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"Annie Colère", "Les Amandiers", "Avatar 2", Whitney Houston et 5 autres films à l'affiche

Annie Colère.jpg4 étoiles. « Annie Colère ». En 1974, soit un an avant la loi Veil pour la légalisation de l’avortement, Annie se retrouve enceinte accidentellement. Ouvrière, mère d’un garçon de 9 ans et d’une fille de 16 ans, Annie décide de se faire avorter. Elle fait connaissance du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique des avortements de manière illégale, mais pas dans la clandestinité. Accueillie au sein de ce mouvement qui met les femmes au centre de ses préoccupations, Annie va s’y investir de plus en plus et trouver un nouveau sens à sa vie.

Annie, formidablement interprétée par Laurence Calamy, est une femme ordinaire qui devient militante grâce à un événement intime, et non pas par théorie politique. Au travers de son parcours, c’est la lutte des femmes pour le droit à l’avortement, mais aussi pour l’éducation à la sexualité qui est mise en avant. « Annie Colère » évite le pathos et la violence en se concentrant sur des sentiments positifs. Si l’on peut reprocher au film un côté un peu trop didactique et un brin répétitif, la générosité de ses personnages, leur implication, des portraits de femmes poignants ou encore la bienveillance des unes envers les autres émeuvent et rappellent qu’aujourd’hui encore ce combat est nécessaire. Admirable.

Les Amandiers.jpg4 étoiles. « Les Amandiers ». Milieu des années 80. Leur rêve est de jouer la comédie. Ils sont nombreux à passer le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers. Mais il n’y a que 12 places. La sélection opérée, les apprentis comédiens vont se lancer à corps perdu dans la passion du jeu tout en développant de solides amitiés, mais également des relations amoureuses. Pour le meilleur et pour le pire.

Le film réalisé par Valeria Bruni Tedeschi est inspiré de sa propre expérience à l’Ecole des Amandiers. Si l’on excepte quelques petites longueurs, « Les Amandiers » est plein de qualités, à commencer par sa mise en scène qui met aussi bien en valeur les scènes collectives que les scènes plus intimes. Quant à sa distribution, elle est tout à fait remarquable. L’excellence du jeu des actrices et des acteurs permet de partager les émotions de cette jeune troupe de théâtre dans la joie, la tristesse, l’excès, le doute, l’amitié, la dispute, l’amour, la violence. Un portrait de groupe touchant et pleinement réussi.

I wanna dance with somebody.jpg2 étoiles. « I wanna dance with somebody». Ce biopic sur Whitney Houston rend incontestablement hommage à la formidable chanteuse qu’elle fut. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’elle était surnommée « La Voix ». Les nombreuses scènes du film où elles chantent sont un délice pour les oreilles, mais également pour les yeux : le soin apporté pour recréer les costumes qu’elle a portés est manifeste. S’il n’y a donc rien à reprocher au film sur le côté public de Whitney Houston, qui plus est remarquablement interprétée par Naomie Ackie, on n’en dira pas autant sur sa vie privée. 

En effet, sa descente aux enfers avec la drogue, sa relation chaotique avec son mari Bobby Brown, son rôle de mère, les liens qu’elle entretenait avec sa famille ou encore les trois années qui la séparent de son retour en 2009 jusqu’à sa mort en 2012, qui n’est d’ailleurs évoquée que par une ligne au générique de fin, n’entrent pas assez dans le détail pour que l’on puisse vraiment comprendre comment un tel talent a pu se perdre à ce point. Au final, « I wanna dance with somebody » met donc la star en avant plutôt que la femme. L’inverse aurait sans doute donné un film plus intéressant et plus poignant.

Avatar 2.jpg2 étoiles. « Avatar : la voie de l’eau ». 2169. La famille Sully s’est agrandie. Elle vit sereinement dans la forêt de Pandora jusqu’au jour où « ceux qui viennent des étoiles » font leur retour et forcent Jake, Neytiri et leurs enfants à s’enfuir pour sauver leur peau. Ils trouvent refuge dans une autre partie de Pandora où c’est cette fois l’océan qui est roi, ce qui va leur demander une grande force d’adaptation pour trouver leur place parmi les habitants des lieux et dompter ce nouvel environnement aquatique.

Ce deuxième opus d’Avatar tient toutes ses promesses au niveau formel. La prouesse technique est impressionnante et c’est visuellement un régal (à voir en 3D). Mais ce sont aussi les limites du film qui tourne par moment en rond (dans l’eau) avec les longueurs (3h12 !) qui en…découlent. Et puis, le scénario est simpliste, prévisible et s’appuie sur des grosses ficelles. Quant à la fin, on se croirait de retour dans « Titanic », elle est à l’image du film : elle en met plein la vue (et les oreilles), tire en longueur et procure peu d’émotions. Il y a une marge de progression certaine pour les 3 (!) suites prévues.

Toujours à l’affiche

Close.jpg5 étoiles. « Close ». Léo et Rémi ont 13 ans. Ils sont inséparables. Et puis, survient la rentrée scolaire. Là, les choses se gâtent avec le regard des autres qui interroge la nature profonde de leur relation. Sont-ils en couple ? Si pour Rémi cette question n’est pas de nature à remettre en cause sa relation symbiotique avec Léo, il en est tout autrement pour ce dernier qui met de la distance avec Rémi qui le vit de plus en plus mal. On n’en dira pas plus si ce n’est que la mère de Rémi occupe une place prépondérante dans le film.

Grand Prix du Festival de Cannes 2022, on se demande comment il n’a pas eu la Palme d’Or, « Close » fait partie du cercle restreint des films dont on se souvient longtemps tant il est fort en émotions. Porté par ses deux formidables jeunes acteurs éclatant de sincérité, eux-mêmes fort bien entourés par leur deux « mères » Emilie Dequenne et Léa Drucker, le film touche en plein cœur pratiquement de la première à la dernière minute. La remarquable mise en scène de Lukas Dhont (réalisateur du déjà très bon « Girl »), la caméra qui filme à hauteur des garçons, les gros plans, l’utilisation de la lumière et la finesse d’un scénario qui évite le piège du pathos font de « Close » un film bouleversant. A ne pas manquer ! 

Leo Grande.jpg4 étoiles. « Good luck to you Leo Grande ». Nancy Stokes est une jeune retraitée. Mère de deux enfants dans la trentaine, elle a mené une vie sage et sans excès entre son travail d’enseignante des religions et un mariage des plus conventionnel. Récemment veuve, elle décide de mettre du piment dans sa vie en s’offrant les services de Leo, un escort boy.

Pour qu’une histoire telle que celle-ci qui se passe dans un décor unique et en huis-clos fonctionne, il est tout d’abord indispensable que les acteurs soient impeccables. Tel est bien le cas avec la talentueuse Emma Thompson et Daryl McCormack qui forment le temps de quelques rencontres un duo très convaincant. Ensuite, pour garder l’attention du spectateur dans ce genre de film où il y a peu d’actions, il est primordial que le scénario révèle quelques surprises et que les dialogues soient à la hauteur. Et si l’on excepte un petit coup de mou au milieu, cet objectif est parfaitement atteint. A la fois drôle et sérieux, audacieux et touchant, délicat et questionnant, le film se laisse voir avec un plaisir certain.

L'innocent.jpg4 étoiles. « L’Innocent ». Sylvie, la soixantaine, anime des ateliers de théâtre en prison. Elle tombe amoureuse de Michel, qui sera prochainement libéré, et l’épouse au grand désespoir de de son fils Abel. Ce n'est en effet pas la première fois que sa mère fait le coup avec des conséquences négatives pour elle. Epaulé par sa meilleure amie, Abel décide alors de tout faire pour protéger sa mère de Michel qu’il soupçonne de ne pas être aussi honnête qu’il en a l’air. Mais la rencontre avec son beau-père ne va pas exactement se passer comme il l’avait envisagé. Elle va même lui ouvrir des perspectives pour le moins inattendues.

« L’innocent » allie avec bonheur le film policier et la comédie, voire même la comédie romantique. Pour réussir ce tour de force, le film peut s’appuyer sur un scénario en béton, un rythme qui ne faiblit que rarement, une bande originale avec des standards des années 80 et une distribution à la hauteur. C’est tour à tour hilarant, jouissif (la scène dans le restoroute relève du grand art), émouvant et non dénué de suspense. Et cerise sur gâteau, la fin est à l’image de tout le film : malicieuse.

La consipration du Caire.jpg2 étoiles. « La Conspiration du Caire ». Adam, simple fils de pêcheur, est admis à la prestigieuse université al-Azhar au Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Débute alors une guerre sans pitié entre les élites religieuses et politiques pour lui trouver un successeur à laquelle Adam va se retrouver mêlé bien malgré lui.

Histoire sur le pouvoir et sur l’autorité « La Conspiration du Caire » est remarquablement mis en scène et tire le meilleur parti de l’univers clos de l’université d’al-Azhar. Cette sensation d’emprisonnement a été voulue par le réalisateur pour accentuer la tension tout au long du film. Mais ces indéniables qualités formelles passent malheureusement au second plan en raison d’un scénario relativement complexe dans sa première partie, il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil, et peu crédible dans sa seconde avec des événement qui s’enchainent tout à coup comme des noix sur un bâton. Peu de suspense et d’émotion, frisant régulièrement l’ennui, on se demande comment le film a pu recevoir le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes…

Simone, le voyage du siècle.jpg1 étoile. « Simone, le voyage du siècle » conte l’histoire de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques et, surtout, les tragédies qu’elle a connues dans sa vie. Pour retracer ce destin exceptionnel, le réalisateur Olivier Dahan, déjà à la manœuvre pour le portrait de deux autres grandes figures féminines du siècle passé, Edith Piaf et Grace de Monaco, prend le parti d’expliquer les combats de Simone Veil durant sa vie à la lumière de ce qu’elle a vécu dans les camps de concentration. 

Mais si ce parti pris peut se comprendre, il devient très vite lassant en raison des incessants allers et retours entre les différentes époques choisies pour évoquer la vie de Simone Veil. C’est ainsi que l’on passe des années quarante aux années 70, en faisant une halte dans les années 90 tout en faisant une incursion dans les années 2000 pour revenir aux années quarante et ainsi de suite. Mais le plus pénible réside dans le fait qu’à vouloir trop montrer l’horreur des camps, le film, dans son dernier tiers, en devient carrément insupportable avec une musique qui l’est tout autant. Et avec comme résultat de tuer toute émotion alors que l’objectif poursuivi était sans aucun doute exactement le contraire.

5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

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