Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Film

  • On regarde quoi à la TV cette semaine?

    Sully.jpgL’amerrissage d’un Airbus A320 sur l’Hudson en plein New-York en janvier 2009 avec 155 passagers à son bord et…155 survivants avait fait sensation. Un véritable miracle qui, pourtant, à y regarder de plus près, est avant tout un exploit humain hors du commun qui va d’ailleurs au-delà du pilote, même si celui-ci joue bien évidemment un rôle central.

    C’est cet aspect de ce fait divers heureux que privilégie un Clint Eastwood inspiré. « Sully » est avant tout une aventure humaine qui montre aussi l’autre côté du décor, à savoir l’enquête ouverte sur le commandant de bord pour savoir s’il n’aurait pas dû privilégier d’autres options que l’amerrissage et ainsi sauver aussi l’appareil. Dans le rôle de « Sully », Tom Hanks est très convaincant. Il exprime avec peu de mots tous les tourments qui assaillent cet homme qui vient de réaliser quelque chose de fort, peut-être de trop fort. Du grand art.

    Le film mêle très habilement, grâce à un excellent montage et une mise en scène au cordeau, le côté spectaculaire et à grand suspense du film, alors qu’on connaît la fin dès le début du film, la tension est à son comble jusqu’aux dernières minutes, avec celui beaucoup plus intimiste des remises en question du commandant et de l’enquête. « Sully » fait passer le spectateur par toutes les émotions, peur, pleurs, rage, soupir, sourires, et c’est un vrai plaisir à ne pas bouder.

    5 étoiles. « Sully ». ARTE, dimanche 9 novembre, 21h00.

    Mon crime.jpgParis. 1934. Madeleine Verdier est une jeune et jolie actrice sans le sou. Elle est contrainte de partager un appartement avec son amie Pauline, avocate de son âge au chômage. Alors qu’elles sont menacées d’être expulsées par le propriétaire pour ne pas avoir payé plusieurs loyers, Madeleine est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Mises sous les lumières des projecteurs au cours d’un procès à rebondissements où Madeleine est brillamment défendue par Pauline, les deux jeunes femmes deviennent des célébrités. Mais leur gloire ne tient qu’à un fil…

    Librement adapté d’une pièce de théâtre de 1934, le film du prolifique François Ozon est une comédie enlevée et d’une grande modernité, les années 30 étant un miroir de notre époque. Si l’on excepte un début un brin poussif, le rythme est vif et les scènes, théâtrales dans le bon sens du terme, s’enchaînent grâce à une distribution impeccable. Les actrices et acteurs surjouent juste ce qu’il faut pour donner à cette comédie un ton délicieusement décalé, malicieux, ironique et amoral. C’est le plus souvent drôle et jouissif. Un bon moment.

    4 étoiles. « Mon Crime ». France 2, dimanche 9 novembre, 21h10.

    Revoir Paris.jpgAlors qu’elle rentre chez elle à moto, Mia est contrainte de se réfugier dans une brasserie en raison d’une pluie diluvienne. Peu de temps après son arrivée, des terroristes font irruption dans le restaurant et tirent sur tout ce qui bouge. Cachée sous une table, elle en réchappe miraculeusement. Après s’être éloignée trois mois chez sa mère, Mia revient à Paris. Elle ne se souvient plus de rien. Elle décide alors de retourner sur les lieux du drame. Grâce à la rencontre d’autres rescapés, à son obstination et son courage, elle va, non sans mal et avec quelques surprises à la clé, reconstituer le fil des événements.

    Avec un tel sujet, « Revoir Paris » aurait pu facilement tomber dans le sensationnalisme. Il n’en est absolument rien, à l’image de l’attaque terroriste qui ne fait pas dans la surenchère. Elle permet toutefois de comprendre ce que vit Mia à ce moment-là et pourquoi il est si difficile de se reconstruire quand on a vécu quelque chose d’aussi traumatisant.  Si Mia est au centre de l’intrigue, le film décrit également avec justesse d’autres personnages impactés directement ou indirectement, dont le compagnon de Mia, par cette tragédie. Subtil, sensible, profondément humain, « Revoir Paris », porté par Virginie Efira une fois de plus impeccable, est un très beau film sur la résilience.

    4 étoiles. « Revoir Paris ». RTS 1, lundi 10 novembre, 20h40.

    Insaisissables 2.jpgSuccès surprise mérité de l’été 2013, les quatre magiciens/cambrioleurs reprennent donc du service (premier épisode à voir juste après à 23h20 alors que le troisième sort tout prochainement sur les écrans) en s’attaquant à un as de la technologie à la tête d’une organisation criminelle. Cet homme d’affaire a toutefois toujours un coup d’avance sur les 4 magiciens et va les entraîner dans un piège et les spectateurs avec.

    L’intrigue à tiroirs et aux rebondissements multiples aussi invraisemblables les uns que les autres est en effet un simple prétexte à mettre en scène des numéros de magie finalement trop rares et qui tirent parfois en longueur. Certes, on ne s’ennuie pas vraiment, il y a tout de même quelques scènes réussies et un peu d’humour, mais on peine vraiment à comprendre où les scénaristes veulent en venir et la révélation finale tombe complètement à plat. On y perd petit à petit toutes ses illusions, ce qui est tout de même un comble pour un film qui met la magie au centre.

    2 étoiles. « Insaisissables 2 ». M6, mercredi 12 novembre, 21h10.

    Amanda.jpgSuite au décès brutal de sa sœur dont il est très proche, David, 24 ans, se retrouve en charge de sa nièce de 7 ans, car mis à part une grand-tante vieillissante, la petite Amanda ne peut compter que sur son oncle. Ce dernier sera-t-il capable non seulement de faire face à ce défi de devenir « père » malgré lui, mais aussi de surmonter et de faire surmonter à sa nièce la perte de l’être cher ?

    « Amanda » est un film sur la construction et la reconstruction. Construction d’une relation entre un jeune adulte qui se cherche encore et une enfant qui voit son monde s’écrouler en une nuit, et reconstruction après un deuil d’une grande brutalité. La relation entre Amanda et David est donc au cœur du film. Il est dès lors essentiel qu’elle fonctionne à l’écran. Tel est bien le cas grâce à Isaure Multrier qui joue, selon le vœu du réalisateur Mikhaël Hers, une Amanda « très juvénile et poupon, mais avec un petit côté adulte ». Et bien sûr grâce à Vincent Lacoste à qui le réalisateur a confié le rôle car « son visage, sa façon de parler, sa douceur, sa grâce, sa beauté un peu gauche » étaient d’indéniables atouts pour jouer David et on ne peut que lui donner raison. Malgré quelques petites longueurs par-ci, par-là et une fin un peu trop démonstrative, « Amanda » est un film plein de douceur, de bienveillance, de justesse et de délicatesse. En un mot, émouvant.

    4 étoiles. « Amanda ». ARTE, jeudi 13 novembre, 20h55.

    Maison de retraite.jpgMilann a de la peine à prendre sa vie en main. Il vit de petits boulots et est hébergé par son ami d'enfance. Après une altercation avec une cliente dans un supermarché où il est caissier, Milann est condamné à une peine de deux mois de travaux d’intérêts généraux dans une maison de retraite. Un cauchemar pour quelqu’un qui ne supporte pas les personnes âgées. Il va enchainer les maladresses avant de petit à petit se faire adopter par une bande de sept pensionnaires qui va non seulement le faire mûrir, mais également lui donner le goût du risque pour lutter contre la direction corrompue de l’établissement. 

    « Maison de retraite » fait partie de ces films dont on n’attend rien et, parfois, on est surpris en bien. Tel est le cas avec « Maison de retraite » : le rythme est soutenu de bout en bout et rires et émotions sont bien présents. Et puis, retrouver autant de « vieilles gloires » du cinéma français fait également plaisir. Alors, certes, ce n’est pas un chef d’œuvre, le scénario est souvent prévisible et les sept pensionnaires sont bien trop en forme pour être dans une maison de retraite, mais la sauce prend pour passer un bon moment.

    3 étoiles. « Maison de Retraite ». RTS 1, samedi 15 novembre, 21h05.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire

  • « La Venue de l’Avenir », « Les Quatre Fantastiques » et 10 autres films à l’affiche

    La Venue de l'Avenir.jpg4 étoiles. « La Venue de l’Avenir ». Une trentaine de personnes qui ont la même aïeule, née en 1874, vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis 1944 et le terrain qui l’entoure. Quatre cousins (très) éloignés sont chargés d’en faire l’état des lieux. Ils vont découvrir dans cette vieille demeure des trésors cachés qui vont petit à petit les guider sur les pas d’Adèle qui a quitté sa Normandie natale à 21 ans pour se rendre à Paris au moment où la capitale est en pleine révolution industrielle et culturelle.

    Le va-et-vient entre 1895 et 2025 (les transitions sont parfois un peu brutales, un des rares reproches que l’on peut faire au film avec un scénario parfois trop prévisible) interroge notre rapport au progrès en montrant ce qu’on a gagné, mais aussi ce qu’on a perdu. Porté par une distribution de haut vol et des costumes ainsi que des décors somptueux, cette confrontation entre les deux époques prend la forme d’une belle « aventure généalogique » qui entremêle le passé et le présent sans aucun temps mort avec humour, poésie, tendresse, mélancolie et émotion. A l’image du tableau de Monet « Impression, soleil levant » dont il est question dans le film, « La Venue de l’Avenir » est une œuvre solaire. Et ça fait du bien.

    IMG_8414.jpeg3 étoiles. « Les Quatre Fantastiques ». New-York. 1964. Reed et Susan qui sont en couple, Johnny le frère de cette dernière et Ben sont les Quatre Fantastiques. Ils ont développé des pouvoirs surhumains après une mission spatiale. Ils sont les protecteurs de la Terre. Ils vont devoir affronter Galactus, un dieu surpuissant condamné à une faim éternelle et contraint de dévorer des planètes pour survivre. Sa prochaine proie est la Terre. Elle sera toutefois épargnée si Reed et Susan lui remettent leur bébé à naître. Ils refusent ce marché. La Terre est dès lors gravement en danger et les quatre héros vont devoir faire preuve de courage et d’intelligence pour sauver la planète.

    Le dernier Marvel en date revient aux fondamentaux en racontant une histoire compréhensible, certes sans grandes surprises, du début à la fin. Pas besoin d’être un spécialiste des comics, des univers parallèles alambiqués ou des épisodes précédents pour se plonger dans l’univers rétrofuturiste des Quatre Fantastiques. L’esthétique rétro du film, qui cohabite harmonieusement avec la science-fiction, est d’ailleurs sa plus grande réussite. Les quatre héros sont humains et donc plutôt attachants. Les effets spéciaux sont à la hauteur de ce qu’on peut attendre de ce genre de film et ne font pas dans la surenchère. Au final, un Marvel appliqué, un peu trop, bien conçu, rythmé et divertissant.

    Toujours à l’affiche

    En fanfare.jpg5 étoiles. « En fanfare ». Thibault est un chef d’orchestre de renommée mondiale qui voyage à travers le monde jusqu’au jour où la maladie le rattrape. Une greffe de moëlle d’un membre de sa famille pourrait le sauver. C’est dans ces circonstances que Thibault apprend qu’il a été adopté et qu’il a un frère, Jimmy, qui est employé dans une cantine scolaire. En apparence, tout les sépare, sauf l’amour de la musique puisque Jimmy joue du trombone dans une fanfare. Cette passion commune sera-t-elle toutefois suffisante pour rapprocher deux frères qui ont un connu un destin si différent depuis l’enfance ?

    Réalisateur du déjà excellent « Un triomphe » en 2021, qui n’a pas connu le succès qu’il méritait en raison de la désertion des salles suite au Covid, Emmanuel Courcol récidive avec « En fanfare ». Son dernier long-métrage mélange à nouveau avec bonheur la comédie (on rit souvent de bon cœur), les émotions (les yeux sont parfois embués) et un choc des cultures que ce soit sur le plan sociétal ou musical. Porté par un formidable duo d’acteurs (Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin) qui donne toute sa crédibilité à cette histoire de fraternité contrariée et par un récit rythmé qui va à l’essentiel en évitant de trop tirer sur la corde sensible.

    IMG_8198.jpeg4 étoiles. « 13 jours, 13 nuits ». Le film raconte l’opération d’évacuation réelle organisée par le commandant Mohamed Bida, un policier en poste à l’ambassade de France à Kaboul, en août 2021 alors que les Talibans prennent d’assaut la capitale et s’emparent du pouvoir. Au milieu du chaos, des milliers d’afghans tentent de se réfugier à l’intérieur de l’ambassade. Pris au piège avec ses hommes et les fugitifs, le commandant tente une négociation de la dernière chance avec les Talibans pour organiser un convoi jusqu’à l’aéroport et quitter Kaboul avant qu’il ne soit trop tard.

    Film d’action par excellence, le rythme est soutenu du début à la fin avec notamment des scènes de foule spectaculaires, « 13 jours, 13 nuits » séduit par l’humanité qui se dégage non seulement de son personnage principal (remarquable Roschdy Zem), mais également de celles et ceux qui l’entourent à l’image de l’interprète, de la journaliste, de l’équipe de sécurité ou encore de cette jeune soldate américaine dont c’est la première mission. Si l’on peut reprocher au long-métrage de tirer un peu trop sur la corde du suspense dans son dernier quart, il n’en demeure pas moins qu’il mêle avec habileté action, émotion, courage, responsabilité et empathie.

    IMG_8069.jpeg4 étoiles. « Enzo ». Sur les hauteurs de Marseille, Enzo, 16 ans, vit dans une belle villa avec piscine et une vue magnifique sur la mer. Il est apprenti maçon au grand dam de ses parents qui s’inquiètent pour lui. Ils auraient souhaité qu’il fasse des études, comme son grand frère. Mais Enzo ne veut pas suivre ce modèle. Il cherche sa place en multipliant les provocations à la maison, mais également sur son lieu de travail où il se rapproche petit à petit de Vlad, un collègue ukrainien de dix ans son aîné.

    Tiraillé entre ce que le milieu confortable dont il est issu attend de lui, les normes sociétales, ses désirs homoérotiques et son avenir dans un monde inquiétant et incertain, Enzo se débat avec lui-même pour trouver son propre chemin. Le fim dresse à la fois avec finesse et fougue le portrait de cet adolescent en crise et à la recherche de repères. Grâce à des personnages ancrés dans le réel et attachants, et portés par une excellente distribution parmi laquelle on compte deux acteurs dont c’est le premier rôle, à savoir Eloy Pohu (Enzo) et Maksym Slivinskyi (Vlad), les différentes émotions qui les traversent passent formidablement bien à l’écran, y compris dans la scène finale à l’image de l’ensemble du film.  

    IMG_8044.jpeg4 étoiles. « En Première Ligne ». Floria est infirmière. Elle travaille à flux tendu dans un hôpital chroniquement en sous-effectif. Un jour, à la prise de son service, elle apprend qu’une de ses collègues est malade. Elle ne sera pas remplacée rendant ainsi encore plus compliqué que d’habitude son travail. Cette difficulté ne va toutefois pas l’empêcher d’apporter à chacun de ses patients humanité et chaleur. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes et, malgré son professionnalisme, la situation commence dangereusement à lui échapper.

    Pendant une heure et demi, la caméra ne lâche pas Floria, magistralement interprétée par Leonie Benesch, qui se démène pour satisfaire au mieux sa patientèle très diversifiée et plus ou moins attachante. Au fur et à mesure que les minutes passent, le rythme du film s’accélère, à l’image d’un thriller. Cette immersion dans le monde infirmier est particulièrement réussie et met en valeur une profession exigeante et indispensable qui fait de moins en moins d’adeptes. Et on comprend pourquoi. Le film rappelle d’ailleurs à juste titre avant le générique de fin que le manque de soignants sera criant ces prochaines années…

    4 étoiles. « A Bicyclette ». De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias entraîne son ami Philippe dans un voyage à vélo afin de refaire le trajet que Youri, le fils de Mathias, avait entrepris cinq ans auparavant avant de disparaître tragiquement.

    Basé sur des faits réels, « A bicyclette » laisse une grande place à l’improvisation. Mathias Mlekuz, également réalisateur, et son ami Philippe Rebbot, acteur bien connu, échangent, notamment, sur l’amitié, la culpabilité, le sens de la vie, la mort et bien évidemment l’amour pour ce fils disparu trop tôt.

    Malgré son thème, le film est une ode à la vie et à la résilience. Les scènes, qui se succèdent au gré de l’avancement du voyage dans des décors naturels, sont à la fois tendres, mélancoliques, émouvantes et drôles. Et même parfois très drôles quand Mathias et Philippe font les clowns dans des classes qui les accueillent pour l’occasion ou encore lorsque la propriétaire d’un appartement à louer explique les règles à respecter en s’aidant de Google traduction. La réussite du film tient pour beaucoup à ses deux acteurs principaux dont la complicité éclate à l’écran, mais également au montage qui a su faire le tri dans 180 heures de rushes (!) pour donner une colonne vertébrale à une histoire qui aurait pu autrement très vite sortir de route.

    4 étoiles. « On ira ». Marie, 80 ans, en a assez de lutter contre la maladie. Elle veut mourir. Pour parvenir à ses fins, elle a entrepris toutes les démarches nécessaires pour se rendre en Suisse où le suicide assisté est autorisé. Mais un concours de circonstances va l’amener à mentir à son fils et sa petite-fille sur la véritable raison qui la motive à leur proposer de venir en Suisse avec elle. Accompagnée de Rudy, un auxiliaire de vie entraîné bien malgré lui dans cette épopée, la petite famille prend la route dans le vieux camping-car familial pour un voyage qui va s’avérer plein de surprises.

    « On ira » aborde le thème délicat du suicide assisté. La réalisatrice, Enya Baroux, dont c’est le premier long-métrage, n’a pas voulu faire un film militant sur la question, mais ouvrir la discussion en s’attachant plus aux personnages et aux relations qu’ils entretiennent entre eux qu’aux péripéties. C’est ainsi que « On ira » met en scène une famille bancal et leur accompagnant, qui ne l’est pas moins, dans un road movie plein de vitalité, drôle malgré le but final de ce voyage, et qui fait également la part belle aux situations tendres et émouvantes. Porté par l’excellent duo formé d’Hélène Vincent et de Pierre Lottin, des dialogues percutants ou encore des scènes inattendues, « On ira » réussit le pari de parler de la mort en célébrant la vie.

    IMG_8199.jpeg3 étoiles. « Rapaces ». Samuel est journaliste dans un magazine spécialisé dans les faits divers. Il investigue sur le meurtre d’une jeune femme attaquée à l’acide avec l’aide de sa fille qui fait un stage au journal pour se rapprocher de lui. L’enquête piétinant, la rédactrice en chef lui ordonne de lâcher l’affaire. Mais Samuel ne l’entend pas de cette oreille et poursuit malgré tout ses investigations. Il découvre alors des similitudes troublantes avec le meurtre d’une autre femme quelques années auparavant qui vont le mettre dans une situation dangereuse.

    La violence masculine à l’encontre des femmes est au cœur du film. Après un début percutant, « Rapaces » prend ensuite tout son temps, un peu trop à vrai dire, pour planter le décor (une presse d’investigation sur le déclin, une relation père-fille au point mort, un début d’enquête laborieux), mais se rattrape largement dans une seconde partie à couper le souffle et digne des meilleurs thrillers. A ce titre, la scène dans le restaurant atteint des sommets de tension. Porté par une distribution impeccable, « Rapaces », qui s’inspire d’un fait réel, montre à quel point la menace masculiniste peut s’avérer incontrôlable.

    IMG_8043.jpeg3 étoiles. « Le Répondeur ». Baptiste n’arrive pas à vivre de son talent d’imitateur. Un jour, après avoir donné son spectacle, il est approché par Pierre Chozène, romancier célèbre. Ce dernier a besoin de calme pour écrire son prochain livre, mais n’arrive pas à le trouver en raison d’appels incessants de sa fille, de son éditeur ou encore de son ex-femme. Il propose alors à Baptiste de devenir son « répondeur » en se faisant passer pour lui au téléphone grâce à son talent d’imitateur. Peu à peu, celui-ci prend son rôle très au sérieux et développe son personnage.

    A la lecture de ce synopsis, il n’est guère difficile d’imaginer que les quiproquos vont s’enchaîner et que la situation va petit à petit dégénérer pour le meilleur et pour le pire. Et il faut dire que ce jeu est plutôt jouissif pour le spectateur qui anticipe ce qui pourrait bien se passer à chaque nouveau coup de fil, quand bien même le ressort fini par s’avérer un peu trop répétitif. Il n’en demeure pas moins que le film est agréable à regarder de bout en bout grâce à son originalité, sa drôlerie, sa tendresse, ses personnages attachants et son duo principal qui se complètent à merveille sans en faire trop.

    IMG_8070.jpeg2 étoiles. « F1 ». Sonny Hayes avait tout pour devenir un pilote de Formule 1 de légende dans les années 90. Mais un terrible accident a mis fin brutalement à sa carrière. Trente ans plus tard, il vit des cachets qu’il gagne dans des courses de seconde zone jusqu’au jour où il est contacté par le patron d’une écurie de F1 en faillite. Ce dernier le convainc de rejoindre son équipe pour la sauver et prouver qu’il est toujours le meilleur. Mais c’est sans compter avec son jeune coéquipier qui n’entend pas se laisser faire par « le vieil homme ».

    A la lecture de ce synopsis, on aura compris que le scénario ne se distingue pas par son originalité même si, soyons juste, il réserve quelques surprises. Ledit scénario, tout en voulant s’inscrire dans la réalité, ne s’embarrasse pas non plus de vraisemblance en tordant dans tous les sens les règles de la F1 afin que les rebondissements s’enchainent jusqu’à plus soif. Si le spectacle est donc au rendez-vous, avec des scènes de haut vol et une bande originale qui décoiffe pour les accompagner, on reste toutefois sur sa faim concernant les personnages dont la psychologie est effleurée voire totalement absente, avec comme résultat qu’il manque ce supplément d’âme qui aurait pu faire de « F1 » autre chose qu’un simple film d’action.

    IMG_8065.jpeg2 étoiles. « Mission : Impossible, The Final Reckoning ». Suite de l’opus précédent, l'intrigue se déroule deux mois après qu'Ethan Hunt a réussi à récupérer la clé cruciforme, objet indispensable pour trouver le code source de l'intelligence artificielle, appelée « l'Entité », qui se trouve dans le sous-marin russe le Sébastopol, disparu en mer. Pour le retrouver, et ainsi éviter que « L’Entité » ne tombe entre les mains de son ennemi juré Gabriel qui veut rebâtir le monde à son image, Hunt et son équipe se lancent dans une mission des plus dangereuse.

    Ce nouvel épisode de Mission : Impossible, qui pourrait bien être le dernier si on se réfère aux nombreux et courts flashbacks et le retour d’un personnage présent dans le premier opus en…1996, reprend les ingrédients qui ont fait le succès des précédents, à savoir de l’action, une histoire à rebondissements, un peu d’humour et juste ce qu’il faut d’émotion avec le sacrifice d’un membre de l’équipe. Mais cette fois la recette sent le réchauffé. C’est trop long (la scène dans le sous-marin est interminable) tout en étant paradoxalement parfois trop elliptique, déjà vu (on se croirait à plusieurs reprises dans Top Gun ou dans un James Bond) et l’histoire confuse et guère passionnante. Alors, oui, la dernière heure est à la hauteur de la franchise, mais ça ne suffit pas à gommer le sentiment de déception qui domine.    

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • « 13 jours, 13 nuits », « Enzo », « En Première Ligne », « Rapaces », « Le Répondeur », « F1 », « Mission : Impossible »

    13 jours, 13 nuits.jpg4 étoiles. « 13 jours, 13 nuits ». Le film raconte l’opération d’évacuation réelle organisée par le commandant Mohamed Bida, un policier en poste à l’ambassade de France à Kaboul, en août 2021 alors que les Talibans prennent d’assaut la capitale et s’emparent du pouvoir. Au milieu du chaos, des milliers d’afghans tentent de se réfugier à l’intérieur de l’ambassade. Pris au piège avec ses hommes et les fugitifs, le commandant tente une négociation de la dernière chance avec les Talibans pour organiser un convoi jusqu’à l’aéroport et quitter Kaboul avant qu’il ne soit trop tard.

    Film d’action par excellence, le rythme est soutenu du début à la fin avec notamment des scènes de foule spectaculaires, « 13 jours, 13 nuits » séduit par l’humanité qui se dégage non seulement de son personnage principal (remarquable Roschdy Zem), mais également de celles et ceux qui l’entourent à l’image de l’interprète, de la journaliste, de l’équipe de sécurité ou encore de cette jeune soldate américaine dont c’est la première mission. Si l’on peut reprocher au long-métrage de tirer un peu trop sur la corde du suspense dans son dernier quart, il n’en demeure pas moins qu’il mêle avec habileté action, émotion, courage, responsabilité et empathie.

    Enzo.jpg4 étoiles. « Enzo ». Sur les hauteurs de Marseille, Enzo, 16 ans, vit dans une belle villa avec piscine et une vue magnifique sur la mer. Il est apprenti maçon au grand dam de ses parents qui s’inquiètent pour lui. Ils auraient souhaité qu’il fasse des études, comme son grand frère. Mais Enzo ne veut pas suivre ce modèle. Il cherche sa place en multipliant les provocations à la maison, mais également sur son lieu de travail où il se rapproche petit à petit de Vlad, un collègue ukrainien de dix ans son aîné.

    Tiraillé entre ce que le milieu confortable dont il est issu attend de lui, les normes sociétales, ses désirs homoérotiques et son avenir dans un monde inquiétant et incertain, Enzo se débat avec lui-même pour trouver son propre chemin. Le fim dresse à la fois avec finesse et fougue le portrait de cet adolescent en crise et à la recherche de repères. Grâce à des personnages ancrés dans le réel et attachants, et portés par une excellente distribution parmi laquelle on compte deux acteurs dont c’est le premier rôle, à savoir Eloy Pohu (Enzo) et Maksym Slivinskyi (Vlad), les différentes émotions qui les traversent passent formidablement bien à l’écran, y compris dans la scène finale à l’image de l’ensemble du film.  

    En première ligne.jpg4 étoiles. « En Première Ligne ». Floria est infirmière. Elle travaille à flux tendu dans un hôpital chroniquement en sous-effectif. Un jour, à la prise de son service, elle apprend qu’une de ses collègues est malade. Elle ne sera pas remplacée rendant ainsi encore plus compliqué que d’habitude son travail. Cette difficulté ne va toutefois pas l’empêcher d’apporter à chacun de ses patients humanité et chaleur. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes et, malgré son professionnalisme, la situation commence dangereusement à lui échapper.

    Pendant une heure et demi, la caméra ne lâche pas Floria, magistralement interprétée par Leonie Benesch, qui se démène pour satisfaire au mieux sa patientèle très diversifiée et plus ou moins attachante. Au fur et à mesure que les minutes passent, le rythme du film s’accélère, à l’image d’un thriller. Cette immersion dans le monde infirmier est particulièrement réussie et met en valeur une profession exigeante et indispensable qui fait de moins en moins d’adeptes. Et on comprend pourquoi. Le film rappelle d’ailleurs à juste titre avant le générique de fin que le manque de soignants sera criant ces prochaines années…

    Rapaces.jpg3 étoiles. « Rapaces ». Samuel est journaliste dans un magazine spécialisé dans les faits divers. Il investigue sur le meurtre d’une jeune femme attaquée à l’acide avec l’aide de sa fille qui fait un stage au journal pour se rapprocher de lui. L’enquête piétinant, la rédactrice en chef lui ordonne de lâcher l’affaire. Mais Samuel ne l’entend pas de cette oreille et poursuit malgré tout ses investigations. Il découvre alors des similitudes troublantes avec le meurtre d’une autre femme quelques années auparavant qui vont le mettre dans une situation dangereuse.

    La violence masculine à l’encontre des femmes est au cœur du film. Après un début percutant, « Rapaces » prend ensuite tout son temps, un peu trop à vrai dire, pour planter le décor (une presse d’investigation sur le déclin, une relation père-fille au point mort, un début d’enquête laborieux), mais se rattrape largement dans une seconde partie à couper le souffle et digne des meilleurs thrillers. A ce titre, la scène dans le restaurant atteint des sommets de tension. Porté par une distribution impeccable, « Rapaces », qui s’inspire d’un fait réel, montre à quel point la menace masculiniste peut s’avérer incontrôlable.

    Le répondeur.jpg3 étoiles. « Le Répondeur ». Baptiste n’arrive pas à vivre de son talent d’imitateur. Un jour, après avoir donné son spectacle, il est approché par Pierre Chozène, romancier célèbre. Ce dernier a besoin de calme pour écrire son prochain livre, mais n’arrive pas à le trouver en raison d’appels incessants de sa fille, de son éditeur ou encore de son ex-femme. Il propose alors à Baptiste de devenir son « répondeur » en se faisant passer pour lui au téléphone grâce à son talent d’imitateur. Peu à peu, celui-ci prend son rôle très au sérieux et développe son personnage.

    A la lecture de ce synopsis, il n’est guère difficile d’imaginer que les quiproquos vont s’enchaîner et que la situation va petit à petit dégénérer pour le meilleur et pour le pire. Et il faut dire que ce jeu est plutôt jouissif pour le spectateur qui anticipe ce qui pourrait bien se passer à chaque nouveau coup de fil, quand bien même le ressort fini par s’avérer un peu trop répétitif. Il n’en demeure pas moins que le film est agréable à regarder de bout en bout grâce à son originalité, sa drôlerie, sa tendresse, ses personnages attachants et son duo principal qui se complètent à merveille sans en faire trop. (3 étoiles)

    F1.jpg2 étoiles. « F1 ». Sonny Hayes avait tout pour devenir un pilote de Formule 1 de légende dans les années 90. Mais un terrible accident a mis fin brutalement à sa carrière. Trente ans plus tard, il vit des cachets qu’il gagne dans des courses de seconde zone jusqu’au jour où il est contacté par le patron d’une écurie de F1 en faillite. Ce dernier le convainc de rejoindre son équipe pour la sauver et prouver qu’il est toujours le meilleur. Mais c’est sans compter avec son jeune coéquipier qui n’entend pas se laisser faire par « le vieil homme ».

    A la lecture de ce synopsis, on aura compris que le scénario ne se distingue pas par son originalité même si, soyons juste, il réserve quelques surprises. Ledit scénario, tout en voulant s’inscrire dans la réalité, ne s’embarrasse pas non plus de vraisemblance en tordant dans tous les sens les règles de la F1 afin que les rebondissements s’enchainent jusqu’à plus soif. Si le spectacle est donc au rendez-vous, avec des scènes de haut vol et une bande originale qui décoiffe pour les accompagner, on reste toutefois sur sa faim concernant les personnages dont la psychologie est effleurée voire totalement absente, avec comme résultat qu’il manque ce supplément d’âme qui aurait pu faire de « F1 » autre chose qu’un simple film d’action.

    Mission Impossible Dead Reckoning (2).jpg2 étoiles. « Mission : Impossible, The Final Reckoning ». Suite de l’opus précédent, l'intrigue se déroule deux mois après qu'Ethan Hunt a réussi à récupérer la clé cruciforme, objet indispensable pour trouver le code source de l'intelligence artificielle, appelée « l'Entité », qui se trouve dans le sous-marin russe le Sébastopol, disparu en mer. Pour le retrouver, et ainsi éviter que « L’Entité » ne tombe entre les mains de son ennemi juré Gabriel qui veut rebâtir le monde à son image, Hunt et son équipe se lancent dans une mission des plus dangereuse.

    Ce nouvel épisode de Mission : Impossible, qui pourrait bien être le dernier si on se réfère aux nombreux et courts flashbacks et le retour d’un personnage présent dans le premier opus en…1996, reprend les ingrédients qui ont fait le succès des précédents, à savoir de l’action, une histoire à rebondissements, un peu d’humour et juste ce qu’il faut d’émotion avec le sacrifice d’un membre de l’équipe. Mais cette fois la recette sent le réchauffé. C’est trop long (la scène dans le sous-marin est interminable) tout en étant paradoxalement parfois trop elliptique, déjà vu (on se croirait à plusieurs reprises dans Top Gun ou dans un James Bond) et l’histoire confuse et guère passionnante. Alors, oui, la dernière heure est à la hauteur de la franchise, mais ça ne suffit pas à gommer le sentiment de déception qui domine.    

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter