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Film

  • « Love Me Tender », « Des preuves d’amour », « Dreamers » et 5 autres films à l’affiche

    Love me tender.jpg4 étoiles. « Love Me Tender ». Malgré leur séparation, Clémence et Laurent s’entendent bien et partagent sans difficultés particulières la garde leur fils, Paul, âgé de 8 ans. Jusqu’au jour où Clémence annonce à son ex-mari qu’elle fréquente des femmes. Ce dernier va alors tout faire pour obtenir la garde de leur enfant qui, pris en étau entre ses deux parents, va petit à petit s’éloigner de sa mère. Mais Clémence n’entend pas renoncer à son fils, tout en assumant ses choix d’une femme libre.

    Adapté du roman éponyme et autobiographique de Constance Debré, « Love Me Tender », malgré quelques longueurs, prend aux tripes parce qu’il questionne la place des femmes qui osent s’éloigner de la norme et revendiquer qui elles sont dans notre société. Et ce d’autant plus quand elles sont mères. Porté formidablement par Vicky Krieps, qui donne corps, au sens propre et figuré, à son personnage qui résiste tant et plus à l’injustice, au sexisme et à la lesbophobie dont il est victime, mais également par des seconds rôles irréprochables, le film est un manifeste bouleversant et fort sur le droit d’être soi-même.

    Des preuves d'amour.jpg4 étoiles. « Des Preuves d’Amour ». Paris. 2014. La loi permettant aux couples de même sexe de se marier vient d’être adoptée. Nadia est enceinte suite à un don de sperme. Céline se prépare à devenir parent dans un rôle qu’on ne lui reconnaît pas. Elle va devoir passer par l’adoption de son propre enfant en présentant un dossier avec des lettres de son entourage démontrant qu’elle est apte à remplir sa fonction. Entre les bouleversements d’une grossesse, les absurdités administratives et les relations complexes avec sa mère, le chemin de Céline est étroit pour trouver sa juste place.

    Premier long métrage d’Alice Douard, « Des preuves d’amour » est une comédie romantique qui séduit non seulement par l’humour, la tendresse et l’émotion qui s’en dégagent, mais également par les thèmes qui sont abordés tels que la parentalité, la filiation ou encore l’homophobie. Porté par un trio d’actrices remarquable, et des seconds rôles qui ne le sont pas moins, le film sonne juste de bout en bout en ne forçant jamais le trait, en gardant une certaine légèreté malgré les obstacles et en rendant ainsi ses personnages très attachants.

    Dreamers.jpg3 étoiles. « Dreamers ». Isio a fui le Nigeria après que son homosexualité ait été révélée. Elle vit depuis deux ans en Angleterre de manière clandestine. Un jour, elle est arrêtée et emmenée dans un centre de renvoi. Convaincue que le respect des règles facilitera sa demande d’asile, Isio se tient dans un premier temps à l’écart. Mais son attirance pour sa compagne de chambre et le rejet de ses premières demandes d’asile politique vont l’amener, avec ses codétenues, à imaginer une autre issue pour sortir du centre.

    « Dreamers » est une histoire d’amour et de liberté qui mêle drame social et thriller. A la fois réaliste, mais sans tomber dans le misérabilisme avec même de l’humour, et poétique avec des scènes oniriques, le film met en valeur le courage, la solidarité et le désir qui transcendent la situation compliquée dans laquelle se trouvent ces femmes pour qui le centre de détention est souvent l’antichambre de l’expulsion. Si l’on peut regretter quelques longueurs malgré la relative brièveté du film et une fin qui laisse sur sa faim, il n’en demeure pas moins que « Dreamers » séduit grâce à la dignité de ses héroïnes qui gardent espoir malgré un environnement hostile.

    Toujours à l’affiche

    Dossier 137.jpg4 étoiles. « Dossier 137 ». Stéphanie Bertrand, commandante à l’IGPN, la police des polices, enquête sur une affaire sensible : un jeune homme a été grièvement blessé lors d’une manifestation de Gilets jaunes. Les circonstances de ce drame ne sont pas claires et les responsabilités difficiles à établir. Stéphanie marche sur des œufs faisant preuve de la rigueur professionnelle dont elle est coutumière. Mais un élément inattendu va la troubler et ouvrir une faille entre devoir et conscience.

    Dominik Moll, à qui l’on doit l’excellent « La Nuit du 12 », situe à nouveau son nouveau film dans l’univers policier, plus particulièrement dans celui de l’IGPN à la fois critiquée par les citoyens et mal vue par les collègues. Ce terrain de tension est remarquablement exploité par le réalisateur grâce au personnage de Stéphanie, interprété avec talent par Léa Drucker, qui se fissure au fur et à mesure que l’enquête avance, tout en essayant de garder la tête froide malgré les différentes pressions. Ne cherchant pas à dénoncer, mais à comprendre comment de telles bavures policières peuvent se produire, « Dossier 137 » encourage indéniablement à la réflexion sur le rôle de la police.

    l'Etranger.jpg4 étoiles. « L’Etranger ». Alger, 1938. Meursault, la trentaine, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, sa collègue, comme si de rien n’était. Mais son voisin, un homme peu recommandable, va bousculer son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches qui vont le conduire à un drame sur une plage qui va à jamais changer sa vie.

    Adapté du célèbre roman d’Albert Camus, le film de François Ozon est une réussite sur le plan formel. Le choix du noir et blanc pour des raisons esthétiques est des plus judicieux car il met en lumière le personnage ombrageux de Meursault, dont la vie va basculer à cause du soleil. Remarquablement interprété par Benjamin Voisin tout en retenue pour donner corps à cet antihéros à la fois mystérieux, fascinant et agaçant, le film, selon les propos de son réalisateur, « ne donne pas de réponse, mais provoque des sensations. Il propose une expérience sensorielle. » On ne saurait dire mieux. Mais pour apprécier à sa juste valeur cette expérience, il faut se laisser emporter par le rythme lent, particulièrement au début, qui fait écho au mode de vie de Meursault et au regard qu’il porte sur le monde.

    La femme la plus riche du monde.jpg3 étoiles. « La femme la plus riche du monde ». Marianne Farrère est à la tête d'une immense fortune et elle s’ennuie. Jusqu’au jour où le destin met sur sa route le photographe Pierre-Alain Fantin, artiste fantasque en couple avec un homme et qui n’a pas la langue dans sa bouche. Son insolence, son ambition et même sa folie vont séduire Marianne. Elle va dès lors dépenser sans compter pour satisfaire celui qui n’hésite pas à révéler des secrets de famille, au grand damne de sa fille qui n’entend pas laisser sa mère dilapider son héritage.

    En s’inspirant de l’Affaire Bettencourt, Thierry Klifa, le réalisateur, avait comme objectif premier de raconter le destin de ces grandes familles industrielles françaises dont une partie du pouvoir s’est construite sur des zones d’ombre. Ce parti pris rend le film caustique et grinçant grâce à des dialogues qui font mouche et des interprètes qui naviguent plutôt bien entre comédie et tragédie, quand bien même la caricature n’est jamais très loin. A ce titre, le personnage joué, fort bien au demeurant, par Laurent Lafitte finit par lasser, à l’image d’un film qui aurait gagné en efficacité avec un quart d’heure de moins.

    La Petite Dernière.jpg3 étoiles. « La petite dernière ». Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue dans une famille avec ses deux sœurs, sa mère et son père. L’atmosphère familiale est joyeuse et aimante. Fatima est également croyante. Alors qu’elle intègre une fac de philosophie à Paris, elle tombe amoureuse d’une femme avec comme conséquence une remise en question profonde de son identité, notamment en lien avec sa foi.

    Le film adapté du roman de Fatima Daas prend son temps pour suivre l’évolution de son personnage principal. Parfois un peu trop. Mais quand l’ennui guette, une scène forte se produit, à l’image de la quête de Fatima qui passe par des hauts et des bas, mais sans aucune violence physique à son encontre, c’est à souligner. Portée par une actrice formidable, Nadia Melliti, dont c’est le premier rôle et prix d’interprétation à Cannes, « La Petite Dernière » séduit par sa pudeur, sa sensibilité et sa délicatesse, trois qualités merveilleusement illustrées par l’avant-dernière scène du film entre Fatima et sa mère.

    Un simple accident.jpg3 étoiles. « Un simple accident ». Iran, de nos jours. Vahid, un ouvrier qui porte assistance à une famille dont la voiture est en panne suite à un simple accident, croit reconnaître celui qui l’a autrefois torturé en prison grâce au son de la jambe mécanique du conducteur. Il décide d’en avoir le cœur net en l’enlevant avec comme intention de lui faire payer ce qu’il lui a fait subir. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.

    Palme d’Or du Festival de Cannes 2025, « Un simple accident », tourné de manière clandestine, est une critique du régime iranien. Il est inspiré de la deuxième expérience carcérale du réalisateur entre juillet 2022 et février 2023 au cours de laquelle il a partagé le quotidien d’opposants politiques, d’ouvriers arrêtés pour avoir réclamé leur salaire ou encore de femmes refusant de porter le voile. Oscillant entre tragédie et comédie noire, le film, malgré son sujet qui ne peut que retenir l’attention par ce qu’il dénonce et sa mise en scène qui fait d’une camionnette une sorte de tribunal ambulant, ne convainc pas totalement en raison de ce parti pris par moment peu crédible.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • « Dossier 137 », « L’Etranger », « La femme la plus riche du monde », « La petite dernière », « Un simple accident »

    Dossier 137.jpg4 étoiles. « Dossier 137 ». Stéphanie Bertrand, commandante à l’IGPN, la police des polices, enquête sur une affaire sensible : un jeune homme a été grièvement blessé lors d’une manifestation de Gilets jaunes. Les circonstances de ce drame ne sont pas claires et les responsabilités difficiles à établir. Stéphanie marche sur des œufs faisant preuve de la rigueur professionnelle dont elle est coutumière. Mais un élément inattendu va la troubler et ouvrir une faille entre devoir et conscience.

    Dominik Moll, à qui l’on doit l’excellent « La Nuit du 12 », situe à nouveau son nouveau film dans l’univers policier, plus particulièrement dans celui de l’IGPN à la fois critiquée par les citoyens et mal vue par les collègues. Ce terrain de tension est remarquablement exploité par le réalisateur grâce au personnage de Stéphanie, interprété avec talent par Léa Drucker, qui se fissure au fur et à mesure que l’enquête avance, tout en essayant de garder la tête froide malgré les différentes pressions. Ne cherchant pas à dénoncer, mais à comprendre comment de telles bavures policières peuvent se produire, « Dossier 137 » encourage indéniablement à la réflexion sur le rôle de la police.

    l'Etranger.jpg4 étoiles. « L’Etranger ». Alger, 1938. Meursault, la trentaine, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, sa collègue, comme si de rien n’était. Mais son voisin, un homme peu recommandable, va bousculer son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches qui vont le conduire à un drame sur une plage qui va à jamais changer sa vie.

    Adapté du célèbre roman d’Albert Camus, le film de François Ozon est une réussite sur le plan formel. Le choix du noir et blanc pour des raisons esthétiques est des plus judicieux car il met en lumière le personnage ombrageux de Meursault, dont la vie va basculer à cause du soleil. Remarquablement interprété par Benjamin Voisin tout en retenue pour donner corps à cet antihéros à la fois mystérieux, fascinant et agaçant, le film, selon les propos de son réalisateur, « ne donne pas de réponse, mais provoque des sensations. Il propose une expérience sensorielle. » On ne saurait dire mieux. Mais pour apprécier à sa juste valeur cette expérience, il faut se laisser emporter par le rythme lent, particulièrement au début, qui fait écho au mode de vie de Meursault et au regard qu’il porte sur le monde.

    La femme la plus riche du monde.jpg3 étoiles. « La femme la plus riche du monde ». Marianne Farrère est à la tête d'une immense fortune et elle s’ennuie. Jusqu’au jour où le destin met sur sa route le photographe Pierre-Alain Fantin, artiste fantasque en couple avec un homme et qui n’a pas la langue dans sa bouche. Son insolence, son ambition et même sa folie vont séduire Marianne. Elle va dès lors dépenser sans compter pour satisfaire celui qui n’hésite pas à révéler des secrets de famille, au grand damne de sa fille qui n’entend pas laisser sa mère dilapider son héritage.

    En s’inspirant de l’Affaire Bettencourt, Thierry Klifa, le réalisateur, avait comme objectif premier de raconter le destin de ces grandes familles industrielles françaises dont une partie du pouvoir s’est construite sur des zones d’ombre. Ce parti pris rend le film caustique et grinçant grâce à des dialogues qui font mouche et des interprètes qui naviguent plutôt bien entre comédie et tragédie, quand bien même la caricature n’est jamais très loin. A ce titre, le personnage joué, fort bien au demeurant, par Laurent Lafitte finit par lasser, à l’image d’un film qui aurait gagné en efficacité avec un quart d’heure de moins.

    La Petite Dernière.jpg3 étoiles. « La petite dernière ». Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue dans une famille avec ses deux sœurs, sa mère et son père. L’atmosphère familiale est joyeuse et aimante. Fatima est également croyante. Alors qu’elle intègre une fac de philosophie à Paris, elle tombe amoureuse d’une femme avec comme conséquence une remise en question profonde de son identité, notamment en lien avec sa foi.

    Le film adapté du roman de Fatima Daas prend son temps pour suivre l’évolution de son personnage principal. Parfois un peu trop. Mais quand l’ennui guette, une scène forte se produit, à l’image de la quête de Fatima qui passe par des hauts et des bas, mais sans aucune violence physique à son encontre, c’est à souligner. Portée par une actrice formidable, Nadia Melliti, dont c’est le premier rôle et prix d’interprétation à Cannes, « La Petite Dernière » séduit par sa pudeur, sa sensibilité et sa délicatesse, trois qualités merveilleusement illustrées par l’avant-dernière scène du film entre Fatima et sa mère.

    Un simple accident.jpg3 étoiles. « Un simple accident ». Iran, de nos jours. Vahid, un ouvrier qui porte assistance à une famille dont la voiture est en panne suite à un simple accident, croit reconnaître celui qui l’a autrefois torturé en prison grâce au son de la jambe mécanique du conducteur. Il décide d’en avoir le cœur net en l’enlevant avec comme intention de lui faire payer ce qu’il lui a fait subir. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.

    Palme d’Or du Festival de Cannes 2025, « Un simple accident », tourné de manière clandestine, est une critique du régime iranien. Il est inspiré de la deuxième expérience carcérale du réalisateur entre juillet 2022 et février 2023 au cours de laquelle il a partagé le quotidien d’opposants politiques, d’ouvriers arrêtés pour avoir réclamé leur salaire ou encore de femmes refusant de porter le voile. Oscillant entre tragédie et comédie noire, le film, malgré son sujet qui ne peut que retenir l’attention par ce qu’il dénonce et sa mise en scène qui fait d’une camionnette une sorte de tribunal ambulant, ne convainc pas totalement en raison de ce parti pris par moment peu crédible.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire, 0 étoile : à éviter

  • On regarde quoi à la TV cette semaine?

    Sully.jpgL’amerrissage d’un Airbus A320 sur l’Hudson en plein New-York en janvier 2009 avec 155 passagers à son bord et…155 survivants avait fait sensation. Un véritable miracle qui, pourtant, à y regarder de plus près, est avant tout un exploit humain hors du commun qui va d’ailleurs au-delà du pilote, même si celui-ci joue bien évidemment un rôle central.

    C’est cet aspect de ce fait divers heureux que privilégie un Clint Eastwood inspiré. « Sully » est avant tout une aventure humaine qui montre aussi l’autre côté du décor, à savoir l’enquête ouverte sur le commandant de bord pour savoir s’il n’aurait pas dû privilégier d’autres options que l’amerrissage et ainsi sauver aussi l’appareil. Dans le rôle de « Sully », Tom Hanks est très convaincant. Il exprime avec peu de mots tous les tourments qui assaillent cet homme qui vient de réaliser quelque chose de fort, peut-être de trop fort. Du grand art.

    Le film mêle très habilement, grâce à un excellent montage et une mise en scène au cordeau, le côté spectaculaire et à grand suspense du film, alors qu’on connaît la fin dès le début du film, la tension est à son comble jusqu’aux dernières minutes, avec celui beaucoup plus intimiste des remises en question du commandant et de l’enquête. « Sully » fait passer le spectateur par toutes les émotions, peur, pleurs, rage, soupir, sourires, et c’est un vrai plaisir à ne pas bouder.

    5 étoiles. « Sully ». ARTE, dimanche 9 novembre, 21h00.

    Mon crime.jpgParis. 1934. Madeleine Verdier est une jeune et jolie actrice sans le sou. Elle est contrainte de partager un appartement avec son amie Pauline, avocate de son âge au chômage. Alors qu’elles sont menacées d’être expulsées par le propriétaire pour ne pas avoir payé plusieurs loyers, Madeleine est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Mises sous les lumières des projecteurs au cours d’un procès à rebondissements où Madeleine est brillamment défendue par Pauline, les deux jeunes femmes deviennent des célébrités. Mais leur gloire ne tient qu’à un fil…

    Librement adapté d’une pièce de théâtre de 1934, le film du prolifique François Ozon est une comédie enlevée et d’une grande modernité, les années 30 étant un miroir de notre époque. Si l’on excepte un début un brin poussif, le rythme est vif et les scènes, théâtrales dans le bon sens du terme, s’enchaînent grâce à une distribution impeccable. Les actrices et acteurs surjouent juste ce qu’il faut pour donner à cette comédie un ton délicieusement décalé, malicieux, ironique et amoral. C’est le plus souvent drôle et jouissif. Un bon moment.

    4 étoiles. « Mon Crime ». France 2, dimanche 9 novembre, 21h10.

    Revoir Paris.jpgAlors qu’elle rentre chez elle à moto, Mia est contrainte de se réfugier dans une brasserie en raison d’une pluie diluvienne. Peu de temps après son arrivée, des terroristes font irruption dans le restaurant et tirent sur tout ce qui bouge. Cachée sous une table, elle en réchappe miraculeusement. Après s’être éloignée trois mois chez sa mère, Mia revient à Paris. Elle ne se souvient plus de rien. Elle décide alors de retourner sur les lieux du drame. Grâce à la rencontre d’autres rescapés, à son obstination et son courage, elle va, non sans mal et avec quelques surprises à la clé, reconstituer le fil des événements.

    Avec un tel sujet, « Revoir Paris » aurait pu facilement tomber dans le sensationnalisme. Il n’en est absolument rien, à l’image de l’attaque terroriste qui ne fait pas dans la surenchère. Elle permet toutefois de comprendre ce que vit Mia à ce moment-là et pourquoi il est si difficile de se reconstruire quand on a vécu quelque chose d’aussi traumatisant.  Si Mia est au centre de l’intrigue, le film décrit également avec justesse d’autres personnages impactés directement ou indirectement, dont le compagnon de Mia, par cette tragédie. Subtil, sensible, profondément humain, « Revoir Paris », porté par Virginie Efira une fois de plus impeccable, est un très beau film sur la résilience.

    4 étoiles. « Revoir Paris ». RTS 1, lundi 10 novembre, 20h40.

    Insaisissables 2.jpgSuccès surprise mérité de l’été 2013, les quatre magiciens/cambrioleurs reprennent donc du service (premier épisode à voir juste après à 23h20 alors que le troisième sort tout prochainement sur les écrans) en s’attaquant à un as de la technologie à la tête d’une organisation criminelle. Cet homme d’affaire a toutefois toujours un coup d’avance sur les 4 magiciens et va les entraîner dans un piège et les spectateurs avec.

    L’intrigue à tiroirs et aux rebondissements multiples aussi invraisemblables les uns que les autres est en effet un simple prétexte à mettre en scène des numéros de magie finalement trop rares et qui tirent parfois en longueur. Certes, on ne s’ennuie pas vraiment, il y a tout de même quelques scènes réussies et un peu d’humour, mais on peine vraiment à comprendre où les scénaristes veulent en venir et la révélation finale tombe complètement à plat. On y perd petit à petit toutes ses illusions, ce qui est tout de même un comble pour un film qui met la magie au centre.

    2 étoiles. « Insaisissables 2 ». M6, mercredi 12 novembre, 21h10.

    Amanda.jpgSuite au décès brutal de sa sœur dont il est très proche, David, 24 ans, se retrouve en charge de sa nièce de 7 ans, car mis à part une grand-tante vieillissante, la petite Amanda ne peut compter que sur son oncle. Ce dernier sera-t-il capable non seulement de faire face à ce défi de devenir « père » malgré lui, mais aussi de surmonter et de faire surmonter à sa nièce la perte de l’être cher ?

    « Amanda » est un film sur la construction et la reconstruction. Construction d’une relation entre un jeune adulte qui se cherche encore et une enfant qui voit son monde s’écrouler en une nuit, et reconstruction après un deuil d’une grande brutalité. La relation entre Amanda et David est donc au cœur du film. Il est dès lors essentiel qu’elle fonctionne à l’écran. Tel est bien le cas grâce à Isaure Multrier qui joue, selon le vœu du réalisateur Mikhaël Hers, une Amanda « très juvénile et poupon, mais avec un petit côté adulte ». Et bien sûr grâce à Vincent Lacoste à qui le réalisateur a confié le rôle car « son visage, sa façon de parler, sa douceur, sa grâce, sa beauté un peu gauche » étaient d’indéniables atouts pour jouer David et on ne peut que lui donner raison. Malgré quelques petites longueurs par-ci, par-là et une fin un peu trop démonstrative, « Amanda » est un film plein de douceur, de bienveillance, de justesse et de délicatesse. En un mot, émouvant.

    4 étoiles. « Amanda ». ARTE, jeudi 13 novembre, 20h55.

    Maison de retraite.jpgMilann a de la peine à prendre sa vie en main. Il vit de petits boulots et est hébergé par son ami d'enfance. Après une altercation avec une cliente dans un supermarché où il est caissier, Milann est condamné à une peine de deux mois de travaux d’intérêts généraux dans une maison de retraite. Un cauchemar pour quelqu’un qui ne supporte pas les personnes âgées. Il va enchainer les maladresses avant de petit à petit se faire adopter par une bande de sept pensionnaires qui va non seulement le faire mûrir, mais également lui donner le goût du risque pour lutter contre la direction corrompue de l’établissement. 

    « Maison de retraite » fait partie de ces films dont on n’attend rien et, parfois, on est surpris en bien. Tel est le cas avec « Maison de retraite » : le rythme est soutenu de bout en bout et rires et émotions sont bien présents. Et puis, retrouver autant de « vieilles gloires » du cinéma français fait également plaisir. Alors, certes, ce n’est pas un chef d’œuvre, le scénario est souvent prévisible et les sept pensionnaires sont bien trop en forme pour être dans une maison de retraite, mais la sauce prend pour passer un bon moment.

    3 étoiles. « Maison de Retraite ». RTS 1, samedi 15 novembre, 21h05.

    5 étoiles : à voir absolument, 4 étoiles : chaudement recommandé, 3 étoiles : ça vaut la peine, 2 étoiles : pas indispensable, 1 étoile : il y a mieux à faire