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  • « Resilient Man », « Memory » et 7 autres films à l’affiche

    Resilient Man.jpg3 étoiles. « Resilient Man ». Au sommet de sa gloire, Steven McRae, danseur étoile au Royal Ballet de Londres, s’effondre durant un spectacle victime d’une rupture du tendon d’Achille. Une blessure d’une telle gravité est le plus souvent synonyme d’une fin de carrière prématurée. Mais pour Steven McRae, il n’en est pas question. Il veut revenir à son meilleur niveau et met tout en œuvre pour y arriver. Après deux ans d’absence, et soutenu par ses entraîneurs, son équipe médicale et son épouse, il est prêt à remonter sur scène en espérant que tous les efforts consentis pour retrouver la lumière n’auront pas été vains.

    « Resilient Man » est, comme son titre l’indique, un film où il est question de tomber et de se relever au nom d’une passion, en l’occurrence celle de la danse classique, qui est plus forte que tous les obstacles qui peuvent lui être opposés. Le documentaire est une mise à nu au sens propre et figuré, Steven McRae n’hésitant pas également à dévoiler son corps d’athlète de très haut niveau, d’un homme qui partage ses doutes et ses espoirs après son accident, mais également les raisons qui y ont conduit à force de trop en demander à son corps. Un portrait sensible entre défi physique et mental.

    Memory.jpg2 étoiles. « Memory ». Sylvia est mère célibataire d’une adolescente, fréquente les réunions des Alcooliques Anonymes et travaille dans un centre pour adultes qui souffrent de troubles mentaux. Un soir, alors qu’elle rentre d’une fête, elle se fait suivre par un homme jusqu’en bas de chez elle. A son réveil, ce dernier n’a pas bougé et ne se souvient de rien étant sujet à des crises de démence. De fil en aiguille, Sylvia va être amenée à s’occuper de lui. Cette rencontre entre un homme qui lutte pour ne pas oublier son passé et une femme qui aimerait au contraire l’oublier va bouleverser leur existence et leur donner la force d’affronter leurs démons.

    Malgré la magnifique interprétation de Jessica Chastain et Peter Sarsgaard (récompensé à la Mostra de Venise 2023 pour ce rôle) et un scénario intéressant qui réunit deux âmes en souffrance avec leur mémoire, le film, à l’exception notoire de la scène où Sylvia révèle la raison de sa souffrance, peine à émouvoir. La faute sans doute à une première partie où l’ennui n’est jamais bien loin et à une deuxième avec, certes, plus de rythme mais à laquelle on a de la peine à croire tant la succession des rebondissements, y compris à la fin, paraît improbable.

    Toujours à l’affiche

    Pas de vagues.jpg4 étoiles. « Pas de Vagues ». Julien est professeur de français dans un collège de banlieue. Jeune et dynamique, il a une approche pédagogique qui cherche à créer du lien entre lui et ses élèves. Il n’hésite pas à en prendre quelques-uns sous son aile, ce qui occasionne des jalousies : Julien est accusé de harcèlement par une élève et menacé de mort par le frère de cette dernière. Pris dans un engrenage infernal, qui va également avoir comme conséquence de révéler son homosexualité, et devant faire face à une direction qui veut éviter de faire des vagues, Julien pourra-t-il se sortir de cette situation ?

    Inspiré d’un épisode que le réalisateur Teddy Lussi-Modeste a lui-même connu quand il était enseignant, « Pas de vagues » est un film sous haute tension qui décrit avec précision une mécanique qui s’emballe sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter, à commencer par une administration bien peu soutenante. Porté par un François Civil qui exprime à merveille toutes les émotions vécues par son personnage et de jeunes actrices et acteurs formidables, « Pas de vagues », grâce également à une mise en scène très réaliste, sonne juste du début à la fin avec une ultime scène d’une folle intensité.

    Civil War.jpg4 étoiles. « Civil War ». Dans une Amérique qui fait face à une sécession de deux de ses Etats, Lee, photographe de guerre renommée, et Joel, journaliste, ont l'intention de se rendre à Washington D.C. pour interviewer et photographier le président avant que la ville ne tombe aux mains des insurgés. Accompagnés de Sammy, le mentor de Lee, et de Jessie, jeune photographe dont Lee est l’idole, ils vont entreprendre en voiture un voyage périlleux de 2000 km et se confronter à toute l’horreur de la guerre.

    « Civil War » n’est pas un « blockbuster » comme un autre en raison de son hyperréalisme qui se traduit par un début qui, certes, manque un peu de rythme, mais c’est pour mieux cerner les personnages principaux et les enjeux qui les attendent au cours de leur périple. Une fois sur la route, les événements vont alors s’enchaîner à un tempo infernal, la dernière demi-heure est à couper le souffle, avec toujours le souci du réalisme. Et avec comme conséquence que certaines scènes sont dures, à l’image de ce qu’est la guerre. Ni plus. Ni moins. Avant tout célébration d’une profession, reporter de guerre, « Civil War » renvoie, avec une grande virtuosité cinématographique, une image d’un monde qui ressemble, hélas, furieusement au nôtre. Glaçant.

    Une vie.jpg4 étoiles. « Une vie ». Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un jeune banquier anglais va tout mettre en œuvre, avec l’aide de personnes qui sont sur place et d’autres, dont sa mère, qui sont à Londres, pour sauver des centaines d’enfants, pour la plupart juifs, promis à une mort certaine. N’écoutant que son courage et sa détermination, Nicolas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre où 669 enfants trouveront refuge.

    Ce n’est qu’en 1988 que l’action héroïque de Nicolas Winton fut connue du grand public grâce à une émission de télévision. « Une vie » fait des aller et retour entre ces deux époques à l’aide de nombreux flashbacks. Si l’on peut reprocher au premier long-métrage de James Hawes d’être un peu trop classique dans sa forme, par contre on saluera la grande humanité et l’émotion, impossible de retenir ses larmes, qui s’en dégagent. Porté par une formidable distribution, dont Anthony Hopkins toujours aussi excellent, « Une vie » est un film, malgré son sujet difficile, positivement bouleversant car il montre que l’être humain peut aussi être capable du meilleur. Et ça fait du bien.

    Un p'tit truc en plus.jpg3 étoiles. « Un p’tit truc en plus ». Pour échapper à la police suite à un casse dans une bijouterie, un père et son fils trouvent refuge, bien malgré eux, dans une colonie de vacances pour jeunes en situation de handicap au milieu de nulle part. Le plus jeune se fait passer pour un pensionnaire et le plus âgé pour son éducateur spécialisé ce qui va inévitablement créer des quiproquos pour le pire, mais surtout pour le meilleur.

    Le premier film du comique Artus, succès surprise avec deux millions d’entrées en France en moins de deux semaines d’exploitation, est une comédie, malgré son scénario (très) prévisible et un langage grossier trop répétitif, où l’on rit de bon cœur et qui sait également émouvoir grâce principalement à son excellente distribution. Les actrices et acteurs en situation de handicap sont, en effet, d’un naturel extrêmement touchant. Et il en est de même pour Artus qui a trouvé dans son interprétation et sa réalisation le juste équilibre pour éviter les écueils d’un sujet sensible.

    Il reste encore demain.jpg3 étoiles. « Il reste encore demain ». Rome, 1946. Delia est mère de trois enfants et mariée à Ivano, mari autoritaire et violent. En plus de s’occuper du foyer, dans lequel vit également son beau-père grabataire et désagréable, elle multiplie les petits boulots pour améliorer le revenu familial très modeste. Malgré ce contexte pesant, Delia fait contre mauvaise fortune bon cœur jusqu’au jour où elle prend conscience que sa fille qui s’apprête à célébrer ses fiançailles pourrait bien connaître le même sort qu’elle.

    « Il reste encore demain » surprend dès sa première scène, toutefois peu crédible, qui glace le sang et donne le ton au film qui se situe entre la tragédie et la comédie. Dans la première partie, l’équilibre entre gravité et humour n’est pas toujours réussi, à l’image des scènes chorégraphiées de la violence conjugale qui laissent songeur. Dans la seconde partie, par contre, le film prend une autre dimension. Son interprète principale, Paola Cortellesi, lumineuse et également derrière la caméra, va prendre les choses en main pour lutter contre ce patriarcat étouffant. C’est fait de manière subtile grâce à un scénario qui réserve de belles surprises et une fin aussi inattendue que spectaculaire.

    La Nouvelle femme.jpg3 étoiles. « La Nouvelle femme ». Paris, 1900. Lili d’Alengy, courtisane renommée, a un secret : sa fille Tina est née avec un handicap mental et pourrait menacer sa carrière. Elle décide alors de l’emmener à Rome pour la faire placer dans une institution. Dans la capitale italienne, elle fait la connaissance de Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode révolutionnaire d’apprentissage pour les élèves dits « déficients » et cache également un secret. Les deux femmes vont petit à petit se rapprocher et s’entraider pour gagner leur place dans ce monde d’hommes.

    On peut reprocher à « La Nouvelle femme », qui aborde d’intéressants thèmes (la condition de la femme, la maternité, l’inclusion, la différence, la pédagogie, le patriarcat), un manque parfois de dynamisme et d’originalité dans sa réalisation. Mais cette dernière fait, par contre, preuve d’une infinie délicatesse qui se retrouve dans le jeu des deux excellentes actrices principales, dans le soin apporté aux costumes, aux décors, à la lumière ou encore dans les scènes avec les enfants, handicapés ou non. En conclusion, une histoire touchante qui rend justice à la fondatrice des écoles Montessori et brosse un tableau éclairant sur l’époque dans laquelle elle se déroule.

    Scandaleusement vôtre.jpg3 étoiles. « Scandaleusement vôtre ». Littlehampton, Sussex. 1920. Edith Swan reçoit des lettres anonymes au langage pour le moins fleuri. Rose Gooding, sa voisine irlandaise peu conformiste, est rapidement soupçonnée d’être l’autrice des missives. La police s’en mêle, mais ne va pas au-delà des apparences. C’est alors qu’une policière, la première à occuper un tel poste dans le Sussex, décide de mener une enquête parallèle, les preuves accusant Rose Gooding étant de son point de vue peu convaincantes.

    Inspirée d’une histoire vraie et portée par des actrices formidables, cette comédie féministe so british à l’ancienne aborde les mœurs anglaises de l’époque en tirant à vue sur le patriarcat, l’intolérance, le racisme ou encore la bigoterie. C’est souvent drôle, les dialogues sont excellents, mais également plus émouvant à partir du moment que la personne coupable est connue. Alors, certes, le film a tendance à tourner un peu en rond dans sa seconde partie, mais cela n’enlève pas l’impression positive qui s’en dégage au moment du générique de fin.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • On regarde quoi à la TV cette semaine?

    La nuit du 12.jpgA la Police Judiciaire (PJ), chaque enquêteur tombe forcément un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre puisque 20% des 800 homicides annuels en France restent non élucidés. Et parfois jusqu’à l’obsession. C’est ce qui arrive à Yohan avec l'assassinat sordide de la jeune Clara. Les suspects ne manquent pourtant pas, mais les preuves manquent.

    « La Nuit du 12 » est adapté d’un livre de Pauline Guéna paru en 2021, et plus précisément d’une trentaine de pages, sur 500, qui relate l’enquête du film. L’autrice a passé une année en immersion dans les services de la PJ. Le quotidien professionnel de ces enquêteurs, surtout des hommes, et la manière dont il peut influencer leur vie privée est remarquablement mis en scène par Dominik Moll. On s’attache très vite aux personnages d’une grande humanité, et tout particulièrement à Yohan et Marceau formidablement interprétés par Bastien Bouillon et Bouli Lanners. Ce polar qui questionne la masculinité, dénonce les violences faites aux femmes et privilégie les rapports humains est captivant bien au-delà de son intrigue.

    5 étoiles. « La Nuit du 12 ». France 2, dimanche 26 mai, 21h10.

    Seul sur Mars.jpgLors d’une expédition sur Mars, une terrible tempête oblige l’équipe à décoller précipitamment de la planète rouge. L’astronaute Mark Watney, après avoir été heurté violemment par un objet, perd le contact avec ses camarades qui n’ont pas d’autre choix que de le laisser, le pensant mortellement blessé. Mais Mark a survécu. Il est dorénavant seul sur Mars, coupé du reste du monde, avec des vivres pour quelques mois, alors qu’il faudrait quatre ans pour qu’une nouvelle mission puisse venir le chercher. Encore faudrait-il que sur Terre il sache qu’il est vivant…Loin de céder au découragement, Mark va développer des trésors d’imagination pour se laisser une chance de ne pas mourir seul sur Mars.

    Les aventures d’un homme seul, dans ce qui ressemble à un désert orange, pourraient a priori retenir celles et ceux qui auraient peur de s’ennuyer.  Ce serait une grave erreur, car on ne s’ennuie pas une seule seconde dans « Seul sur Mars ». Grâce à un excellent scénario, il y a de l’action en permanence et le suspense, à la limite du soutenable dans la dernière partie, est présent de bout en bout. Les décors sont grandioses et la réalisation de Ridley Scott, un grand habitué des super productions, excellente.

    5 étoiles. « Seul sur Mars ». RTL 9, dimanche 26 mai, 20h55.

    La dégustation.jpgJacques, du genre bourru, est un caviste à la santé chancelante en raison de sa consommation excessive de vin. De plus, sa cave est au bord de la faillite, ce qui le contraint à embaucher un jeune homme en réinsertion pour avoir droit à des abattements fiscaux. Un jour, Hortense, sage-femme célibataire très engagée auprès des personnes sans-abri et déterminée à ne pas finir vielle fille, pousse la porte de la boutique de Jacques. Elle décide de s’inscrire à un atelier de dégustation qui va faire basculer leur vie à tous les deux.

    Adapté de la pièce de théâtre éponyme d’Ivan Calbérac qui réalise lui-même le film, « La dégustation » ne casse pas deux pattes à un canard : le scénario est cousu de fil blanc, la réalisation quelconque et les clichés ne sont jamais bien loin. Mais malgré ces défauts, le film se laisse voir de manière plutôt agréable grâce à ses acteurs, la palme revenant à un Bernard Campan touchant, des dialogues qui font le plus souvent mouche, comme lors de la scène très réussie de la dégustation, et une bonne dose de tendresse.

    2 étoiles. « La Dégustation ». RTS 1, lundi 27 mai, 21h00.

    De Gaulle.jpgEn mai 1940, il devient de plus en plus évident que l’armée française va devoir capituler devant une armée allemande bien plus forte qu’elle. Les Allemands sont aux portes de Paris et la panique gagne le gouvernement qui envisage, dans sa très grande majorité, d’accepter la défaite. Charles de Gaulle, récemment promu général et membre depuis peu de ce gouvernement, s’y oppose. Il est soutenu dans sa résistance par sa femme, Yvonne. Mais les événements de la guerre vont les séparer, à l’image de tant de familles jetées sur les routes de France pour échapper à l’ennemi.

    L’intérêt du film est de mettre tout autant en avant les rôles de mari et de père de famille de Charles de Gaulle, avec notamment sa belle relation avec sa fille trisomique, que celui de résistant. Les divers dangers auxquels Yvonne de Gaulle et ses trois enfants doivent faire face dans cette France de juin 40 qui se décompose sont pour le moins aussi passionnants, si ce n’est plus, que les événements politiques filmés d’une manière trop théâtrale et classique.

    3 étoiles. « De Gaulle ». France 3, lundi 27 mai, 21h10.

    Papillon.jpgLe film retrace le destin d'Henri Charrière inspiré de son autobiographie et qui avait déjà fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1973 avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Envoyé au bagne de Cayenne en Guyane pour un crime qu'il n'a pas commis, Henri Charrière, voleur des bas-fonds de Paris, va faire la connaissance du faussaire Louis Dega qu'il s'engage à protéger dans ce milieu fort hostile de la prison à condition qu'il l'aide à s'évader. "Papillon", surnommé ainsi en raison du tatouage de cet insecte sur sa poitrine, et Louis vont tenter l'impossible pour essayer d'y parvenir.

    Avant d'être un film sur la dure réalité du milieu carcéral, qui peut être un lieu de non-droit absolu comme c'est le cas en Guyane, et les manières d'essayer de s'en évader, "Papillon" raconte une belle histoire d'amitié entre deux hommes, pourtant fort différents, qui vont unir leur destin, le plus souvent pour le pire. Bien que sans grande surprise au niveau de la mise en scène et avec quelques longueurs, "Papillon" est un film qui se laisse voir grâce à l'aventure humaine, bien que romancée, hors norme qu'il raconte avec une certaine émotion.

    3 étoiles. « Papillon ». RTS 1, nuit du samedi 1er au dimanche 2 juin, 01h40.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • « Pas de Vagues », « Civil War », « Un p’tit truc en plus » « Frères » et 4 autres films à l’affiche

    Pas de vagues.jpg4 étoiles. « Pas de Vagues ». Julien est professeur de français dans un collège de banlieue. Jeune et dynamique, il a une approche pédagogique qui cherche à créer du lien entre lui et ses élèves. Il n’hésite pas à en prendre quelques-uns sous son aile, ce qui occasionne des jalousies : Julien est accusé de harcèlement par une élève et menacé de mort par le frère de cette dernière. Pris dans un engrenage infernal, qui va également avoir comme conséquence de révéler son homosexualité, et devant faire face à une direction qui veut éviter de faire des vagues, Julien pourra-t-il se sortir de cette situation ?

    Inspiré d’un épisode que le réalisateur Teddy Lussi-Modeste a lui-même connu quand il était enseignant, « Pas de vagues » est un film sous haute tension qui décrit avec précision une mécanique qui s’emballe sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter, à commencer par une administration bien peu soutenante. Porté par un François Civil qui exprime à merveille toutes les émotions vécues par son personnage et de jeunes actrices et acteurs formidables, « Pas de vagues », grâce également à une mise en scène très réaliste, sonne juste du début à la fin avec une ultime scène d’une folle intensité.

    Civil War.jpg4 étoiles. « Civil War ». Dans une Amérique qui fait face à une sécession de deux de ses Etats, Lee, photographe de guerre renommée, et Joel, journaliste, ont l'intention de se rendre à Washington D.C. pour interviewer et photographier le président avant que la ville ne tombe aux mains des insurgés. Accompagnés de Sammy, le mentor de Lee, et de Jessie, jeune photographe dont Lee est l’idole, ils vont entreprendre en voiture un voyage périlleux de 2000 km et se confronter à toute l’horreur de la guerre.

    « Civil War » n’est pas un « blockbuster » comme un autre en raison de son hyperréalisme qui se traduit par un début qui, certes, manque un peu de rythme, mais c’est pour mieux cerner les personnages principaux et les enjeux qui les attendent au cours de leur périple. Une fois sur la route, les événements vont alors s’enchaîner à un tempo infernal, la dernière demi-heure est à couper le souffle, avec toujours le souci du réalisme. Et avec comme conséquence que certaines scènes sont dures, à l’image de ce qu’est la guerre. Ni plus. Ni moins. Avant tout célébration d’une profession, reporter de guerre, « Civil War » renvoie, avec une grande virtuosité cinématographique, une image d’un monde qui ressemble, hélas, furieusement au nôtre. Glaçant.

    Un p'tit truc en plus.jpg3 étoiles. « Un p’tit truc en plus ». Pour échapper à la police suite à un casse dans une bijouterie, un père et son fils trouvent refuge, bien malgré eux, dans une colonie de vacances pour jeunes en situation de handicap au milieu de nulle part. Le plus jeune se fait passer pour un pensionnaire et le plus âgé pour son éducateur spécialisé ce qui va inévitablement créer des quiproquos pour le pire, mais surtout pour le meilleur.

    Le premier film du comique Artus, succès surprise avec deux millions d’entrées en France en moins de deux semaines d’exploitation, est une comédie, malgré son scénario (très) prévisible et un langage grossier trop répétitif, où l’on rit de bon cœur et qui sait également émouvoir grâce principalement à son excellente distribution. Les actrices et acteurs en situation de handicap sont, en effet, d’un naturel extrêmement touchant. Et il en est de même pour Artus qui a trouvé dans son interprétation et sa réalisation le juste équilibre pour éviter les écueils d’un sujet sensible.

    Frères.jpgPatrice, 7 ans, et Michel, 5 ans, sont abandonnés par leur mère en 1948. Ils s’enfuient dans la forêt où ils vont survivre pendant sept ans en ne pouvant compter que sur eux-mêmes. Unis à jamais par ce qu’ils ont vécu dans leur enfance, Patrice et Michel, au plus grand désarroi de leurs proches qui ignorent tout de leur passé, quittent tout quarante ans plus tard pour se retrouver à nouveau réunis dans la forêt. Les deux frères vont vivre une expérience qui, une fois encore, va bouleverser leurs vies à jamais.

    Il ne suffit pas qu’une histoire soit vraie, et même si elle est incroyable et bouleversante, pour faire un bon film. « Frères » en est l’illustration malgré quelques scènes touchantes et une fin qui émeut. Temporalité non respectée (utilisation du smartphone dans les années 90…), montage à l’emporte-pièce qui imbrique excessivement les scènes d’enfance et contemporaines pour être sûr qu’on a bien compris le lien entre les deux, ellipses frustrantes (on sait peu de choses de la vie de Patrice et Michel entre les deux épisodes de forêt), voix off de Michel qui tente de combler tant bien que mal ce vide ou encore la question du secret de Patrice qui ne sera jamais révélé font que l’émotion qui devrait se dégager du film est en grande partie effacée par une réalisation mal maîtrisée. Dommage.

    Toujours à l’affiche

    Une vie.jpg4 étoiles. « Une vie ». Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un jeune banquier anglais va tout mettre en œuvre, avec l’aide de personnes qui sont sur place et d’autres, dont sa mère, qui sont à Londres, pour sauver des centaines d’enfants, pour la plupart juifs, promis à une mort certaine. N’écoutant que son courage et sa détermination, Nicolas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre où 669 enfants trouveront refuge.

    Ce n’est qu’en 1988 que l’action héroïque de Nicolas Winton fut connue du grand public grâce à une émission de télévision. « Une vie » fait des aller et retour entre ces deux époques à l’aide de nombreux flashbacks. Si l’on peut reprocher au premier long-métrage de James Hawes d’être un peu trop classique dans sa forme, par contre on saluera la grande humanité et l’émotion, impossible de retenir ses larmes, qui s’en dégagent. Porté par une formidable distribution, dont Anthony Hopkins toujours aussi excellent, « Une vie » est un film, malgré son sujet difficile, positivement bouleversant car il montre que l’être humain peut aussi être capable du meilleur. Et ça fait du bien.

    Il reste encore demain.jpg3 étoiles. « Il reste encore demain ». Rome, 1946. Delia est mère de trois enfants et mariée à Ivano, mari autoritaire et violent. En plus de s’occuper du foyer, dans lequel vit également son beau-père grabataire et désagréable, elle multiplie les petits boulots pour améliorer le revenu familial très modeste. Malgré ce contexte pesant, Delia fait contre mauvaise fortune bon cœur jusqu’au jour où elle prend conscience que sa fille qui s’apprête à célébrer ses fiançailles pourrait bien connaître le même sort qu’elle.

    « Il reste encore demain » surprend dès sa première scène, toutefois peu crédible, qui glace le sang et donne le ton au film qui se situe entre la tragédie et la comédie. Dans la première partie, l’équilibre entre gravité et humour n’est pas toujours réussi, à l’image des scènes chorégraphiées de la violence conjugale qui laissent songeur. Dans la seconde partie, par contre, le film prend une autre dimension. Son interprète principale, Paola Cortellesi, lumineuse et également derrière la caméra, va prendre les choses en main pour lutter contre ce patriarcat étouffant. C’est fait de manière subtile grâce à un scénario qui réserve de belles surprises et une fin aussi inattendue que spectaculaire.

    La Nouvelle femme.jpg3 étoiles. « La Nouvelle femme ». Paris, 1900. Lili d’Alengy, courtisane renommée, a un secret : sa fille Tina est née avec un handicap mental et pourrait menacer sa carrière. Elle décide alors de l’emmener à Rome pour la faire placer dans une institution. Dans la capitale italienne, elle fait la connaissance de Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode révolutionnaire d’apprentissage pour les élèves dits « déficients » et cache également un secret. Les deux femmes vont petit à petit se rapprocher et s’entraider pour gagner leur place dans ce monde d’hommes.

    On peut reprocher à « La Nouvelle femme », qui aborde d’intéressants thèmes (la condition de la femme, la maternité, l’inclusion, la différence, la pédagogie, le patriarcat), un manque parfois de dynamisme et d’originalité dans sa réalisation. Mais cette dernière fait, par contre, preuve d’une infinie délicatesse qui se retrouve dans le jeu des deux excellentes actrices principales, dans le soin apporté aux costumes, aux décors, à la lumière ou encore dans les scènes avec les enfants, handicapés ou non. En conclusion, une histoire touchante qui rend justice à la fondatrice des écoles Montessori et brosse un tableau éclairant sur l’époque dans laquelle elle se déroule.

    Scandaleusement vôtre.jpg3 étoiles. « Scandaleusement vôtre ». Littlehampton, Sussex. 1920. Edith Swan reçoit des lettres anonymes au langage pour le moins fleuri. Rose Gooding, sa voisine irlandaise peu conformiste, est rapidement soupçonnée d’être l’autrice des missives. La police s’en mêle, mais ne va pas au-delà des apparences. C’est alors qu’une policière, la première à occuper un tel poste dans le Sussex, décide de mener une enquête parallèle, les preuves accusant Rose Gooding étant de son point de vue peu convaincantes.

    Inspirée d’une histoire vraie et portée par des actrices formidables, cette comédie féministe so british à l’ancienne aborde les mœurs anglaises de l’époque en tirant à vue sur le patriarcat, l’intolérance, le racisme ou encore la bigoterie. C’est souvent drôle, les dialogues sont excellents, mais également plus émouvant à partir du moment que la personne coupable est connue. Alors, certes, le film a tendance à tourner un peu en rond dans sa seconde partie, mais cela n’enlève pas l’impression positive qui s’en dégage au moment du générique de fin.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter