalage. Par contre, comme lors du film précédent, les scènes « émotions » sont toujours aussi risibles et ridicules. Les dialogues font souvent mouche, les effets spéciaux sont également très réussis et l’action est rondement menée par des comédiens toujours aussi convaincants.
En résumé, un bon divertissement si on se laisse prendre au jeu. Evidemment.
3 étoiles. « Jumanji : Next level ». TF1, dimanche 27 octobre, 21h10.
Sylvie, la soixantaine, anime des ateliers de théâtre en prison. Elle tombe amoureuse de Michel, qui sera prochainement libéré, et l’épouse au grand désespoir de de son fils Abel. Ce n'est en effet pas la première fois que sa mère fait le coup avec des conséquences négatives pour elle. Epaulé par sa meilleure amie, Abel décide alors de tout faire pour protéger sa mère de Michel qu’il soupçonne de ne pas être aussi honnête qu’il en a l’air. Mais la rencontre avec son beau-père ne va pas exactement se passer comme il l’avait envisagé. Elle va même lui ouvrir des perspectives pour le moins inattendues.
« L’innocent » allie avec bonheur le film policier et la comédie, voire même la comédie romantique. Pour réussir ce tour de force, le film peut s’appuyer sur un scénario en béton, un rythme qui ne faiblit que rarement, une bande originale avec des standards des années 80 et une distribution à la hauteur. C’est tour à tour hilarant, jouissif (la scène dans le restoroute relève du grand art), émouvant et non dénué de suspense. Et cerise sur gâteau, la fin est à l’image de tout le film : malicieuse.
4 étoiles. « L’Innocent ». ARTE, lundi 28 octobre, 13h35.
« Novembre » fait référence aux attentats terroristes qui ont eu lieu à Paris en novembre 2015. Le scénario n’est pas centré sur les attentats eux-mêmes, ils sont absents du film. Il s’agit donc d’une incursion au cœur de l’Anti-Terrorisme au cours des cinq jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre.
Cette traque des terroristes islamistes est menée tambour battant et avec une grande maîtrise par Cédric Jimenez, le réalisateur de « Bac Nord » gros succès en France l’année dernière et étrangement jamais sorti en Suisse. Mais ce souci d’efficacité se fait au détriment des nombreux personnages dont on ne sait rien. Si l’on comprend ce parti pris qui met en évidence ces cinq jours que l’Anti-Terrorisme a vécu en apnée, il a toutefois comme résultat d’éloigner dans un premier temps le spectateur de l’enquête. Mais, heureusement, au milieu du film apparaît le témoin-clé (excellente Lyna Khoudri) de cette traque qui donne un côté moins mécanique à une histoire dénuée de tous sentiments et de véritable suspense jusqu’à son entrée en scène. A partir de là, le film s’emballe avec une dernière partie d’une belle intensité.
3 étoiles. « Novembre ». RTS 1, lundi 28 octobre, 20h40.
A la fin de l’opus précédent, et pour la première fois de son histoire, Peter Parker, alias Spider-Man, était démasqué. Impossible dès lors pour lui de vivre incognito sa vie de super-héros. Pour tenter de remédier à cette situation délicate, il demande de l’aide à Doctor Strange afin qu’il efface de la mémoire de la planète entière que Peter Parker est Spider-Man. Mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu et Spider-Man va alors devoir affronter son passé avec quelques surprises à la clé.
On n’en dira pas plus, car ce serait dévoilé ce qui fait l’intérêt, le seul à vrai dire, de ce nouveau volet de l’homme-araignée qui met, plutôt habilement, les fans dans sa poche en rendant hommage à l’héritage de Spider-Man. Mais pour le reste, rien de bien nouveau : les scènes d’action sont attendues, tout comme les effets spéciaux, la mort d’un des personnages, comme certaines autres scènes d’ailleurs, traine en longueur et les deux ami.e.s de Peter Parker font de la figuration.
En résumé, c’est sans doute le moins mauvais Spider-Man de la franchise avec Tom Holland, maigre consolation.
2 étoiles. « Spider-Man : No Way Home ». RTL 9, lundi 28 octobre, 21h25.
Le précédent « Spider-Man » n'était déjà pas terrible. Mais c'est presqu'un chef d'œuvre par rapport à cette suite qui ne décolle pas, ce qui est bien un comble pour celui qui se déplace principalement dans les airs.
Pour commencer, il ne se passe pratiquement rien pendant la première demi-heure durant laquelle on assiste à la préparation du voyage d'études que Peter Parker et ses camarades vont faire en Europe. Rappelons que depuis l'épisode précédent Spider-Man est un adolescent qui a été choisi par Iron Man pour lui succéder, et ça tombe bien puisque ce dernier est mort dans « Avengers : Endgame ». Peter se réjouit de laisser son costume de super-héros derrière lui et de profiter de ce séjour pour tenter de séduire sa camarade de classe MJ. Mais bien sûr, il n'en sera rien puisqu'il va devoir lutter contre des créatures qui veulent détruire la Terre.
Si l'on excepte un rebondissement plutôt inattendu au milieu du film, le reste est terriblement prévisible, à tel point que même certains effets spéciaux, pourtant plutôt réussis, n'arrivent pas à relever le niveau. Il y a bien ici et là quelques blagues plutôt marrantes, mais ce sont surtout les dialogues d'une platitude sidérale qui déclenchent des sourires. C'est tout dire. Les relations entre les personnages sont à l'image du reste, inintéressantes. « Spider-Man : Far from Home » est destiné avant tout aux adolescents, soit. Mais ce n'est pas une excuse pour réaliser un film aussi affligeant. A moins bien sût de mépriser ce public.
1 étoile. « Spider-Man : Far from Home ». RTL 9, lundi 28 octobre, 23h55.
Début des années 1970. Peter von Kant est un réalisateur de cinéma de quarante ans à succès. Il habite avec son assistant Karl qui lui est totalement dévoué alors qu’il le maltraite. Par l'intermédiaire de Sidonie, actrice célèbre, il rencontre le jeune et bel Amir. Peter en tombe follement amoureux. Il lui propose de partager son appartement et lui promet un bel avenir dans le cinéma. Neuf mois plus tard, Amir est effectivement sur le devant de la scène, mais la relation entre les deux hommes s’est dégradée.
Ce huis clos est adapté de la pièce de théâtre « Les Larmes amères de Petra von Kant » de Rainer Werner Fassbinder, dont il avait lui-même tiré un film en 1972. Si le côté théâtral peine à séduire au début, il en est tout autrement au moment où le psychodrame se noue. Grâce à des acteurs fort bien dirigés par François Ozon, Denis Ménochet (Peter) phénoménal, Stefan Crepon (Karl) génial, Khalil Gharbia (Amir) envoûtant et Isabelle Adjani (Sidonie) excellente dans l’autodérision, « Peter von Kant » dévoile alors, avec un mélange d’humour et de cruauté, toute sa puissance à la fois manipulatrice et destructrice.
3 étoiles. « Peter von Kant ». France 2, jeudi 31 octobre, 23h05.
Paris début des années 90, l’épidémie du sida fait des ravages, tout particulièrement dans la communauté homosexuelle, dans une indifférence quasi générale. Les militants d’Act Up multiplient les actions coup de poing pour attirer l’attention des pouvoirs publics et des pharmas sur le drame qui se joue sous leurs yeux et dont ils ne mesurent pas l’ampleur par ignorance, parce qu’ils se voilent la face ou encore par calcul.
La première partie du film - au cours de laquelle se nouent les amitiés, les romances, s’élaborent les actions, les slogans - est absolument remarquable aussi bien au niveau des contenus que de la mise en scène. Il en est de même pour le déroulement des actions tournées caméra à l’épaule avec les protagonistes filmés en gros plan, comme si on y était. Une vraie claque, du grand cinéma.
Et puis, il y a au milieu de ce tourbillon militant la relation amoureuse entre Sean, dont la santé décline semaine après semaine, et Nathan, qui a échappé à l’infection. Cette histoire d’amour est portée par Nahuel Perez Biscayart (Sean) et Arnaud Valois (Nathan) qui sont absolument exceptionnels, à l’image de l’ensemble de la distribution d’ailleurs. Leur relation illustre par deux destins individuels le combat qu’Act Up a mené pour l’ensemble de la collectivité.
La romance entre Sean et Nathan est drôle, sensuel, d’une très grande complicité, pleine d’espoir malgré tout, bouleversante, tragique. Bref, belle, tout simplement. A l’image de la scène qui voit les militants d’Act Up se coucher dans la rue avec des croix et des cercueils sur « Smalltown boy » de Jimmy Sommerville. Difficile de retenir ses larmes. A ne pas manquer.
5 étoiles. « 120 battements par minute ». CARAC1, samedi 2 novembre, 21h10.
L’agent Lorraine Broughton est une espionne anglaise qui doit se rendre à Berlin la semaine précédant la chute du mur pour récupérer avant d’autres une liste où figurent les noms de nombreux espions. Il y a bien évidemment parmi eux une taupe qui n’est pas celle ou celui que l’on croit.
« Atomic Blonde » possède un rythme effréné, ce qui a pour conséquence qu’on ne voit pas le temps passé, et est filmé comme un clip géant des années 80 avec une musique omniprésente (Nick Cave, Iggy Pop, David Bowie, New Order, Depeche Mode…). Des filtres caméra donnent à de nombreuses scènes une ambiance de boîte de nuit, le tout sur un fond d’hémoglobine dominant. « Atomic Blonde » est plutôt séduisant sur les plans visuel et auditif.
Charlize Theron se glisse sans problème dans le rôle de cette espionne à qui rien ni personne ne résiste, à tel point qu’on en oublierait presque les nombreuses invraisemblances du scénario, à commencer par celle que Lorraine est toujours en vie à la fin du film. Pas sûr que James Bond et Jason Bourne survivraient à ce traitement. Réservé aux amatrices et amateurs du genre.
2 étoiles. « Atomic Blonde ». RTS 1, samedi 2 novembre, 22h15.
5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter