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« Resilient Man », « Memory » et 7 autres films à l’affiche

Resilient Man.jpg3 étoiles. « Resilient Man ». Au sommet de sa gloire, Steven McRae, danseur étoile au Royal Ballet de Londres, s’effondre durant un spectacle victime d’une rupture du tendon d’Achille. Une blessure d’une telle gravité est le plus souvent synonyme d’une fin de carrière prématurée. Mais pour Steven McRae, il n’en est pas question. Il veut revenir à son meilleur niveau et met tout en œuvre pour y arriver. Après deux ans d’absence, et soutenu par ses entraîneurs, son équipe médicale et son épouse, il est prêt à remonter sur scène en espérant que tous les efforts consentis pour retrouver la lumière n’auront pas été vains.

« Resilient Man » est, comme son titre l’indique, un film où il est question de tomber et de se relever au nom d’une passion, en l’occurrence celle de la danse classique, qui est plus forte que tous les obstacles qui peuvent lui être opposés. Le documentaire est une mise à nu au sens propre et figuré, Steven McRae n’hésitant pas également à dévoiler son corps d’athlète de très haut niveau, d’un homme qui partage ses doutes et ses espoirs après son accident, mais également les raisons qui y ont conduit à force de trop en demander à son corps. Un portrait sensible entre défi physique et mental.

Memory.jpg2 étoiles. « Memory ». Sylvia est mère célibataire d’une adolescente, fréquente les réunions des Alcooliques Anonymes et travaille dans un centre pour adultes qui souffrent de troubles mentaux. Un soir, alors qu’elle rentre d’une fête, elle se fait suivre par un homme jusqu’en bas de chez elle. A son réveil, ce dernier n’a pas bougé et ne se souvient de rien étant sujet à des crises de démence. De fil en aiguille, Sylvia va être amenée à s’occuper de lui. Cette rencontre entre un homme qui lutte pour ne pas oublier son passé et une femme qui aimerait au contraire l’oublier va bouleverser leur existence et leur donner la force d’affronter leurs démons.

Malgré la magnifique interprétation de Jessica Chastain et Peter Sarsgaard (récompensé à la Mostra de Venise 2023 pour ce rôle) et un scénario intéressant qui réunit deux âmes en souffrance avec leur mémoire, le film, à l’exception notoire de la scène où Sylvia révèle la raison de sa souffrance, peine à émouvoir. La faute sans doute à une première partie où l’ennui n’est jamais bien loin et à une deuxième avec, certes, plus de rythme mais à laquelle on a de la peine à croire tant la succession des rebondissements, y compris à la fin, paraît improbable.

Toujours à l’affiche

Pas de vagues.jpg4 étoiles. « Pas de Vagues ». Julien est professeur de français dans un collège de banlieue. Jeune et dynamique, il a une approche pédagogique qui cherche à créer du lien entre lui et ses élèves. Il n’hésite pas à en prendre quelques-uns sous son aile, ce qui occasionne des jalousies : Julien est accusé de harcèlement par une élève et menacé de mort par le frère de cette dernière. Pris dans un engrenage infernal, qui va également avoir comme conséquence de révéler son homosexualité, et devant faire face à une direction qui veut éviter de faire des vagues, Julien pourra-t-il se sortir de cette situation ?

Inspiré d’un épisode que le réalisateur Teddy Lussi-Modeste a lui-même connu quand il était enseignant, « Pas de vagues » est un film sous haute tension qui décrit avec précision une mécanique qui s’emballe sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter, à commencer par une administration bien peu soutenante. Porté par un François Civil qui exprime à merveille toutes les émotions vécues par son personnage et de jeunes actrices et acteurs formidables, « Pas de vagues », grâce également à une mise en scène très réaliste, sonne juste du début à la fin avec une ultime scène d’une folle intensité.

Civil War.jpg4 étoiles. « Civil War ». Dans une Amérique qui fait face à une sécession de deux de ses Etats, Lee, photographe de guerre renommée, et Joel, journaliste, ont l'intention de se rendre à Washington D.C. pour interviewer et photographier le président avant que la ville ne tombe aux mains des insurgés. Accompagnés de Sammy, le mentor de Lee, et de Jessie, jeune photographe dont Lee est l’idole, ils vont entreprendre en voiture un voyage périlleux de 2000 km et se confronter à toute l’horreur de la guerre.

« Civil War » n’est pas un « blockbuster » comme un autre en raison de son hyperréalisme qui se traduit par un début qui, certes, manque un peu de rythme, mais c’est pour mieux cerner les personnages principaux et les enjeux qui les attendent au cours de leur périple. Une fois sur la route, les événements vont alors s’enchaîner à un tempo infernal, la dernière demi-heure est à couper le souffle, avec toujours le souci du réalisme. Et avec comme conséquence que certaines scènes sont dures, à l’image de ce qu’est la guerre. Ni plus. Ni moins. Avant tout célébration d’une profession, reporter de guerre, « Civil War » renvoie, avec une grande virtuosité cinématographique, une image d’un monde qui ressemble, hélas, furieusement au nôtre. Glaçant.

Une vie.jpg4 étoiles. « Une vie ». Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un jeune banquier anglais va tout mettre en œuvre, avec l’aide de personnes qui sont sur place et d’autres, dont sa mère, qui sont à Londres, pour sauver des centaines d’enfants, pour la plupart juifs, promis à une mort certaine. N’écoutant que son courage et sa détermination, Nicolas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre où 669 enfants trouveront refuge.

Ce n’est qu’en 1988 que l’action héroïque de Nicolas Winton fut connue du grand public grâce à une émission de télévision. « Une vie » fait des aller et retour entre ces deux époques à l’aide de nombreux flashbacks. Si l’on peut reprocher au premier long-métrage de James Hawes d’être un peu trop classique dans sa forme, par contre on saluera la grande humanité et l’émotion, impossible de retenir ses larmes, qui s’en dégagent. Porté par une formidable distribution, dont Anthony Hopkins toujours aussi excellent, « Une vie » est un film, malgré son sujet difficile, positivement bouleversant car il montre que l’être humain peut aussi être capable du meilleur. Et ça fait du bien.

Un p'tit truc en plus.jpg3 étoiles. « Un p’tit truc en plus ». Pour échapper à la police suite à un casse dans une bijouterie, un père et son fils trouvent refuge, bien malgré eux, dans une colonie de vacances pour jeunes en situation de handicap au milieu de nulle part. Le plus jeune se fait passer pour un pensionnaire et le plus âgé pour son éducateur spécialisé ce qui va inévitablement créer des quiproquos pour le pire, mais surtout pour le meilleur.

Le premier film du comique Artus, succès surprise avec deux millions d’entrées en France en moins de deux semaines d’exploitation, est une comédie, malgré son scénario (très) prévisible et un langage grossier trop répétitif, où l’on rit de bon cœur et qui sait également émouvoir grâce principalement à son excellente distribution. Les actrices et acteurs en situation de handicap sont, en effet, d’un naturel extrêmement touchant. Et il en est de même pour Artus qui a trouvé dans son interprétation et sa réalisation le juste équilibre pour éviter les écueils d’un sujet sensible.

Il reste encore demain.jpg3 étoiles. « Il reste encore demain ». Rome, 1946. Delia est mère de trois enfants et mariée à Ivano, mari autoritaire et violent. En plus de s’occuper du foyer, dans lequel vit également son beau-père grabataire et désagréable, elle multiplie les petits boulots pour améliorer le revenu familial très modeste. Malgré ce contexte pesant, Delia fait contre mauvaise fortune bon cœur jusqu’au jour où elle prend conscience que sa fille qui s’apprête à célébrer ses fiançailles pourrait bien connaître le même sort qu’elle.

« Il reste encore demain » surprend dès sa première scène, toutefois peu crédible, qui glace le sang et donne le ton au film qui se situe entre la tragédie et la comédie. Dans la première partie, l’équilibre entre gravité et humour n’est pas toujours réussi, à l’image des scènes chorégraphiées de la violence conjugale qui laissent songeur. Dans la seconde partie, par contre, le film prend une autre dimension. Son interprète principale, Paola Cortellesi, lumineuse et également derrière la caméra, va prendre les choses en main pour lutter contre ce patriarcat étouffant. C’est fait de manière subtile grâce à un scénario qui réserve de belles surprises et une fin aussi inattendue que spectaculaire.

La Nouvelle femme.jpg3 étoiles. « La Nouvelle femme ». Paris, 1900. Lili d’Alengy, courtisane renommée, a un secret : sa fille Tina est née avec un handicap mental et pourrait menacer sa carrière. Elle décide alors de l’emmener à Rome pour la faire placer dans une institution. Dans la capitale italienne, elle fait la connaissance de Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode révolutionnaire d’apprentissage pour les élèves dits « déficients » et cache également un secret. Les deux femmes vont petit à petit se rapprocher et s’entraider pour gagner leur place dans ce monde d’hommes.

On peut reprocher à « La Nouvelle femme », qui aborde d’intéressants thèmes (la condition de la femme, la maternité, l’inclusion, la différence, la pédagogie, le patriarcat), un manque parfois de dynamisme et d’originalité dans sa réalisation. Mais cette dernière fait, par contre, preuve d’une infinie délicatesse qui se retrouve dans le jeu des deux excellentes actrices principales, dans le soin apporté aux costumes, aux décors, à la lumière ou encore dans les scènes avec les enfants, handicapés ou non. En conclusion, une histoire touchante qui rend justice à la fondatrice des écoles Montessori et brosse un tableau éclairant sur l’époque dans laquelle elle se déroule.

Scandaleusement vôtre.jpg3 étoiles. « Scandaleusement vôtre ». Littlehampton, Sussex. 1920. Edith Swan reçoit des lettres anonymes au langage pour le moins fleuri. Rose Gooding, sa voisine irlandaise peu conformiste, est rapidement soupçonnée d’être l’autrice des missives. La police s’en mêle, mais ne va pas au-delà des apparences. C’est alors qu’une policière, la première à occuper un tel poste dans le Sussex, décide de mener une enquête parallèle, les preuves accusant Rose Gooding étant de son point de vue peu convaincantes.

Inspirée d’une histoire vraie et portée par des actrices formidables, cette comédie féministe so british à l’ancienne aborde les mœurs anglaises de l’époque en tirant à vue sur le patriarcat, l’intolérance, le racisme ou encore la bigoterie. C’est souvent drôle, les dialogues sont excellents, mais également plus émouvant à partir du moment que la personne coupable est connue. Alors, certes, le film a tendance à tourner un peu en rond dans sa seconde partie, mais cela n’enlève pas l’impression positive qui s’en dégage au moment du générique de fin.

5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

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