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  • « Babygirl », « La Chambre d’à côté » et 10 autres films à l’affiche

    La Chambre d'à côté.jpg2 étoiles. « La Chambre d’à côté ». Ingrid et Matha sont des amies de longue date qui se sont toutefois petit à petit perdues de vue jusqu’au jour où une connaissance commune apprend à Martha qu’Ingrid lutte contre un cancer. Leurs chemins vont dès lors se recroiser et les amies se rapprocher, ce qui va pousser Ingrid à faire une demande à Martha loin d’être banale.

    Premier long-métrage en langue anglaise de Pedro Almodovar, « La Chambre d’à côté » fait penser à un mélodrame puisque la mort est au cœur de son sujet. Toutefois, le réalisateur a tenu à éviter tout sentimentalisme, car il ne voulait pas tourner « un film lugubre ou gore. » C’est la raison pour laquelle il a souhaité que le film soit lumineux, à l’image des tableaux de Hopper, et qu’une bonne partie de l’action se passe dans la nature. L’objectif du réalisateur est atteint, avec comme conséquence que le film s’adresse beaucoup plus à l’esprit qu’au cœur : c’est bien écrit, bien qu’un brin pédant, et mis en scène, brillamment interprété par ses deux actrices principales, mais ça manque cruellement d’émotions. Un comble pour un film qui aborde un thème aussi sensible que le suicide.

    Babygirl.jpg1 étoile. « Babygirl ». Romy est une PDG à succès d’une grande entreprise à New-York. Elle est mariée depuis 19 ans, a deux filles épanouies et mène une vie très confortable. Mais un jour, elle fait la connaissance au sein de sa société d’un jeune stagiaire. L’attirance est si forte entre eux qu’ils entament une liaison dévorante qui va permettre à Romy de réaliser ses fantasmes enfouis au plus profond d’elle-même. Mais cette liaison risque également de mettre en danger sa carrière et sa vie familiale.

    Si l’on excepte l’interprétation de Nicole Kidman qui excelle dans son rôle de patronne qui se laisse emporter par son désir et la bande originale (c’est tout dire), il n’y a pas grand-chose à sauver dans ce film. En effet, les scènes de sexe sont quelconques, la relation entre Romy et son amant se résume au cliché de la femme de pouvoir qui fantasme de se faire dominer par un homme bien plus jeune, mais sur lequel elle a par contre une emprise sur le plan professionnel, l’ennui n’est jamais bien loin et enfin l’épilogue entre Romy et son mari est tellement prévisible qu’il en devient ridicule. Très décevant.

    Toujours à l’affiche

    En fanfare.jpg5 étoiles. « En fanfare ». Thibault est un chef d’orchestre de renommée mondiale qui voyage à travers le monde jusqu’au jour où la maladie le rattrape. Une greffe de moëlle d’un membre de sa famille pourrait le sauver. C’est dans ces circonstances que Thibault apprend qu’il a été adopté et qu’il a un frère, Jimmy, qui est employé dans une cantine scolaire. En apparence, tout les sépare, sauf l’amour de la musique puisque Jimmy joue du trombone dans une fanfare. Cette passion commune sera-t-elle toutefois suffisante pour rapprocher deux frères qui ont un connu un destin si différent depuis l’enfance ?

    Réalisateur du déjà excellent « Un triomphe » en 2021, qui n’a pas connu le succès qu’il méritait en raison de la désertion des salles suite au Covid, Emmanuel Courcol récidive avec « En fanfare ». Son dernier long-métrage mélange à nouveau avec bonheur la comédie (on rit souvent de bon cœur), les émotions (les yeux sont parfois embués) et un choc des cultures que ce soit sur le plan sociétal ou musical. Porté par un formidable duo d’acteurs (Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin) qui donne toute sa crédibilité à cette histoire de fraternité contrariée et par un récit rythmé qui va à l’essentiel en évitant de trop tirer sur la corde sensible.

    Un ours dans le Jura.jpg4 étoiles. « Un ours dans le Jura ». Michel et Cathy vivent chichement dans une ferme du Jura. Les soucis du quotidien et l’usure du temps les ont inexorablement éloignés l’un de l’autre. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture parquée sur le bas-côté. Un effet domino va entrainer la mort de ses deux occupants et la découverte de 2 millions dans le coffre. De quoi donner envie à Michel et Cathy de se reparler et d’échafauder des plans rocambolesques pour tirer parti de cette situation pour le moins inattendue.

    Le troisième film de Franck Dubosc mélange les genres (intrigue policière, comédie et romance), ce qui peut s’avérer périlleux. Force est de constater que le réalisateur s’en tire avec les honneurs. A l’image de ses trois interprètes principaux (Franck Dubosc, Laure Calamy et Benoît Poelvoorde) qui jouent dans le registre de la retenue, le film fait, en effet, preuve de subtilité en évitant, à quelques exceptions près, les gros gags bien lourds. Son scénario tient en haleine du début à la fin grâce à de nombreux rebondissements. Quant à son humour noir et grinçant, il devient de plus en plus jubilatoire au fur et à mesure que les personnages s’enfoncent dans les ennuis pour finalement mieux rebondir. Une bonne surprise.

    Leurs enfants après eux.jpg4 étoiles. « Leurs enfants après eux ». Eté 1992. Un endroit perdu dans l’Est de la France, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus. Anthony, 14 ans, s’ennuie ferme avec son cousin. Ils décident d’aller se baigner dans un lac tout proche. C’est là qu’Anthony rencontre Stéphanie. Il a un coup de foudre pour elle. A tel point qu’il emprunte secrètement la moto de son père, à laquelle ce dernier tient comme à la prunelle de ses yeux, pour se rendre à une fête où il espère la retrouver. A la fin de la soirée, au moment de rentrer chez lui, Anthony découvre que la moto a disparu. Sa vie bascule.

    Adapté du roman éponyme de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, « Les enfants après eux » racontent l’histoire d’Anthony au cours de quatre étés (1992, 1994, 1996, et 1998) qui le verront passer de l’adolescence à l’âge adulte avec comme fil rouge son histoire d’amour avec Stéphanie, la relation avec son père ou encore ses démêlés avec Hacine. Le film donne moins d’importance que le livre à l’aspect sociologique. Il privilégie le côté romanesque, dans le bon sens du terme, et le récit d’apprentissage en s’appuyant sur son excellente distribution en général et la performance de Paul Kircher en particulier (révélé en 2023 dans le « Le règne animal ») qui est juste et bouleversant de la première à la dernière minute.

    Heretic.jpg4 étoiles. « Heretic ». Deux jeunes missionnaires de l’église mormone d’une petite ville du Colorado abordent dans la rue ou chez eux des habitants dans l’espoir de les convertir. Un jour, elles frappent à la porte d’une maison isolée. Elles sont accueillies à bras ouverts par le charmant M. Reed. Mais très vite les deux jeunes femmes se rendent compte que l’amabilité de leur hôte n’est qu’une façade et qu’elles sont tombées dans un piège. La maison est en effet un véritable labyrinthe et, pour tenter s’en sortir, il leur faudra se montrer plus ingénieuse que le maître des lieux.

    Thriller aux allures de film d’horreur dans sa seconde partie, « Heretic » est particulièrement réussi dans son premier acte qui instaure au fil des minutes une ambiance oppressante grâce principalement à d’excellents dialogues qui mettent en exergue la personnalité diabolique de M. Reed. Ce dernier est remarquablement interprété par un Hugh Grant qui joue tout d’abord au séducteur, un rôle qu’il connaît bien, avant de se révéler en dangereux psychopathe et d’en faire voir de toutes les couleurs, spécialement le rouge sang, à ses deux victimes. « Heretic » remplit donc avec mention les cases du film d’épouvante, même si l’on pourra regretter une fin qui laisse sur sa faim.

    Hiver à Sokcho.jpg3 étoiles. « Hiver à Sokcho ». Soo-Ha, jeune femme de 23 ans, travaille dans une petite pension à Sokcho, ville balnéaire de Corée du Sud, où elle fait le ménage et la cuisine. Sa vie, outre son occupation professionnelle, est rythmée par ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami. Mais l’arrivée d’un Français, Yan Kerrand auteur de bandes dessinées, va réveiller en elle des questions sur son identité en lien avec son père français dont elle ne sait presque rien et l’amener à se rapprocher de Yan Kerrand.

    L’adaptation du roman éponyme d’Elisa Shua Dusapin est réussie du point de vue de son esthétique et de son scénario. En effet, tout en respectant l’idée que l’on se fait de l’atmosphère qui règne à Sokcho en plein hiver au fil des pages, le film met opportunément l’accent sur la quête identitaire de Soo-Ha. Ce choix a comme conséquence, notamment, de développer avantageusement la relation mère-fille. Si le premier long-métrage de Koya Kamura souffre par moment d’une lenteur excessive, il n’en demeure pas moins que la grande tendresse qu’il témoigne à l’égard de ses personnages emporte l’adhésion.

    Vingt Dieux.jpg3 étoiles. « Vingt Dieux ». Totone, 18 ans, passe la plupart de son temps à boire des bières et à traîner avec ses potes. L’exploitation agricole et sa petite sœur de 7 ans, c’est le souci de son père, en aucun cas le sien. Jusqu’au jour où un drame l’oblige à se comporter en grand frère et à trouver une solution pour gagner sa vie. Il se met alors en tête de fabriquer le meilleur comté de la région afin de remporter le concours qui lui rapporterait 30 000 euros. Et pour y parvenir, tous les moyens sont bons.

    La réalisatrice, Louise Courvoisier, dont c’est le premier long-métrage, s’est inspirée des gens qui l’ont entourée dans sa jeunesse dans le Jura pour écrire son scénario. Tourné avec des comédiens qui sont tous des non-professionnels criant de vérité, ce qui donne au film un côté par moment maladroit mais non dénué de charme, « Vingt Dieux » porte un regard bienveillant sur une jeunesse qui se voit malgré elle confrontée à l’âge adulte. Ce conte paysan plein de bons sentiments se laisse voir avec un certain plaisir malgré ses invraisemblances et une fin frustrante.

    Juré N°2.jpg4 étoiles. Juré n°2. Justin est désigné comme juré n°2 dans le procès d’un homme qui est accusé d’avoir tué sa petite amie. Quand l’accusation décrit les circonstances présumées du meurtre de la jeune femme, Justin découvre qu’il pourrait bien être à l’origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou dévoiler ce qu’il sait au risque de se retrouver à son tour dans le rôle de l’accusé.

    Le 42ème et dernier film de Clint Eastwood, au sens propre et figuré, est une indéniable réussite grâce à un excellent scénario qui tient en haleine du début à la fin, une distribution convaincante et une mise en scène qui en allant droit au but renforce la tension qui petit à petit dévore ce jeune homme qui se trouve confronté une nouvelle fois à lui-même après avoir surmonté un passé compliqué. Mais au-delà de ce cas individuel et de la question que l’on se pose inévitablement en visionnant le film « qu’aurais-je fait à sa place ? », c’est la justice dans son ensemble que « Juré n°2 » interroge avec ses a priori, que ce soit au niveau des professionnels ou du jury qui est composé d’hommes et de femmes dont le parcours personnel influence forcément leur jugement.

    Conclave.jpg3 étoiles. « Conclave ». Suite au décès inattendu du pape, ses appartements sont scellés comme pour une scène de crime, les cardinaux du monde entier sont convoqués au Vatican pour désigner le nouveau souverain pontife. C’est le cardinal Lawrence qui est en charge d’assurer le bon déroulement de cette élection. Mais sa tache va s’avérer plus complexe qu’attendue en raison de manœuvres pas très…catholiques entre les principaux prétendants et de l’apparition surprise d’un cardinal nommé par feu le pape qui pourrait bien rebrasser toutes les cartes.

    Adapté du roman éponyme de Robert Harris, l’action se déroule en huis clos dans les décors magnifiques du Vatican, entièrement reconstitués en studio. Ce superbe écrin, auquel on ajoutera les costumes, est à la hauteur de ce qui se joue au cours de cette élection où tous les coups sont permis entre les tenants d’une ligne libérale de l’Eglise et les conservateurs. Et sans oublier les ambitions personnelles dévorantes de certains. Porté par d’excellents acteurs, ce « Conclave » prend les allures d’un thriller par moment haletant même si la répétition des rebondissements, parfois bien peu crédibles, finit par lasser.

    L'amour ouf.jpg2 étoiles. « L’amour ouf ». Jackie et Clotaire vivent dans le nord de la France dans les années 80. Elle est une brillante étudiante qui vit seule avec son père, sa mère étant décédée. Il est issu d’une famille d’ouvriers et a beaucoup de peine à respecter les règles malgré les corrections qu’il reçoit de son paternel. Il passe ses journées à traîner et multiplie avec son frère et son meilleur ami les larcins. Mais quand les destins de Jackie et Clotaire se croisent, c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer, mais l’amour n’est-il pas plus fort que tout ?

    Les deux points forts de « L’amour ouf » sont sa bande originale et ses interprètes. A ce titre, le couple formé de Clotaire (Malik Frikah jeune et François Civil adulte) et Jackie (Mallory Wanecque jeune et Adèle Exarchopoulos adulte) crève l’écran. Sans eux et quelques excellents seconds rôles (Alain Chabat, Vincent Lacoste et Elodie Bouchez, notamment), le film serait proche de la mièvrerie malgré des scènes violentes et d’autres touchantes en raison d’un scénario qui en rajoute sans cesse et tire par conséquent en longueur (2h40 !). Il en est de même avec la façon de filmer de Gilles Lellouche qui en se voulant trop démonstrative finit par lasser. En résumé, pas ouf.

    Emilia Perez.jpg2 étoiles. « Emilia Perez ». Rita est une avocate douée. Elle travaille au service d’un cabinet qui non seulement ne reconnaît pas ses qualités, mais qui en plus défend des criminels plutôt que de servir la justice. Mais un jour, le chef d’un dangereux cartel fait appel à elle afin qu’elle l’aide à se retirer des affaires et à disparaître afin qu’il puisse réaliser le rêve qu’il caresse depuis des années : devenir une femme.

    Prix du jury au Festival de Cannes 2024, Prix d’interprétation féminine remis aux quatre comédiennes principales du film et encensé par une large partie de la critique, « Emilia Perez » est un film déroutant aussi bien du point de vue de sa forme que de son fond. En effet, l’histoire est régulièrement entrecoupée de scènes de comédie musicale clinquantes et plus ou moins réussies (si les chorégraphies sont globalement splendides, certaines voix laissent à désirer) qui accentuent le côté bien peu réaliste du scénario. On a vraiment peine à croire que ce très méchant chef de cartel devienne tout à coup suite à sa transition un ange, ou presque. Pour apprécier le film, au demeurant d’une grande maîtrise technique et fort bien joué, mieux vaut donc croire aux contes de fées qui ne finissent toutefois pas forcément bien.   

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • 14 critiques de films à l’affiche au cinéma cette semaine

    En fanfare.jpg5 étoiles. « En fanfare ». Thibault est un chef d’orchestre de renommée mondiale qui voyage à travers le monde jusqu’au jour où la maladie le rattrape. Une greffe de moëlle d’un membre de sa famille pourrait le sauver. C’est dans ces circonstances que Thibault apprend qu’il a été adopté et qu’il a un frère, Jimmy, qui est employé dans une cantine scolaire. En apparence, tout les sépare, sauf l’amour de la musique puisque Jimmy joue du trombone dans une fanfare. Cette passion commune sera-t-elle toutefois suffisante pour rapprocher deux frères qui ont un connu un destin si différent depuis l’enfance ?

    Réalisateur du déjà excellent « Un triomphe » en 2021, qui n’a pas connu le succès qu’il méritait en raison de la désertion des salles suite au Covid, Emmanuel Courcol récidive avec « En fanfare ». Son dernier long-métrage mélange à nouveau avec bonheur la comédie (on rit souvent de bon cœur), les émotions (les yeux sont parfois embués) et un choc des cultures que ce soit sur le plan sociétal ou musical. Porté par un formidable duo d’acteurs (Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin) qui donne toute sa crédibilité à cette histoire de fraternité contrariée et par un récit rythmé qui va à l’essentiel en évitant de trop tirer sur la corde sensible.

    L'Histoire de Souleymane.jpg5 étoiles. « L’Histoire de Souleymane ». Souleymane pédale clandestinement, et en étant exploité, dans les rues de Paris pour livrer des repas. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demandeur d’asile. S’il est reconnu comme tel, alors il pourra obtenir les papiers qui lui permettront de séjourner en France et d’y travailler légalement. Pour mettre toutes les chances de son côté, il prépare cette entrevue en tentant d’apprendre par cœur, et avec difficulté, une histoire qui n’est pas la sienne.

    Porté par un acteur non-professionnel (comme presque toute la distribution) dont la performance exceptionnelle lui a valu un prix d’interprétation à Cannes, le film suit, caméra à l’épaule et dans un rythme haletant qui épouse les folles courses à vélo des livreurs, le destin de Souleymane qui va se jouer dans 48 heures. Ces deux jours et deux nuits qui précèdent cette échéance sont un condensé de ce que vit Souleymane au quotidien dans un Paris où la misère des uns exploite celle des autres. C’est saisissant, au plus près de la réalité, sans sensiblerie et profondément humain. La dernière scène est terriblement bouleversante. Il y a des films qui vous laissent KO à la fin de leur projection et « L’Histoire de Souleymane » appartient à cette catégorie.

    Le roman de Jim.jpg5 étoiles. « Le roman de Jim ». Au milieu des années 90, Aymeric au parcours jusque-là plutôt chaotique, rencontre par hasard son ancienne collègue Florence enceinte de six mois. Ils commencent à se fréquenter et quand Jim nait, Aymeric est à ses côtés. Il l’est encore quand sept ans plus tard le père biologique de Jim fait sa réapparition bouleversant l’équilibre familial et questionnant le rôle des uns et des autres dans la vie du petit garçon.

    Adapté du roman éponyme de Pierric Bailly, le film des frères Larrieu est d’une grande beauté, et pas seulement parce que les paysages du Jura dans lequel il se déroule sont magnifiques. « Le roman de Jim » est, en effet, également beau par la délicatesse qui s’en dégage de la première à la dernière minute (superbe scène finale). Chaque personnage touche (qu’aurait-on fait à leur place ?) avec une mention particulière pour le rôle d’Aymeric formidablement endossé par Karim Leklou, désarmant de naturel et d’une tendresse à faire fondre n’importe qui. « Le roman de Jim » est un film bouleversant, mais pas plombant pour autant, qui explore avec une grande justesse une relation père-fils qui va bien au-delà des liens du sang.

    Un ours dans le Jura.jpg4 étoiles. « Un ours dans le Jura ». Michel et Cathy vivent chichement dans une ferme du Jura. Les soucis du quotidien et l’usure du temps les ont inexorablement éloignés l’un de l’autre. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture parquée sur le bas-côté. Un effet domino va entrainer la mort de ses deux occupants et la découverte de 2 millions dans le coffre. De quoi donner envie à Michel et Cathy de se reparler et d’échafauder des plans rocambolesques pour tirer parti de cette situation pour le moins inattendue.

    Le troisième film de Franck Dubosc mélange les genres (intrigue policière, comédie et romance), ce qui peut s’avérer périlleux. Force est de constater que le réalisateur s’en tire avec les honneurs. A l’image de ses trois interprètes principaux (Franck Dubosc, Laure Calamy et Benoît Poelvoorde) qui jouent dans le registre de la retenue, le film fait, en effet, preuve de subtilité en évitant, à quelques exceptions près, les gros gags bien lourds. Son scénario tient en haleine du début à la fin grâce à de nombreux rebondissements. Quant à son humour noir et grinçant, il devient de plus en plus jubilatoire au fur et à mesure que les personnages s’enfoncent dans les ennuis pour finalement mieux rebondir. Une bonne surprise.

    Leurs enfants après eux.jpg4 étoiles. « Leurs enfants après eux ». Eté 1992. Un endroit perdu dans l’Est de la France, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus. Anthony, 14 ans, s’ennuie ferme avec son cousin. Ils décident d’aller se baigner dans un lac tout proche. C’est là qu’Anthony rencontre Stéphanie. Il a un coup de foudre pour elle. A tel point qu’il emprunte secrètement la moto de son père, à laquelle ce dernier tient comme à la prunelle de ses yeux, pour se rendre à une fête où il espère la retrouver. A la fin de la soirée, au moment de rentrer chez lui, Anthony découvre que la moto a disparu. Sa vie bascule.

    Adapté du roman éponyme de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, « Les enfants après eux » racontent l’histoire d’Anthony au cours de quatre étés (1992, 1994, 1996, et 1998) qui le verront passer de l’adolescence à l’âge adulte avec comme fil rouge son histoire d’amour avec Stéphanie, la relation avec son père ou encore ses démêlés avec Hacine. Le film donne moins d’importance que le livre à l’aspect sociologique. Il privilégie le côté romanesque, dans le bon sens du terme, et le récit d’apprentissage en s’appuyant sur son excellente distribution en général et la performance de Paul Kircher en particulier (révélé en 2023 dans le « Le règne animal ») qui est juste et bouleversant de la première à la dernière minute.

    Heretic.jpg4 étoiles. « Heretic ». Deux jeunes missionnaires de l’église mormone d’une petite ville du Colorado abordent dans la rue ou chez eux des habitants dans l’espoir de les convertir. Un jour, elles frappent à la porte d’une maison isolée. Elles sont accueillies à bras ouverts par le charmant M. Reed. Mais très vite les deux jeunes femmes se rendent compte que l’amabilité de leur hôte n’est qu’une façade et qu’elles sont tombées dans un piège. La maison est en effet un véritable labyrinthe et, pour tenter s’en sortir, il leur faudra se montrer plus ingénieuse que le maître des lieux.

    Thriller aux allures de film d’horreur dans sa seconde partie, « Heretic » est particulièrement réussi dans son premier acte qui instaure au fil des minutes une ambiance oppressante grâce principalement à d’excellents dialogues qui mettent en exergue la personnalité diabolique de M. Reed. Ce dernier est remarquablement interprété par un Hugh Grant qui joue tout d’abord au séducteur, un rôle qu’il connaît bien, avant de se révéler en dangereux psychopathe et d’en faire voir de toutes les couleurs, spécialement le rouge sang, à ses deux victimes. « Heretic » remplit donc avec mention les cases du film d’épouvante, même si l’on pourra regretter une fin qui laisse sur sa faim.

    Hiver à Sokcho.jpg3 étoiles. « Hiver à Sokcho ». Soo-Ha, jeune femme de 23 ans, travaille dans une petite pension à Sokcho, ville balnéaire de Corée du Sud, où elle fait le ménage et la cuisine. Sa vie, outre son occupation professionnelle, est rythmée par ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami. Mais l’arrivée d’un Français, Yan Kerrand auteur de bandes dessinées, va réveiller en elle des questions sur son identité en lien avec son père français dont elle ne sait presque rien et l’amener à se rapprocher de Yan Kerrand.

    L’adaptation du roman éponyme d’Elisa Shua Dusapin est réussie du point de vue de son esthétique et de son scénario. En effet, tout en respectant l’idée que l’on se fait de l’atmosphère qui règne à Sokcho en plein hiver au fil des pages, le film met opportunément l’accent sur la quête identitaire de Soo-Ha. Ce choix a comme conséquence, notamment, de développer avantageusement la relation mère-fille. Si le premier long-métrage de Koya Kamura souffre par moment d’une lenteur excessive, il n’en demeure pas moins que la grande tendresse qu’il témoigne à l’égard de ses personnages emporte l’adhésion.

    Vingt Dieux.jpg3 étoiles. « Vingt Dieux ». Totone, 18 ans, passe la plupart de son temps à boire des bières et à traîner avec ses potes. L’exploitation agricole et sa petite sœur de 7 ans, c’est le souci de son père, en aucun cas le sien. Jusqu’au jour où un drame l’oblige à se comporter en grand frère et à trouver une solution pour gagner sa vie. Il se met alors en tête de fabriquer le meilleur comté de la région afin de remporter le concours qui lui rapporterait 30 000 euros. Et pour y parvenir, tous les moyens sont bons.

    La réalisatrice, Louise Courvoisier, dont c’est le premier long-métrage, s’est inspirée des gens qui l’ont entourée dans sa jeunesse dans le Jura pour écrire son scénario. Tourné avec des comédiens qui sont tous des non-professionnels criant de vérité, ce qui donne au film un côté par moment maladroit mais non dénué de charme, « Vingt Dieux » porte un regard bienveillant sur une jeunesse qui se voit malgré elle confrontée à l’âge adulte. Ce conte paysan plein de bons sentiments se laisse voir avec un certain plaisir malgré ses invraisemblances et une fin frustrante.

    Juré N°2.jpg4 étoiles. Juré n°2. Justin est désigné comme juré n°2 dans le procès d’un homme qui est accusé d’avoir tué sa petite amie. Quand l’accusation décrit les circonstances présumées du meurtre de la jeune femme, Justin découvre qu’il pourrait bien être à l’origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou dévoiler ce qu’il sait au risque de se retrouver à son tour dans le rôle de l’accusé.

    Le 42ème et dernier film de Clint Eastwood, au sens propre et figuré, est une indéniable réussite grâce à un excellent scénario qui tient en haleine du début à la fin, une distribution convaincante et une mise en scène qui en allant droit au but renforce la tension qui petit à petit dévore ce jeune homme qui se trouve confronté une nouvelle fois à lui-même après avoir surmonté un passé compliqué. Mais au-delà de ce cas individuel et de la question que l’on se pose inévitablement en visionnant le film « qu’aurais-je fait à sa place ? », c’est la justice dans son ensemble que « Juré n°2 » interroge avec ses a priori, que ce soit au niveau des professionnels ou du jury qui est composé d’hommes et de femmes dont le parcours personnel influence forcément leur jugement.

    Conclave.jpg3 étoiles. « Conclave ». Suite au décès inattendu du pape, ses appartements sont scellés comme pour une scène de crime, les cardinaux du monde entier sont convoqués au Vatican pour désigner le nouveau souverain pontife. C’est le cardinal Lawrence qui est en charge d’assurer le bon déroulement de cette élection. Mais sa tache va s’avérer plus complexe qu’attendue en raison de manœuvres pas très…catholiques entre les principaux prétendants et de l’apparition surprise d’un cardinal nommé par feu le pape qui pourrait bien rebrasser toutes les cartes.

    Adapté du roman éponyme de Robert Harris, l’action se déroule en huis clos dans les décors magnifiques du Vatican, entièrement reconstitués en studio. Ce superbe écrin, auquel on ajoutera les costumes, est à la hauteur de ce qui se joue au cours de cette élection où tous les coups sont permis entre les tenants d’une ligne libérale de l’Eglise et les conservateurs. Et sans oublier les ambitions personnelles dévorantes de certains. Porté par d’excellents acteurs, ce « Conclave » prend les allures d’un thriller par moment haletant même si la répétition des rebondissements, parfois bien peu crédibles, finit par lasser.

    Sauvages.jpg3 étoiles. « Sauvages ». A Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan, baptisé Oshi, après que sa mère ait été tué par des ouvriers qui coupaient des arbres. Au même moment, Selaï, son jeune cousin, vient habiter chez elle et son père afin de ne pas subir les conséquences du conflit entre sa famille qui vit dans la forêt et la compagnie qui cherche à la détruire. Suite à un concours de circonstances Kéria, Sélaï et Oshi vont affronter, en bravant de nombreux dangers, ceux qui veulent anéantir la forêt de leurs ancêtres.

    Après le succès de « Ma vie de Courgette », le réalisateur suisse Claude Barras redonne vie à ses créatures en pâte à modeler avec un conte écologique fort bien réussi sur la forme à l’image, par exemple, de l’expression des yeux du singe Oshi qui ferait fondre un bloc de glace ! Le fond est par contre un peu moins enthousiasmant en raison d’une première partie qui peine à décoller et d’un scénario un peu trop prévisible qui cible avant tout le jeune public. Ceci étant dit, la magie opère tout de même dans l’ensemble grâce à certaines scènes qui peuvent se révéler drôles, sensibles, politiques ou encore émouvantes.

    Monsieur Aznavour.jpg2 étoiles. « Monsieur Aznavour », comme son titre l’indique, raconte l’histoire du célèbre artiste de son enfance de fils de réfugiés élevé dans la pauvreté jusqu’à ce qu’il accède à la reconnaissance nationale et internationale dans les années 70. Mais pour y parvenir, le « petit » Charles va devoir affronter bien des obstacles et faire des choix dans sa vie privée qui ne seront pas sans conséquences pour son proche entourage.

    D’une facture très classique, le film suit de manière linéaire le parcours du chanteur (il n’est fait aucune mention de sa carrière d’acteur) en passant en revue des étapes importantes de sa vie. Il donne l’image d’un homme talentueux, obsédé par la réussite, les biens matériels et qui met tout en œuvre pour y parvenir. Cette approche rend, dans la seconde partie, le personnage plutôt antipathique : on suit ses pérégrinations avec distance et peu d’émotion malgré l’excellente performance de Tahar Rahim, le plaisir de croiser des artistes qui appartiennent à la culture française tels qu’Edith Piaf, Gilbert Bécaud ou encore Johnny Hallyday et celui, bien évidemment, d’entendre certaines des chansons les plus connues de Charles Aznavour.

    L'amour ouf.jpg2 étoiles. « L’amour ouf ». Jackie et Clotaire vivent dans le nord de la France dans les années 80. Elle est une brillante étudiante qui vit seule avec son père, sa mère étant décédée. Il est issu d’une famille d’ouvriers et a beaucoup de peine à respecter les règles malgré les corrections qu’il reçoit de son paternel. Il passe ses journées à traîner et multiplie avec son frère et son meilleur ami les larcins. Mais quand les destins de Jackie et Clotaire se croisent, c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer, mais l’amour n’est-il pas plus fort que tout ?

    Les deux points forts de « L’amour ouf » sont sa bande originale et ses interprètes. A ce titre, le couple formé de Clotaire (Malik Frikah jeune et François Civil adulte) et Jackie (Mallory Wanecque jeune et Adèle Exarchopoulos adulte) crève l’écran. Sans eux et quelques excellents seconds rôles (Alain Chabat, Vincent Lacoste et Elodie Bouchez, notamment), le film serait proche de la mièvrerie malgré des scènes violentes et d’autres touchantes en raison d’un scénario qui en rajoute sans cesse et tire par conséquent en longueur (2h40 !). Il en est de même avec la façon de filmer de Gilles Lellouche qui en se voulant trop démonstrative finit par lasser. En résumé, pas ouf.

    Emilia Perez.jpg2 étoiles. « Emilia Perez ». Rita est une avocate douée. Elle travaille au service d’un cabinet qui non seulement ne reconnaît pas ses qualités, mais qui en plus défend des criminels plutôt que de servir la justice. Mais un jour, le chef d’un dangereux cartel fait appel à elle afin qu’elle l’aide à se retirer des affaires et à disparaître afin qu’il puisse réaliser le rêve qu’il caresse depuis des années : devenir une femme.

    Prix du jury au Festival de Cannes 2024, Prix d’interprétation féminine remis aux quatre comédiennes principales du film et encensé par une large partie de la critique, « Emilia Perez » est un film déroutant aussi bien du point de vue de sa forme que de son fond. En effet, l’histoire est régulièrement entrecoupée de scènes de comédie musicale clinquantes et plus ou moins réussies (si les chorégraphies sont globalement splendides, certaines voix laissent à désirer) qui accentuent le côté bien peu réaliste du scénario. On a vraiment peine à croire que ce très méchant chef de cartel devienne tout à coup suite à sa transition un ange, ou presque. Pour apprécier le film, au demeurant d’une grande maîtrise technique et fort bien joué, mieux vaut donc croire aux contes de fées qui ne finissent toutefois pas forcément bien.   

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • Mes 20 films préférés de 2024

    Le roman de Jim.jpg1. Au milieu des années 90, Aymeric au parcours jusque-là plutôt chaotique, rencontre par hasard son ancienne collègue Florence enceinte de six mois. Ils commencent à se fréquenter et quand Jim nait, Aymeric est à ses côtés. Il l’est encore quand sept ans plus tard le père biologique de Jim fait sa réapparition bouleversant l’équilibre familial et questionnant le rôle des uns et des autres dans la vie du petit garçon.

    Adapté du roman éponyme de Pierric Bailly, le film des frères Larrieu est d’une grande beauté, et pas seulement parce que les paysages du Jura dans lequel il se déroule sont magnifiques. « Le roman de Jim » est, en effet, également beau par la délicatesse qui s’en dégage de la première à la dernière minute (superbe scène finale). Chaque personnage touche (qu’aurait-on fait à leur place ?) avec une mention particulière pour le rôle d’Aymeric formidablement endossé par Karim Leklou, désarmant de naturel et d’une tendresse à faire fondre n’importe qui. « Le roman de Jim » est un film bouleversant, mais pas plombant pour autant, qui explore avec une grande justesse une relation père-fils qui va bien au-delà des liens du sang.

    En fanfare.jpg2. Thibault est un chef d’orchestre de renommée mondiale qui voyage à travers le monde jusqu’au jour où la maladie le rattrape. Une greffe de moëlle d’un membre de sa famille pourrait le sauver. C’est dans ces circonstances que Thibault apprend qu’il a été adopté et qu’il a un frère, Jimmy, qui est employé dans une cantine scolaire. En apparence, tout les sépare, sauf l’amour de la musique puisque Jimmy joue du trombone dans une fanfare. Cette passion commune sera-t-elle toutefois suffisante pour rapprocher deux frères qui ont un connu un destin si différent depuis l’enfance ?

    Réalisateur du déjà excellent « Un triomphe » en 2021, qui n’a pas connu le succès qu’il méritait en raison de la désertion des salles suite au Covid, Emmanuel Courcol récidive avec « En fanfare ». Son dernier long-métrage mélange à nouveau avec bonheur la comédie (on rit souvent de bon cœur), les émotions (les yeux sont parfois embués) et un choc des cultures que ce soit sur le plan sociétal ou musical. Porté par un formidable duo d’acteurs (Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin) qui donne toute sa crédibilité à cette histoire de fraternité contrariée et par un récit rythmé qui va à l’essentiel en évitant de trop tirer sur la corde sensible.

    L'Histoire de Souleymane.jpg3. Souleymane pédale clandestinement, et en étant exploité, dans les rues de Paris pour livrer des repas. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demandeur d’asile. S’il est reconnu comme tel, alors il pourra obtenir les papiers qui lui permettront de séjourner en France et d’y travailler légalement. Pour mettre toutes les chances de son côté, il prépare cette entrevue en tentant d’apprendre par cœur, et avec difficulté, une histoire qui n’est pas la sienne.

    Porté par un acteur non-professionnel (comme presque toute la distribution) dont la performance exceptionnelle lui a valu un prix d’interprétation à Cannes, le film suit, caméra à l’épaule et dans un rythme haletant qui épouse les folles courses à vélo des livreurs, le destin de Souleymane qui va se jouer dans 48 heures. Ces deux jours et deux nuits qui précèdent cette échéance sont un condensé de ce que vit Souleymane au quotidien dans un Paris où la misère des uns exploite celle des autres. C’est saisissant, au plus près de la réalité, sans sensiblerie et profondément humain. La dernière scène est terriblement bouleversante. Il y a des films qui vous laissent KO à la fin de leur projection et « L’Histoire de Souleymane » appartient à cette catégorie.

    Les Graines du figuier sauvage.jpg4. Pour Iman, sa promotion en tant que juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran est l’aboutissement de 20 ans de carrière au service du régime. Il va enfin pouvoir améliorer le train de vie de sa femme et de ses deux filles, l’une adolescente, l’autre majeure. Mais à peine nommé, un immense mouvement de protestation secoue le pays. Dépassé par l’ampleur des événements, la justice devient expéditive au grand damne d’Iman qui décide malgré tout de s’y conformer. Chez lui, la révolution gronde également rendant Iman de plus en plus méfiant à l’égard de sa femme et de ses filles.

    Prix spécial du Jura au Festival de Cannes 2024, « Les Graines du figuier sauvage » mérite amplement cette récompense. Le film transpose de manière brillante, avec un seul (petit) bémol sur sa longueur (2h45), les affres du régime iranien au sein d’une famille confrontée à un mari et à un père qui se sentant menacé va reproduire auprès des siens les méthodes utilisées par la dictature auquel il s’est soumis.  Film hautement politique, incrusté de courtes séquences tournées avec des portables au moment des manifestations du mouvement « Femme, vie, liberté » à l’automne 2022, « Les Graines du figuier sauvage » entraîne l’audience dans une spirale infernale avec une dernière heure où la tension est à son comble grâce à une mise en scène formidablement anxiogène et une distribution parfaite.

    Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde.jpg5. Adi, 17 ans, passe l’été dans son village natal niché dans le delta du Danube. Un soir, il est agressé dans la rue. Une plainte est déposée. L’instruction de cette dernière va petit à petit faire passer Adi de victime à coupable aux yeux de ses parents qui n’acceptent pas son orientation sexuelle et d’une société, encore fortement imprégnée par la religion, qui privilégie la protection d’agresseurs dont le père a une situation influente dans la région.

    La Queer Palm de Cannes est un grand film non seulement d’un point de vue cinématographique (mise en scène subtile, photographie lumineuse en opposition à une histoire sombre, distribution convaincante), mais également par ce qu’il raconte : une homophobie étatique et religieuse qui fait des ravages dans le cercle familial. C’est poignant, parfois irrespirable malgré la beauté du lieu où se déroule l’action et très questionnant sur l’amour parental. Un film coup de poing que l’on n’oublie pas une fois le générique de fin terminé !

    Miséricorde.jpg6. Suite au décès de son ancien patron, Jérémie revient dans son village d’enfance pour l’enterrement. Au lieu de rentrer chez lui après la cérémonie, il s’installe chez Martine, la veuve. Il occupe la chambre de Vincent, le fils, avec lequel Jérémie a été autrefois ami et qui ne voit pas d’un très bon œil la présence de Jérémie : il est persuadé que celui-ci veut séduire sa mère. Les craintes de Vincent ajoutées à un voisin qui entretient une relation particulière avec Jérémie et un abbé aux intentions peu claires vont faire que le séjour du jeune homme va prendre une tournure inattendue.

    Comédie tragi-comique aux allures de thriller provençal, le dernier film d’Alain Guiraudie a comme moteur le désir au sens large. Il prend des formes différentes et surprenantes avec comme point commun la tension qui règne entre des personnages qui se tournent autour, se rapprochent, s’éloignent ou s’affrontent. Ce ballet est formidablement joué, mis en scène et photographié dans des magnifiques décors automnaux. Le film est par moment franchement jouissif lorsqu’il flirte avec la morale, les codes de la sexualité et le second degré. A la fois drôle, noir et provocateur, « Miséricorde » ravira les fans d’un cinéma qui sort des sentiers battus tout en gardant son ancrage dans une certaine réalité.

    Une vie.jpg7. Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un jeune banquier anglais va tout mettre en œuvre, avec l’aide de personnes qui sont sur place et d’autres, dont sa mère, qui sont à Londres, pour sauver des centaines d’enfants, pour la plupart juifs, promis à une mort certaine. N’écoutant que son courage et sa détermination, Nicolas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre où 669 enfants trouveront refuge.

    Ce n’est qu’en 1988 que l’action héroïque de Nicolas Winton fut connue du grand public grâce à une émission de télévision. « Une vie » fait des aller et retour entre ces deux époques à l’aide de nombreux flashbacks. Si l’on peut reprocher au premier long-métrage de James Hawes d’être un peu trop classique dans sa forme, par contre on saluera la grande humanité et l’émotion, impossible de retenir ses larmes, qui s’en dégagent. Porté par une formidable distribution, dont Anthony Hopkins toujours aussi excellent, « Une vie » est un film, malgré son sujet difficile, positivement bouleversant car il montre que l’être humain peut aussi être capable du meilleur.     

    Juré N°2.jpg8. Justin est désigné comme juré n°2 dans le procès d’un homme qui est accusé d’avoir tué sa petite amie. Quand l’accusation décrit les circonstances présumées du meurtre de la jeune femme, Justin découvre qu’il pourrait bien être à l’origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou dévoiler ce qu’il sait au risque de se retrouver à son tour dans le rôle de l’accusé.

    Le 42ème et dernier film de Clint Eastwood, au sens propre et figuré, est une indéniable réussite grâce à un excellent scénario qui tient en haleine du début à la fin, une distribution convaincante et une mise en scène qui en allant droit au but renforce la tension qui petit à petit dévore ce jeune homme qui se trouve confronté une nouvelle fois à lui-même après avoir surmonté un passé compliqué. Mais au-delà de ce cas individuel et de la question que l’on se pose inévitablement en visionnant le film « qu’aurais-je fait à sa place ? », c’est la justice dans son ensemble que « Juré n°2 » interroge avec ses a priori, que ce soit au niveau des professionnels ou du jury qui est composé d’hommes et de femmes dont le parcours personnel influence forcément leur jugement.

    La vie de ma mère.jpg9. Pierre, jeune trentenaire et fleuriste, est à la croisée des chemins aussi bien sur le plan professionnel que privé. C’est dans ce contexte que débarque sa mère, Judith, après deux ans sans se voir. Cette dernière s’est échappée de la clinique où elle séjourne en raison de ses troubles psychiques. Pierre n’a dès lors qu’une seule idée, ramener au plus vite sa mère d’où elle vient et reprendre le cours normal de sa vie. Mais le chemin qui doit les conduire à la clinique sera loin d’être un fleuve tranquille.

    Si l’on peut reprocher au film un côté un peu trop prévisible quant à son issue, on notera que ce petit bémol n’enlève en rien le fait que le scénario réserve des scènes surprenantes dans ce qui s’apparente à un « road movie ». Profondément humain, touchant et remarquablement interprété par Agnès Jaoui et William Lebghill qui forme un duo formidable, « La vie de ma mère » émeut entre rires et larmes sans jamais en faire trop, ni dans un sens ni dans l’autre.

    Pas de vagues.jpg10. Julien est professeur de français dans un collège de banlieue. Jeune et dynamique, il a une approche pédagogique qui cherche à créer du lien entre lui et ses élèves. Il n’hésite pas à en prendre quelques-uns sous son aile, ce qui occasionne des jalousies : Julien est accusé de harcèlement par une élève et menacé de mort par le frère de cette dernière. Pris dans un engrenage infernal, qui va également avoir comme conséquence de révéler son homosexualité, et devant faire face à une direction qui veut éviter de faire des vagues, Julien pourra-t-il se sortir de cette situation ?

    Inspiré d’un épisode que le réalisateur Teddy Lussi-Modeste a lui-même connu quand il était enseignant, « Pas de vagues » est un film sous haute tension qui décrit avec précision une mécanique qui s’emballe sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter, à commencer par une administration bien peu soutenante. Porté par un François Civil qui exprime à merveille toutes les émotions vécues par son personnage et de jeunes actrices et acteurs formidables, « Pas de vagues », grâce également à une mise en scène très réaliste, sonne juste du début à la fin avec une ultime scène d’une folle intensité.

    Les enfants après eux.jpg11. Eté 1992. Un endroit perdu dans l’Est de la France, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus. Anthony, 14 ans, s’ennuie ferme avec son cousin. Ils décident d’aller se baigner dans un lac tout proche. C’est là qu’Anthony rencontre Stéphanie. Il a un coup de foudre pour elle. A tel point qu’il emprunte secrètement la moto de son père, à laquelle ce dernier tient comme à la prunelle de ses yeux, pour se rendre à une fête où il espère la retrouver. A la fin de la soirée, au moment de rentrer chez lui, Anthony découvre que la moto a disparu. Sa vie bascule.

    Adapté du roman éponyme de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, « Les enfants après eux » racontent l’histoire d’Anthony au cours de quatre étés (1992, 1994, 1996, et 1998) qui le verront passer de l’adolescence à l’âge adulte avec comme fil rouge son histoire d’amour avec Stéphanie, la relation avec son père ou encore ses démêlés avec Hacine. Le film donne moins d’importance que le livre à l’aspect sociologique. Il privilégie le côté romanesque, dans le bon sens du terme, et le récit d’apprentissage en s’appuyant sur son excellente distribution en général et la performance de Paul Kircher en particulier (révélé en 2023 dans le « Le règne animal ») qui est juste et bouleversant de la première à la dernière minute.

    Le Comte de Monte-Cristo.jpg12. Marseille. 1815. Victime d’un complot dont la jalousie est le moteur, Edmond Dantès, 22 ans, est arrêté le jour de son mariage. Il est détenu dans d’horribles conditions au château d’If. Pendant son incarcération, il fait la connaissance de l’abbé Faria qui va lui révéler un secret qui lui permettra de devenir immensément riche après son évasion 14 ans plus tard. Sous l’identité du Comte de Monte-Cristo, il va alors patiemment élaborer un plan pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.

    Cette nouvelle adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas ne lésine pas sur les moyens puisque le budget se monte à 43 millions d’euros. Et ça se voit : les décors, la plupart naturels, les costumes, le maquillage et la photographie sont un régal pour l’œil. Quant à la distribution, elle est excellente. Pierre Niney, particulièrement convaincant quand il endosse le rôle du Comte de Monte-Cristo, est entouré d’acteurs et d’actrices qui n’ont rien à lui envier. Quant au film en lui-même, on peut lui reprocher un manque d’émotions tant la machine est bien huilée. Mais pas de quoi bouter son plaisir. En effet, le long-métrage, c’est le cas de le dire mais les trois heures passent très vite grâce à de multiples rebondissements, met fort bien en valeur le génie romanesque d’Alexandre Dumas.

    The zone of interest.jpg13. Le commandant d’Auschwitz, Rudolph Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin alors que de l’autre côté de la route se dresse le plus terrifiant camp de la mort de l’Histoire de l’humanité.

    « La Zône d’intérêt », expression utilisée par les nazis pour décrire le périmètre de 40 kilomètres carrés entourant le camp de concentration d’Auschwitz, a obtenu le Grand Prix du Festival de Cannes 2023. Tourné sur place, le film raconte l’horreur sans rien, ou presque, montrer. Pour y parvenir, le réalisateur propose au spectateur une expérience sensorielle. Elle s’appuie non seulement sur le contraste entre la villa des Höss, son jardin, sa serre, sa piscine, la rivière à proximité, le bonheur familial et le mirador et les barbelés que l’on voit juste en face, mais également sur les sons qui sont omniprésents (aboiements, cris, pleurs, coups de fusil, phrases humiliantes des nazis) et convoquent irrémédiablement chez le spectateur des images qui sont pourtant hors-champ à l’exception de la fumée et des flammes qui s’échappent des cheminées. Cette mise en scène virtuose montre à quel point l’horreur a pu être banalisée par les nazis.

    Civil War.jpg14. Dans une Amérique qui fait face à une sécession de deux de ses Etats, Lee, photographe de guerre renommée, et Joel, journaliste, ont l'intention de se rendre à Washington D.C. pour interviewer et photographier le président avant que la ville ne tombe aux mains des insurgés. Accompagnés de Sammy, le mentor de Lee, et de Jessie, jeune photographe dont Lee est l’idole, ils vont entreprendre en voiture un voyage périlleux de 2000 km et se confronter à toute l’horreur de la guerre.

    « Civil War » n’est pas un « blockbuster » comme un autre en raison de son hyperréalisme qui se traduit par un début qui, certes, manque un peu de rythme, mais c’est pour mieux cerner les personnages principaux et les enjeux qui les attendent au cours de leur périple. Une fois sur la route, les événements vont alors s’enchaîner à un tempo infernal, la dernière demi-heure est à couper le souffle, avec toujours le souci du réalisme. Et avec comme conséquence que certaines scènes sont dures, à l’image de ce qu’est la guerre. Ni plus. Ni moins. Avant tout célébration d’une profession, reporter de guerre, « Civil War » renvoie, avec une grande virtuosité cinématographique, une image d’un monde qui ressemble, hélas, furieusement au nôtre.

    Speak No Evil.jpg15. Les familles Dalton et Field se rencontrent en vacances en Italie. Les premiers ont une fille de 12 ans et les seconds un fils du même âge qui ne peut pas parler en raison d’une langue atrophiée. Bien que les Dalton soient du genre plutôt coincé et les Field tout le contraire, le courant passe entre eux. De retour en Angleterre, les Field proposent aux Dalton de venir passer un week-end dans leur propriété campagnarde. Ces derniers acceptent. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique va petit à petit se transformer en cauchemar.

    Qualifié de film d’horreur, « Speak No Evil » est avant tout d’un long-métrage au suspense haletant avec seulement deux brèves scènes un brin sanguinolente. A condition de mettre de côté les quelques invraisemblances d’un scénario au demeurant bien construit, « Speak No Evil » ravira le public qui aime ces films dans lequel une atmosphère de plus en plus irrespirable s’installe au fur et à mesure que l’action avance. A ce titre, les trente dernières minutes, tout en évitant l’exagération souvent inhérente à ce genre de film, sont d’une folle intensité avec de multiples rebondissements qui vous clouent sur votre siège.

    Moi Capitaine.jpg16. Seydou et Moussa, deux jeunes cousins sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur pays pour rejoindre l’Europe où ils espèrent rencontrer le succès et faire fortune. Malgré certaines mises en garde sur les dangers d’un tel voyage et le rêve européen qui n’est que de la poudre aux yeux, Seydou et Moussa se lancent dans l’aventure. Elle va leur réserver de nombreuses épreuves dans lesquelles danger, violence, exploitation, mais aussi humanité vont sans cesse se côtoyer.

    Si l’on peut reprocher à « Moi, Capitaine » un côté un peu trop romanesque avec des invraisemblances scénaristiques et des effets de style qui coupent l’élan du récit, il n’en demeure pas moins que le film apporte un regard puissant, captivant et édifiant sur la question de l’immigration. Magnifiquement photographié - les images dans le désert, notamment, sont d’une incroyable beauté - et porté par un jeune acteur épatant, Seydou Sarr, « Moi, Capitaine » parvient malgré son sujet dramatique à émouvoir grâce à l’humanisme qui le traverse du début à la fin.

    La salle de profs.jpg17. Carla Nowak est enseignante de mathématiques et de gymnastique dans un collège où elle vient d’arriver. Depuis quelques temps, des vols ont lieu à la salle des profs. Des élèves sont soupçonnés, mais l’enquête interne ne donne rien de concret. Carla décide alors de mener ses propres investigations sans savoir qu’elles vont la conduire dans un engrenage dont elle aura toutes les peines à sortir.

    Thriller psychologique par excellence, « La salle des profs » emmène constamment le spectateur là où on ne s’y attend pas grâce à un scénario intelligent qui fait constamment douter de la vérité et questionne au passage le racisme, le civisme, la morale ou encore les relations humaines dans un univers clos. Porté par son excellente actrice principale, Leonie Benesch, « La salle des profs », à qui on pourra juste reprocher une fin un peu décevante, est un film efficace, haletant et questionnant qui a connu un grand succès en Allemagne et était nommé dans la catégorie du meilleur film étranger pour les Oscars 2024.

    Quand vient l'automne.jpg18. Michelle vit une retraire paisible dans une jolie maison de campagne située dans un petit village de Bourgogne. Sa meilleure amie, Marie-Claude, vit non loin d’elle. A la Toussaint, sa fille Valérie, avec laquelle elle entretient des relations tendues, vient lui rendre visite et déposer son fils Lucas pour qu’il passe la semaine de vacances avec sa grand-mère qu’il adore. Mais le repas familial va déclencher des événements en cascade après que Valérie ait été empoisonnée par des champignons cueillis par sa mère…

    Comédie dramatique avec une intrigue policière secondaire mais qui en dit long sur les relations entre les personnages, « Quand vient l’automne » est avant tout un film qui, à l’image de son titre, se penche sur le passé qui peut resurgir n’importe quand et avoir des conséquences imprévisibles sur le présent et l’avenir. Magnifiquement photographié et mis en scène, le long-métrage manie avec sensibilité l’humour noir, l’ambiguïté ou encore l’amoralité. Porté par Hélène Vincent et Josiane Balasko qui font preuve d’une grande subtilité dans leur jeu, le film ravira celles et ceux qui aiment les histoires qui sèment le doute dans les esprits, tel un poison.

    All shall be well.jpg19. Angie et Pat vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de trente ans. Elles ont un train de vie plutôt confortable et sont généreuses avec leurs proches. Leur couple est un pilier pour leur entourage familial et amical. Mais lorsque Pat décède subitement, Angie doit faire face à la famille de cette dernière, qui a le droit pour elle et des problèmes financiers, concernant les modalités de l’enterrement, puis de l’héritage.

    « All Shall Be Well » (« Tout ira bien » en français), titre aux accents ironiques, a reçu le Teddy Award du meilleur film de fiction à la Berlinale 2024. Filmant le plus souvent ses personnages de près et avec une certaine lenteur, ce qui les rend très touchants grâce aussi à l’excellente interprétation de celles et ceux qui les jouent, le réalisateur brosse avec une grande sensibilité non seulement cette confrontation entre la famille de la défunte et Angie qui pensait en faire partie intégrante, mais également le soutien que cette dernière reçoit de son « autre » famille : celle du cœur.  Et si finalement c’était celle-là la « vraie » famille ?             

    La Petite Vadrouille.jpg20. Quand le patron de Justine lui demande d’organiser un week-end romantique pour sa bien-aimée avec à la clé un budget conséquent, cette dernière fait appel à son mari et à ses amis pour préparer une excursion en péniche. Le but est que cette croisière coûte bon marché afin que les organisateurs, tous fauchés, empochent le plus d’argent possible. Mais au moment d’embarquer, une surprise de taille va bouleverser les plans de ces agents de voyage amateurs.

    A la lecture de ce synopsis, on aura compris que cette « petite vadrouille », clin d’œil voulu à la grande, est une comédie qui met en scène des personnages farfelus dans un décor de cartes postales. Si le film adopte un rythme de croisière lent vers sa destination d’arrivée, il n’en est pas de même dans son action. En effet, les scènes souvent très drôles, entre l’absurde et le comique de répétition, s’enchainent sans que l’on ait le temps de s’ennuyer. Porté par une excellente distribution au sein de laquelle chacun trouve sa place sans en faire trop, « La Petite Vadrouille » divertit fort agréablement.