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  • "Iris et les hommes"

    Iris et les hommes.jpg2 étoiles. "Iris et les hommes". Iris est apparemment comblée. Elle est reconnue dans son métier de dentiste, a deux filles adolescentes qui ne posent aucun problème et a épousé à un homme qui a tout du mari rêvé. Sauf qu’ils ne font plus l’amour depuis longtemps malgré les tentatives d’Iris de ranimer la flamme. Lassée que la situation n’évolue pas, elle décide alors de s’inscrire sur une application de rencontre pour trouver des amants. Et elle ne va pas être déçue.

    Comme le synopsis le laisse entendre, « Iris et les hommes » est avant tout une comédie où l’on rit par moment de bon cœur. Emmenée par une Laure Calamy pétillante et omniprésente, le film a comme fil rouge les rencontres que fait Iris avec des hommes. Pour éviter le sentiment de répétition, le scénario a recours, de manière peu vraisemblable, à des mâles qui ne se ressemblent guère et qui illustrent la scène réussie de comédie musicale sur la chanson « It’s raining men » chantée en français. Tout cela est léger et parfait pour une soirée devant la télévision. Ni plus. Ni moins.

  • "Moi Capitaine"

    Moi Capitaine.jpg4 étoiles. "Moi Capitaine". Seydou et Moussa, deux jeunes cousins sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur pays pour rejoindre l’Europe où ils espèrent rencontrer le succès et faire fortune. Malgré certaines mises en garde sur les dangers d’un tel voyage et le rêve européen qui n’est que de la poudre aux yeux, Seydou et Moussa se lancent dans l’aventure. Elle va leur réserver de nombreuses épreuves dans lesquelles danger, violence, exploitation, mais aussi humanité vont sans cesse se côtoyer.

    Si l’on peut reprocher à « Moi, Capitaine » un côté un peu trop romanesque avec des invraisemblances scénaristiques et des effets de style qui coupent l’élan du récit, il n’en demeure pas moins que le film apporte un regard puissant, captivant et édifiant sur la question de l’immigration. Magnifiquement photographié - les images dans le désert, notamment, sont d’une incroyable beauté - et porté par un jeune acteur épatant, Seydou Sarr, « Moi, Capitaine » parvient malgré son sujet dramatique à émouvoir grâce à l’humanisme qui le traverse du début à la fin.

  • Mes 15 films préférés de 2023

    Je verrai toujours vos visages.jpg1er. Depuis 2014, en France, la justice restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles. Nassim, Issa et Thomas, condamnés pour vol avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquage et de vol à l’arraché, Chloé, victime de viols incestueux, ont décidé de s’engager dans ce processus avec l’espoir qu’à son terme il y aura eu des prises de conscience et de la confiance retrouvée.

    Réalisatrice du déjà formidable « Pupille » qui traitait avec une grande délicatesse du thème de l’adoption, Jeanne Herry récidive avec « Je verrai toujours vos visages ». Au cœur de son film, il y a la réparation, l’espoir et la libération des émotions par la parole. Il est donc essentiel que les dialogues soient irréprochables, que la mise en scène soit inventive pour éviter des huis-clos par trop répétitifs et que la distribution soit à la hauteur pour qu’un film avec une telle ambition fonctionne. Et tel est bien le cas ! « Je verrai toujours vos visages » vous prend à la gorge de la première à la dernière seconde et vous laisse bouche bée bien après la fin du générique. Remarquable.

    The Fabelmans.jpg2ème. Passionné de cinéma depuis que ses parents l’ont emmené pour la première fois au cinéma voir « Sous le plus grand chapiteau du monde » (1952), Sammy Fabelman passe son temps avec une caméra à la main pour filmer sa famille, mais également mettre en scène de petits films de plus en plus sophistiqués avec les années qui passent avec ses sœurs ou ses camarades de classe. Encouragé par sa mère, artiste, mais moins par son père, brillant scientifique, qui ne voit dans la passion de Sammy qu’un hobby, le jeune homme va découvrir un jour par les images qu’ils tournent que la relation entre ses parents n’est loin pas celle qu’il imaginait.

    Inspiré directement des souvenirs d’enfance de Steven Spielberg, « The Fabelmans » est un film…fabuleux ! Toute la palette des émotions qui fait la magie du cinéma est présente grâce à des personnages, et à ceux qui les interprètent remarquablement, auxquels on s’attache dès la première seconde. Quel plaisir de découvrir au travers des yeux de Sammy enfant cette passion pour le cinéma qui ne le quittera plus et de le suivre avec la réalisation de films de plus en plus élaborés au fur et à mesure qu’il grandit. Et que dire de la découverte bouleversante qu’il fait sur ses parents en montant un de ses films ? « The Fabelmans », au même titre que « Babylon », est un très bel hommage pour le 7ème art par un de ses maîtres.

    Le procès Goldman.jpg3ème. Avril 1976. Le second procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche condamné en première instance à la réclusion criminelle pour quatre braquages à main armée dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes, débute. S’il reconnaît avoir commis 3 braquages, Goldman clame son innocence concernant celui qui a conduit au meurtre des deux femmes. S’il était reconnu coupable, il risque la peine capitale. Défendu par un jeune avocat auquel il ne fait pas vraiment confiance, Goldman, intenable et provocateur, n’hésite pas pendant son procès à intervenir lui-même.

    Film de procès qui résonne avec l’actualité, l’action se passe à 95% dans la salle d’audience, le long-métrage, qui n’est pas une reconstitution fidèle mais s’en approche, de Cédric Kahn mérite incontestablement les critiques élogieuses qui lui sont faites. Brillamment interprété, mis en scène (les gros plans qui captent les réactions du public sont révélateurs de l’ambiance qui règne dans la salle) et écrit, « Le procès Goldman » tient en haleine du début à la fin. Son style épuré (pas de flashback, pas de musique, un écran carré avec une image qui rappelle les films des années 70) met l’art oratoire en valeur grâce à d’excellents dialogues et plonge le spectateur au cœur du procès.  

    Anatomie d'une chute.jpg4ème. Sandra, Samuel et leur fils Daniel, garçon de 11 ans malvoyant suite à un accident, vivent depuis deux ans à la montagne, loin de tout. Alors qu'il revient d'une promenade avec son chien guide, Daniel trouve le corps de son père, immobile dans la neige. Tout semble indiquer qu’il est tombé de la fenêtre du grenier, cette chute ayant entraîné sa mort. Mais l’autopsie laisse la place au doute. Accident ? Suicide ? Homicide ? En l'absence de témoin, la justice se penche sur la vie du couple pour tenter de découvrir ce qui s’est passé ce jour-là.

    Palme d’Or du dernier Festival de Cannes, « Anatomie d’une chute » a de nombreuses qualités : son scénario, sa mise en scène, sa direction d’acteur et le talent de sa distribution parmi laquelle on notera la performance exceptionnelle de Sandra Hüller. Elle incarne avec un rare brio cette femme qu’il est difficile de cerner renforçant ainsi le doute qui plane sur les circonstances de la mort de son mari. A ses côtés, le jeune Milo Machado Graner fait également des étincelles avec, notamment, une scène d’anthologie au cours du procès. Si l’on peut reprocher au film une longueur excessive (2h30) et une certaine froideur, qui s’explique toutefois par l’approche très réaliste voulue par la réalisatrice qui décortique la défaite d’un couple, il n’en demeure pas moins que « Anatomie d’une chute » est un film brillant.

    L'enlèvement.jpg5ème. Bologne, 1858. Dans le quartier juif, les soldats du Pape viennent prendre Edgardo, sept ans, fils de Momolo et Marianna Mortara. Ils en ont reçu l’ordre parce qu’il aurait été baptisé en secret par sa nourrice quand il était bébé. Et selon la loi pontificale, il doit recevoir une éducation catholique. Choqués par cet enlèvement, les parents d’Edgardo vont se lancer dans un long combat pour le récupérer. Il prend des allures politiques à une période où le pouvoir du Pape est vacillant. Quant à Edgardo, il n’a pas d’autre choix que de se soumettre à cette instruction religieuse qui n’est pas le sienne.

    Pour Marco Bellochio, le réalisateur, « l’enlèvement du petit Edgardo symbolise la volonté désespérée, ultraviolente, d’un pouvoir déclinant qui essaye de résister à son propre effondrement, en contrattaquant. » Adaptation d’une histoire vraie, « L’Enlèvement » est à la fois un drame, une fresque historique, un thriller judiciaire et un pamphlet contre les puissants. Le film est passionnant du début à la fin, malgré quelques petites longueurs, et formellement magnifique grâce à sa photographie, ses décors, ses costumes et sa mise en scène. La distribution n’est pas en reste avec, notamment, un Edgardo enfant joué par Enea Sala, charismatique. Du cinéma de grande qualité.

    Rien à perdre.jpg6ème. Sylvie élève seule ses deux enfants, Sofiane, une dizaine d’années, et Jean-Jacques, un adolescent proche de l’âge adulte. Elle travaille le soir dans un bar. Une nuit, Sofiane se brûle en voulant se faire des frites alors qu’il est seul dans l’appartement. Suite à cet accident, les services sociaux sont alertés et décident de placer Sofiane en foyer, le temps de mener l’enquête. Ne comprenant pas cette décision, Sylvie se lance dans un combat judiciaire pour récupérer son fils.

    Avec « Rien à perdre, la réalisatrice Delphine Deloget, dont c’est le premier film, voulait filmer ce qui reste d’une famille quand tout explose et raconter comment cette même famille apprend, dans la douleur, à vivre les uns sans les autres. Et on ajoutera, comment elle n’y arrive pas, à l’image d’une fin, bien que fort peu vraisemblable, qui ne laisse d’autre choix aux protagonistes que de trouver une solution qui n’en est pas vraiment une pour ne pas sombrer totalement. Porté par une Virginie Efira une nouvelle fois formidable, et fort bien entourée par d’excellents seconds rôles, ce drame social prend aux tripes. En évitant une vision manichéenne, il interroge sur le sujet hautement délicat du « faut-il retirer la garde ou non » à des parents apparemment défaillants et les conséquences qui peuvent aller avec. Bouleversant.   

    Babylon.jpg7ème. « Babylon » retrace sur une dizaine d’années (1926-1935) la gigantesque évolution du cinéma à Los Angeles qui de muet deviendra parlant, ce qui ne sera pas sans conséquences pour de nombreuses vedettes des années 20.

    Pour illustrer ces années folles, le réalisateur Damien Chazelle emploie les gros moyens pendant trois heures. Et ça marche ! Difficile, en effet, de résister aux personnages (superbe distribution) plus excentriques les uns que les autres, aux décors d’un autre temps, aux costumes flamboyants, à la mise en scène virevoltante qui vous en met plein la vue (parfois un peu trop) et à la musique qui souligne à grand renfort de trompettes toute la démesure dont peut faire preuve Hollywood. Le tournage de plusieurs scènes (notamment la bataille, la larme ou encore la première scène parlante) rend un formidable hommage au monde du cinéma de ces années-là. C’est captivant, spectaculaire et jouissif. Si la tension baisse d’un cran quand l’histoire s’éloigne un peu trop de son univers cinématographique (le mafieux, par exemple, n’apporte pas grand-chose), il n’en demeure pas moins que « Babylon » est un film que les cinéphiles, mais pas seulement, ne manqueront pas.

    Le règne animal.jpg8ème. Dans un monde contemporain au nôtre, certains humains se transforment en animaux. C’est le cas de la femme de François qui est touchée par cette mystérieuse mutation et qui est finalement emmenée dans un centre spécialisé dans les Landes pour être « soignée ». Pour rester près d’elle, François et son fils Emile, 16 ans, déménagent dans la région. Mais des événements inattendus vont bouleverser à jamais la relation père-fils et leur existence.

    Conte fantastique, toutefois bien ancré dans notre monde actuel, et écologique qui s’adresse à un large public, pas besoin en effet d’être un fan de science-fiction pour apprécier le film, « Le règne animal » est aux croisements de la comédie, du drame et du thriller. Inclassable. Si la relation père-fils, les deux acteurs sont très touchants, est au cœur du film, celle que nous entretenons de nos jours avec la nature ne l’est pas moins. Grâce à un scénario intelligent, une bande-son qui occupe une remarquable place, une photographie magnifique, des décors naturels et des effets spéciaux à couper le souffle, le réalisateur Thomas Cailley a pleinement atteint son objectif qui était, face à l’urgence climatique, de faire un film qui explore nos interactions avec le reste du vivant.

    L'Eté dernier.jpg9ème. Anne, une avocate renommée, est mariée à Pierre. Ils ont deux petites filles adoptées. L’harmonie familiale est perturbée quand Théo, 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux après avoir rencontré des problèmes avec la police. Après des débuts relationnels tendus entre Théo et sa belle-mère, un rapprochement va s’opérer entre eux et les mener dans un engrenage dont ils auront toutes les peines du monde à sortir.

    Anne, remarquablement jouée par Léa Drucker, a beau être une avocate brillante, que l’on voit qui plus est défendre dans plusieurs scènes des mineures, une mère et une épouse attentionnée, elle ne peut résister à cette passion qui l’anime pour son beau-fils. « L’été dernier » est avant tout un film sur le désir dévorant qui conduit une adulte apparemment tout ce qu’il y a de plus responsable à franchir les limites, puis à essayer tant bien que mal de les réintégrer.  L’irrationnel est au cœur d’un long-métrage qui ne cherche ni à choquer ni à juger, à l’image d’une dernière scène subtile, comme d’ailleurs l’ensemble du film.

    Mon crime.jpg10ème. Paris. 1934. Madeleine Verdier est une jeune et jolie actrice sans le sou. Elle est contrainte de partager un appartement avec son amie Pauline, avocate de son âge au chômage. Alors qu’elles sont menacées d’être expulsées par le propriétaire pour ne pas avoir payé plusieurs loyers, Madeleine est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Mises sous les lumières des projecteurs au cours d’un procès à rebondissements où Madeleine est brillamment défendue par Pauline, les deux jeunes femmes deviennent des célébrités. Mais leur gloire ne tient qu’à un fil…

    Librement adapté d’une pièce de théâtre de 1934, le dernier film en date du prolifique François Ozon est une comédie enlevée et d’une grande modernité, les années 30 étant un miroir de notre époque. Si l’on excepte un début un brin poussif, le rythme est vif et les scènes, théâtrales dans le bon sens du terme, s’enchaînent grâce à une distribution impeccable. Les actrices et acteurs surjouent juste ce qu’il faut pour donner à cette comédie un ton délicieusement décalé, malicieux, ironique et amoral. C’est le plus souvent drôle et jouissif. Un bon moment.

    Caravage.jpg11ème. 1609. Accusé de meurtre, le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Eglise pour revenir à Rome. Avant de prendre sa décision, le Pape demande à un inquisiteur de mener une enquête sur le peintre dont l’art est certes jugé subversif par l’Eglise, mais ne laisse cependant pas indifférent certains des plus hauts dignitaires de cette dernière.

    Celles et ceux qui aiment la peinture du Caravage apprécieront sans doute également le film de Michele Placido qui grâce à la photographie, à la lumière, aux décors, aux costumes et à sa distribution rend magnifiquement hommage au génie du peintre qui a marqué l’histoire de l’art. Plongé dans un tableau géant du Caravage qui s’offre à ses yeux sur le grand écran, le spectateur découvre ou redécouvre à l’aide de nombreux flashbacks au service du récit, avec certes quelques libertés scénaristiques, la vie de cet homme qui vivait parmi le peuple, faisait preuve d’une grande liberté de pensée et appréciait les corps à corps avec les hommes et les femmes, mais également avec ses poings et son épée.   

    Indiana Jones.jpg12ème. 1969. L’estimé professeur d’archéologie Jones est sur le point de prendre sa retraite. Mais c’est sans compter avec sa filleule Helena qui est à la recherche d’un objet rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le cadran d’Archimède qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. Dès qu’elle l’a en sa possession, Helena va chercher à le vendre au plus offrant. Mais le redoutable Jürgen Voller, qui convoite l’objet pour des raisons que l’on devine peu altruistes, ne l’entend pas de cette oreille. Indy n’a donc pas d’autre choix que de se remettre en selle pour éviter que le cadran d’Archimède ne tombe dans de mauvaises mains.

    Ce cinquième, et sans doute dernier, volet des aventures d’Indiana Jones, auquel on pourra juste reprocher quelques longueurs, n’est pas celui de trop, bien au contraire. « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée » est en effet bourré d’actions et n’a rien à envier à un James Bond auquel il fait irrémédiablement penser, les gadgets en moins. L’humour est bien présent et il y a même de l’émotion dans la dernière partie. Le scénario tient parfaitement la route du début à la fin en exploitant au mieux le pouvoir de l’objet qui est au centre de l’intrigue. Quant au prologue qui se déroule en 1944, et qui par la magie de la technique rajeunit Indy de 25 ans, il est carrément époustouflant. Et puis, la distribution est excellente et parmi elle un Harrison Ford qui, malgré l’âge, crève une fois de plus l’écran par son charisme. Du cinéma de qualité.   

    L'Amour et les Forêts.jpg13ème. Blanche et Grégoire se sont connus plus jeunes. Quand le destin les réunit à nouveau au cours d’une soirée, une histoire d’amour se développe rapidement entre eux. Suite à leur mariage, le couple déménage éloignant Blanche de sa sœur jumelle et de sa mère. Une nouvelle vie commence pour elle suivie de la naissance de deux enfants. Mais le bonheur n’est qu’apparent, car au fil du temps Blanche se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et qui s’avère de plus en plus dangereux.

    Bien que l’on sache dès le début que Blanche, la toujours excellente Virginie Efira, a réussi à survivre à la violence domestique dont elle a été victime, le film atteint par moment des sommets de tension et de suspense, avec toutefois des scènes plus légères bienvenues portées par des seconds rôles tous formidablement bien joués, grâce à un scénario qui montre bien comment la passion tourne petit à petit au cauchemar, une mise en scène au cordeau et à l’interprétation glaçante de Melvil Poupaud. Ce dernier atteint pleinement son objectif de créer « un salopard de cinéma, propre sur lui, sec, tendu et d’apparence paisible, mais profondément noir à l’intérieur. »

    Une année difficile.jpg14ème. Albert et Bruno ont un point commun : ils sont surendettés en raison de leur incapacité à réfréner leur besoin compulsif d’acheter. Alors qu’ils tentent d’intégrer un programme qui pourrait les aider à effacer tout ou en parie leurs dettes, ils rencontrent par hasard un groupe d’activistes écologistes. Plus attirés par les chips et les bières gratuites, et en ce qui concerne Albert également par une militante, que par leurs arguments, ils vont intégrer sans conviction le mouvement.

    « Une année difficile » est un film qui selon les deux réalisateurs Eric Toledano et Oilvier Nakache (« Intouchables », « Le sens de la fête », « Hors normes », « En thérapie », entre autres) « relient deux sujets, le surendettement et l’écologie, qui en apparence n’ont pas grand-chose à voir, et pourtant, les appartements vides peuvent porter plusieurs histoires, la récente visite d’huissiers ou une volonté de dénuement, de minimalisme et de décroissance. » Et force est de constater que la mayonnaise prend fort bien entre ces deux thèmes grâce à un scénario efficace, malgré parfois quelques ficelles un peu grosses, une distribution impeccable, sa drôlerie qui côtoie l’aspect grave des sujets abordés et son rythme qui ne baisse pas du début (formidable scène d’introduction) à la fin.

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    15ème. Après un problème de santé, Germain, retraité de 75 ans, vit au ralenti au contraire de son épouse pleine d’entrain et aux petits soins pour lui. Jusqu’au jour où elle meurt subitement. Germain n’a pas encore eu le temps de réaliser ce qui lui arrive que déjà sa famille s’immisce dans son quotidien avec une organisation digne d’un ministre, jusqu’à l’étouffer. Pour échapper à cette emprise et rendre hommage à son épouse, Germain se met alors en tête de reprendre le rôle qu’elle allait tenir dans un spectacle de danse.

    Porté par un François Berléand touchant et très expressif et par de nombreux seconds rôles qui donnent un beau dynamisme à une histoire simple à qui l’on pourra reprocher un côté un peu trop répétitif, « Last dance » fait du bien au cœur et à l’âme. Le film est à la fois drôle, optimiste, émouvant et surprenant. C’est avec grand plaisir que l’on suit Germain dans ses pas de danse qui vont lui permettre de dépasser son chagrin et de montrer à sa famille qu’un âge avancé ne signifie pas arrêter de vivre.