Les fans suisses de l’Eurovision, mais pas seulement sans quoi la victoire n’aurait pas été possible, se réjouissent que Nemo ait gagné ce concours de chansons qui, malgré des hauts et des bas, existe depuis 1956. Ce triomphe est amplement mérité : les prestations vocales et scéniques de Nemo étaient de la haute voltige. Et la chanson, grâce à son audace musicale mélangeant plusieurs genres et des paroles fortes, ne laisse pas indifférent. Libre à chacun de l’aimer ou pas. A ce propos, les commentaires sur les réseaux sociaux devraient se contenter de donner leurappréciation de « The Code ».
Or, tel n’est malheureusement pas le cas puisqu’un grand nombre d’entre eux ont attaqué la personne de Nemo en jugeant, notamment, son habillement et/ou sa couleur, ses chaussures, ses ongles et évidemment son identité de genre. Ces commentateurs dénigrants etinsultants, en un mot irrespectueux, et qui ne se sont probablement jamais intéressés à l’Eurovision auparavant, se sont érigés en censeur niant ainsi le droit à Nemo d’être la personne qu’iel souhaite.
Mais qu’est-ce que cela change à leur vie si Nemo porte une jupe ou un pantalon ? Absolument rien ! On peut,bien sûr, comme pour la chanson, aimer ou pas, mais sans s’attaquer pour autant à l’individu, et qui plus est le plus souvent en se cachant derrière un pseudonyme. Que chacun s’occupe de ses propres affaires et laisse vivre en paix les personnes qui ne correspondent pas à leurs standards. Le monde ne s’en portera que mieux.
(Lettre de lecteur publiée dans La Tribune de Genève du 17 mai 2024)