4 étoiles. « Enzo ». Sur les hauteurs de Marseille, Enzo, 16 ans, vit dans une belle villa avec piscine et une vue magnifique sur la mer. Il est apprenti maçon au grand dam de ses parents qui s’inquiètent pour lui. Ils auraient souhaité qu’il fasse des études, comme son grand frère. Mais Enzo ne veut pas suivre ce modèle. Il cherche sa place en multipliant les provocations à la maison, mais également sur son lieu de travail où il se rapproche petit à petit de Vlad, un collègue ukrainien de dix ans son aîné.
Tiraillé entre ce que le milieu confortable dont il est issu attend de lui, les normes sociétales, ses désirs homoérotiques et son avenir dans un monde inquiétant et incertain, Enzo se débat avec lui-même pour trouver son propre chemin. Le fim dresse à la fois avec finesse et fougue le portrait de cet adolescent en crise et à la recherche de repères. Grâce à des personnages ancrés dans le réel et attachants, et portés par une excellente distribution parmi laquelle on compte deux acteurs dont c’est le premier rôle, à savoir Eloy Pohu (Enzo) et Maksym Slivinskyi (Vlad), les différentes émotions qui les traversent passent formidablement bien à l’écran, y compris dans la scène finale à l’image de l’ensemble du film.
4 étoiles. « En Première Ligne ». Floria est infirmière. Elle travaille à flux tendu dans un hôpital chroniquement en sous-effectif. Un jour, à la prise de son service, elle apprend qu’une de ses collègues est malade. Elle ne sera pas remplacée rendant ainsi encore plus compliqué que d’habitude son travail. Cette difficulté ne va toutefois pas l’empêcher d’apporter à chacun de ses patients humanité et chaleur. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes et, malgré son professionnalisme, la situation commence dangereusement à lui échapper.
Pendant une heure et demi, la caméra ne lâche pas Floria, magistralement interprétée par Leonie Benesch, qui se démène pour satisfaire au mieux sa patientèle très diversifiée et plus ou moins attachante. Au fur et à mesure que les minutes passent, le rythme du film s’accélère, à l’image d’un thriller. Cette immersion dans le monde infirmier est particulièrement réussie et met en valeur une profession exigeante et indispensable qui fait de moins en moins d’adeptes. Et on comprend pourquoi. Le film rappelle d’ailleurs à juste titre avant le générique de fin que le manque de soignants sera criant ces prochaines années…
3 étoiles. « Le Répondeur ». Baptiste n’arrive pas à vivre de son talent d’imitateur. Un jour, après avoir donné son spectacle, il est approché par Pierre Chozène, romancier célèbre. Ce dernier a besoin de calme pour écrire son prochain livre, mais n’arrive pas à le trouver en raison d’appels incessants de sa fille, de son éditeur ou encore de son ex-femme. Il propose alors à Baptiste de devenir son « répondeur » en se faisant passer pour lui au téléphone grâce à son talent d’imitateur. Peu à peu, celui-ci prend son rôle très au sérieux et développe son personnage.
A la lecture de ce synopsis, il n’est guère difficile d’imaginer que les quiproquos vont s’enchaîner et que la situation va petit à petit dégénérer pour le meilleur et pour le pire. Et il faut dire que ce jeu est plutôt jouissif pour le spectateur qui anticipe ce qui pourrait bien se passer à chaque nouveau coup de fil, quand bien même le ressort fini par s’avérer un peu trop répétitif. Il n’en demeure pas moins que le film est agréable à regarder de bout en bout grâce à son originalité, sa drôlerie, sa tendresse, ses personnages attachants et son duo principal qui se complètent à merveille sans en faire trop. (3 étoiles)
2 étoiles. « F1 ». Sonny Hayes avait tout pour devenir un pilote de Formule 1 de légende dans les années 90. Mais un terrible accident a mis fin brutalement à sa carrière. Trente ans plus tard, il vit des cachets qu’il gagne dans des courses de seconde zone jusqu’au jour où il est contacté par le patron d’une écurie de F1 en faillite. Ce dernier le convainc de rejoindre son équipe pour la sauver et prouver qu’il est toujours le meilleur. Mais c’est sans compter avec son jeune coéquipier qui n’entend pas se laisser faire par « le vieil homme ».
A la lecture de ce synopsis, on aura compris que le scénario ne se distingue pas par son originalité même si, soyons juste, il réserve quelques surprises. Ledit scénario, tout en voulant s’inscrire dans la réalité, ne s’embarrasse pas non plus de vraisemblance en tordant dans tous les sens les règles de la F1 afin que les rebondissements s’enchainent jusqu’à plus soif. Si le spectacle est donc au rendez-vous, avec des scènes de haut vol et une bande originale qui décoiffe pour les accompagner, on reste toutefois sur sa faim concernant les personnages dont la psychologie est effleurée voire totalement absente, avec comme résultat qu’il manque ce supplément d’âme qui aurait pu faire de « F1 » autre chose qu’un simple film d’action.
2 étoiles. « Mission : Impossible, The Final Reckoning ». Suite de l’opus précédent, l'intrigue se déroule deux mois après qu'Ethan Hunt a réussi à récupérer la clé cruciforme, objet indispensable pour trouver le code source de l'intelligence artificielle, appelée « l'Entité », qui se trouve dans le sous-marin russe le Sébastopol, disparu en mer. Pour le retrouver, et ainsi éviter que « L’Entité » ne tombe entre les mains de son ennemi juré Gabriel qui veut rebâtir le monde à son image, Hunt et son équipe se lancent dans une mission des plus dangereuse.
Ce nouvel épisode de Mission : Impossible, qui pourrait bien être le dernier si on se réfère aux nombreux et courts flashbacks et le retour d’un personnage présent dans le premier opus en…1996, reprend les ingrédients qui ont fait le succès des précédents, à savoir de l’action, une histoire à rebondissements, un peu d’humour et juste ce qu’il faut d’émotion avec le sacrifice d’un membre de l’équipe. Mais cette fois la recette sent le réchauffé. C’est trop long (la scène dans le sous-marin est interminable) tout en étant paradoxalement parfois trop elliptique, déjà vu (on se croirait à plusieurs reprises dans Top Gun ou dans un James Bond) et l’histoire confuse et guère passionnante. Alors, oui, la dernière heure est à la hauteur de la franchise, mais ça ne suffit pas à gommer le sentiment de déception qui domine.
5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter