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bonn(y)dée - Page 6

  • NON A L’INITIATIVE 184 « Pour un congé parental maintenant ! »

    L’ESSENTIEL EN BREF

    L’initiative 184 qui prévoit de modifier l'article 205 de la Constitution de la République et canton de Genève en vue de proposer un congé parental d'au moins 24 semaines en tout, à savoir en ajoutant 8 semaines au dispositif qui existe déjà. Ce congé parental s'appliquerait à tous les modèles familiaux, y compris les parents de même sexe, adoptifs ou d'accueil permanent.

    L’affiche est alléchante, pourquoi alors s’y opposer ? Pour trois raisons essentiellement.

    IMG_1361.jpg1° UNE ATTAQUE CONTRE LE CONGE MATERNITE

    L’’initiative est une attaque contre le congé maternité. En effet, l’alinéa 3 de l’article 205 de la Constitution tel que rédigé dans l’initiative 184 ouvre la possibilité à une diminution du congé maternité de 16 à 14 semaines en cas d’accord entre les deux parents.

    2° SOUMISSION A LA BONNE VOLONTE DE L’EMPLOYEUR

    L’initiative trompe son monde puisque le congé parental proposé dans le texte est soumis à la bonne volonté de l’employeur. En effet, l’initiative vise à financer un congé parental, mais en aucun cas à le rendre obligatoire, le financement ne pouvant pas se faire au moyen des allocations pour perte de gain, le droit fédéral actuel ne l’autorisant pas. Pour contourner cet écueil, les initiants ont prévu une assurance financée à parts égales entre employeurs et employés. Mais la marge de manœuvre juridique étant insuffisante pour rendre obligatoire ce congé, l’initiative laisse à la libre appréciation de l’employeur de l’accorder complètement, partiellement ou pas du tout. Cela revient par conséquent à cotiser sans aucune garantie de pouvoir bénéficier de la prestation.

    3° DE NOMBREUSES INSECURITES JURIDIQUES

    L’initiative comprend de nombreuses insécurités juridiques parmi lesquelles on peut relever le risque qu’un congé parental cantonal empiète sur les compétences du législateur fédéral en matière de droit civil (absence de compétence pour les cantons d’instaurer un congé parental dans les relations de travail privées) ou encore que ce congé parental ne s’adresse pas à tout le monde en fonction que l’on soit employé, au bénéfice d’un contrat de droit public ou privé ou indépendant. Concernant ces derniers, l’article 205, alinéa 3 ne les mentionne pas.

    Si cette initiative devait être acceptée par le peuple le 18 juin, elle devrait ensuite recevoir l’aval des Chambres fédérales qui est garante des Constitutions cantonales. Le feront-elles ? Rien n’est moins sûr.

    CONCLUSION

    En définitive, si l’on additionne les 16 semaines de congé maternité aux 2 semaines de congé paternité déjà existant, l’initiative ne propose que 6 semaines supplémentaires. Et encore, puisqu’il n’y aura pas d’obligation de les accorder. Mais surtout, elle remet en cause les droits durement acquis à Genève en matière de congé maternité, ce qui n’est pas acceptable !

  • "Les trois mousquetaires: D'Artagnan", "Quand tu seras grand"

    344724183_213456668073046_4006627407878007585_n.jpg3 étoiles. « Les trois mousquetaires : D’Artagnan ». 1627. D’Artagnan, un jeune Gascon fougueux qui rêve de devenir mousquetaire du roi, est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une jeune femme d’un enlèvement. Bien décidé à retrouver ses agresseurs, il va non seulement atteindre son objectif de devenir mousquetaire, mais également se retrouver au cœur d’une lutte de pouvoir où se joue l’avenir de la France.

    Déjà adapté plus de trente fois à l’écran, le célèbre roman d’Alexandre Dumas est mis en scène cette fois-ci par Martin Bourboulon, réalisateur du récent « Eiffel » film également à gros budget qui n’a pas laissé un souvenir impérissable. Cette nouvelle version des trois mousquetaires remplit son cahier des charges : l’aventure est au rendez-vous avec une pointe d’humour bienvenue, la distribution excellente, les décors essentiellement naturels et les costumes magnifiques. Les 72 millions d’euros de budget se voient à l’écran. Le film se laisse par conséquent voir avec un certain plaisir quand bien même on regrettera que les scènes de cape et d’épée soient brouillonnes et que l’émotion ne soit que trop rarement au rendez-vous. A suivre puisqu’un second volet sortira à la fin de l’année.

    343759556_1193448028038164_323550570472830755_n.jpg2 étoiles. « Quand tu seras grand ». Yannick est aide-soignant dans une maison de retraite en sous-effectif. A l’instar de ses collègues, il court dans tous les sens, en s’efforçant de garder sa bonne humeur, pour satisfaire au mieux les résidents. Mais quand le directeur impose à l’équipe de partager le réfectoire avec des enfants, son sang ne fait qu’un tour. Il se montre fort désagréable à l’égard d’Aude, animatrice parascolaire, et cherche à mettre fin à cette situation par tous les moyens jusqu’au jour où il se rend compte que cet air frais n’est peut-être pas si néfaste aux résidents…

    Le film évoque, notamment, la dure réalité d’un personnel bienveillant mais débordé, l’appât du gain, l’abandon des résidents par leur famille et celui de parents envers leur enfant, la difficulté de vieillir et de devenir dépendant, la maladie, la mort et les bienfaits des relations qu’elles soient entre résidents ou transgénérationnelles. Bien que souvent prévisibles, certaines scènes sont drôles, tendres, voire émouvantes. Mais malgré ses indéniables bonnes intentions et une distribution à la hauteur, « Quand tu seras grand » laisse une impression d’inachevé car en voulant courir trop de lièvres à la fois, il se perd en route.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • « Je verrai toujours vos visage », « The Whale » et 6 autres films à l’affiche

    Je verrai toujours vos visages.jpg5 étoiles. « Je verrai toujours vos visages ». Depuis 2014, en France, la justice restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles. Nassim, Issa et Thomas, condamnés pour vol avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquage et de vol à l’arraché, Chloé, victime de viols incestueux, ont décidé de s’engager dans ce processus avec l’espoir qu’à son terme il y aura eu des prises de conscience et de la confiance retrouvée.

    Réalisatrice du déjà formidable « Pupille » qui traitait avec une grande délicatesse du thème de l’adoption, Jeanne Herry récidive avec « Je verrai toujours vos visages ». Au cœur de son film, il y a la réparation, l’espoir et la libération des émotions par la parole. Il est donc essentiel que les dialogues soient irréprochables, que la mise en scène soit inventive pour éviter des huis-clos par trop répétitifs et que la distribution soit à la hauteur pour qu’un film avec une telle ambition fonctionne. Et tel est bien le cas ! « Je verrai toujours vos visages » vous prend à la gorge de la première à la dernière seconde et vous laisse bouche bée bien après la fin du générique. Remarquable.

    IMG_1125.jpg2 étoiles. « The Whale ». Charlie, la cinquantaine, professeur d’anglais sur internet, ne sort pas de chez lui en raison d’une obésité morbide. Son état de santé est très mauvais et ses jours sont comptés. Il refuse toutefois de se rendre à l’hôpital. Il préfère mettre l’énergie qui lui reste à tenter de renouer avec sa fille de dix-sept ans qu’il a abandonnée huit ans auparavant quand il a quitté le domicile conjugal pour aller vivre avec son amant. Depuis la mort de ce dernier, Charlie est dépressif, et ne contrôle plus sa manière de manger.

    Adapté d’une pièce de théâtre, « The Whale » est un film pesant dans tous les sens du terme. Son univers clos, l’obscurité de l’unique pièce dans laquelle il se déroule, le désespoir du personnage principal mettent mal à l’aise (la scène où Charlie s’empiffre est carrément insupportable). Heureusement, la présence à la fois discrète, empathique et lumineuse de Liz, qui le soutient du mieux qu’elle peut, donne par moment un peu de légèreté. Alors, certes, Brendan Fraser, qui a reçu l’Oscar du meilleur rôle masculin, est époustouflant. Peut-être trop, d’ailleurs. On finit, en effet, par ne voir que la performance qui se fait au détriment d’un personnage qui n’émeut guère, y compris dans la ridicule scène finale.

    Toujours à l’affiche

    The Fabelmans.jpg5 étoiles. « The Fabelmans ». Passionné de cinéma depuis que ses parents l’ont emmené pour la première fois au cinéma voir « Sous le plus grand chapiteau du monde » (1952), Sammy Fabelman passe son temps avec une caméra à la main pour filmer sa famille, mais également mettre en scène de petits films de plus en plus sophistiqués avec les années qui passent avec ses sœurs ou ses camarades de classe. Encouragé par sa mère, artiste, mais moins par son père, brillant scientifique, qui ne voit dans la passion de Sammy qu’un hobby, le jeune homme va découvrir un jour par les images qu’ils tournent que la relation entre ses parents n’est loin pas celle qu’il imaginait.

    Inspiré directement des souvenirs d’enfance de Steven Spielberg, « The Fabelmans » est un film…fabuleux ! Toute la palette des émotions qui fait la magie du cinéma est présente grâce à des personnages, et à ceux qui les interprètent remarquablement, auxquels on s’attache dès la première seconde. Quel plaisir de découvrir au travers des yeux de Sammy enfant cette passion pour le cinéma qui ne le quittera plus et de le suivre avec la réalisation de films de plus en plus élaborés au fur et à mesure qu’il grandit. Et que dire de la découverte bouleversante qu’il fait sur ses parents en montant un de ses films ? « The Fabelmans », au même titre que « Babylon », est un très bel hommage pour le 7ème art par un de ses maîtres. A voir absolument !

    Mon crime.jpg4 étoiles. « Mon crime ». Paris. 1934. Madeleine Verdier est une jeune et jolie actrice sans le sou. Elle est contrainte de partager un appartement avec son amie Pauline, avocate de son âge au chômage. Alors qu’elles sont menacées d’être expulsées par le propriétaire pour ne pas avoir payé plusieurs loyers, Madeleine est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Mises sous les lumières des projecteurs au cours d’un procès à rebondissements où Madeleine est brillamment défendue par Pauline, les deux jeunes femmes deviennent des célébrités. Mais leur gloire ne tient qu’à un fil…

    Librement adapté d’une pièce de théâtre de 1934, le dernier film en date du prolifique François Ozon est une comédie enlevée et d’une grande modernité, les années 30 étant un miroir de notre époque. Si l’on excepte un début un brin poussif, le rythme est vif et les scènes, théâtrales dans le bon sens du terme, s’enchaînent grâce à une distribution impeccable. Les actrices et acteurs surjouent juste ce qu’il faut pour donner à cette comédie un ton délicieusement décalé, malicieux, ironique et amoral. C’est le plus souvent drôle et jouissif. Un bon moment.

    Last Dance.jpg4 étoiles. « Last Dance ». Après un problème de santé, Germain, retraité de 75 ans, vit au ralenti au contraire de son épouse pleine d’entrain et aux petits soins pour lui. Jusqu’au jour où elle meurt subitement. Germain n’a pas encore eu le temps de réaliser ce qui lui arrive que déjà sa famille s’immisce dans son quotidien avec une organisation digne d’un ministre, jusqu’à l’étouffer. Pour échapper à cette emprise et rendre hommage à son épouse, Germain se met alors en tête de reprendre le rôle qu’elle allait tenir dans un spectacle de danse.

    Porté par un François Berléand touchant et très expressif et par de nombreux seconds rôles qui donnent un beau dynamisme à une histoire simple à qui l’on pourra reprocher un côté un peu trop répétitif, « Last dance » fait du bien au cœur et à l’âme. Le film est à la fois drôle, optimiste, émouvant et surprenant. C’est avec grand plaisir que l’on suit Germain dans ses pas de danse qui vont lui permettre de dépasser son chagrin et de montrer à sa famille qu’un âge avancé ne signifie pas arrêter de vivre.

    Le Bleu du Caftan.jpg3 étoiles. « Le Bleu du Caftan ». Halim et Mina sont mariés depuis de longues années. Ils tiennent un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé au Maroc. Le couple vit depuis le début de leur relation avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à traire et qu’il n’exprime que rarement dans la vapeur du hammam. La maladie de Mina et l’arrivée d’un apprenti aussi jeune que séduisant vont bouleverser cet équilibre acquis avec le temps.

    Dans sa première partie, le film souffre d’une lenteur excessive avec des scènes qui se répètent trop souvent. Malgré la beauté des tissus et de la manière de les coudre, l’ennui guette. Mais dans la seconde partie, quand la maladie de Mina s’aggrave, « Le Bleu du Caftan » prend une autre dimension. Les regards qui en disent long, l’économie du jeu des trois acteurs, leur sincérité, leur complicité éclatent à l’écran. Le « tiers » qui était vécu comme menaçant auparavant, devient alors un allié. Il va permettre aux trois protagonistes de trouver leur place dans une société marocaine patriarcale que la réalisatrice dénonce subtilement, à l’image de la magnifique et sensuelle scène de danse dans l’appartement ou de celles, dont la dernière courte mais tellement explicite, qui se déroulent dans le café.

    Divertimento.jpg3 étoiles. « Divertimento ». Inspiré de l’histoire vraie de Zahia Ziouani et de sa sœur jumelle Fettouma, « Divertimento » raconte le destin exceptionnel de ses deux femmes qui vont devenir respectivement cheffe d’orchestre (seulement 6% des chef-fe-s d’orchestre sont des femmes) et violoncelliste professionnelle. Des origines algériennes, vivre en banlieue ou encore être une femme dans les années 90 ne sont pas des obstacles infranchissables quand la passion, la détermination, le courage et l’envie de créer un orchestre vous animent au plus profond de vous-même.

    Porté par une belle distribution et la musique des plus grands compositeurs, « Divertimento » se joue des clichés en mettant au premier plan tout particulièrement la détermination et la passion de Zahia qui emportent tout sur leur passage surmontant ainsi les obstacles sexistes et socioculturels. Cette success-story est à l’image du Boléro de Ravel qui occupe une place importante dans le film :  ça prend un peu de temps à démarrer, ça n’évite pas les répétitions, au sens propre et figuré, et ça va crescendo.

    Tar.jpg1 étoile. « Tar ». Lydia Tar est une cheffe d’orchestre renommée et une femme de pouvoir qui n’hésite pas à prendre des décisions et à écarter de son chemin celles et ceux qui lui font obstacle. Alors qu’elle prépare l’enregistrement très attendu de la 5ème symphonie de Gustav Mahler, Lydia va se retrouver dans la tourmente en raison d’un événement du passé qui refait surface, mais également de ses choix du moment qui ne vont pas plaire à tout le monde.

    Encensé par une bonne partie de la critique sans doute aveuglée par la performance de Cate Blanchett, certes excellente, « Tar » est une grande déception dès les premières minutes qui sont interminables avec son générique et une interview qui se veut hautement intellectuelle de la cheffe d’orchestre. On peine tout au long du film à s’intéresser à ce personnage de pouvoir antipathique. Et sa lente et longue descente aux enfers, le film dure 2h38, laisse complètement froid. Heureusement, les scènes consacrées à l’enregistrement de la symphonie apportent quelques moments de plaisir, mais c’est bien peu en regard des attentes qui sont déçues jusqu’à une fin complètement ratée.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter