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Hommage

Pour rendre cet hommage à Giovanni, j’ai choisi de lui écrire une lettre, lui qui en a tant rédigées.

Cher Giovanni,

Au cours de notre vie, les rencontres qui comptent ne sont pas si nombreuses. Tu en fais partie. Et plutôt deux fois qu’une.

Quand je t’ai vu pour la première fois, alors que je n’avais même pas 15 ans, je ne pouvais bien évidemment pas savoir que je partagerais tant de riches moments avec toi pendant plus de 43 ans ! Si j’ai pu le faire, c’est parce que j’ai eu la chance, que dis-je, le privilège, de t’avoir pendant 4 ans comme professeur de sciences humaines. Ton enseignement ouvert sur le monde et sur les autres, illustré par des livres passionnants qui se trouvent toujours dans ma bibliothèque, aura marqué tellement de collégiennes et collégiens.

Enseigner les sciences humaines était une évidence tant tu savais faire preuve d’humanité. Cette qualité, tu l’as exercée bien au-delà de l’enseignement, comme ce fut par exemple le cas en accompagnant pendant longtemps des personnes malvoyantes. Ta bienveillance, ta générosité, ton humour, parfois ton ironie, et le sérieux avec lequel tu préparais tes cours ont séduit non seulement tes élèves, mais également tes collègues. Ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, nombre d’entre eux sont présents pour te rendre ce dernier hommage.

Pendant les très exactement quatre décennies qui ont suivi la fin du collège, j’ai continué d’apprendre à tes côtés en échangeant régulièrement avec toi sur la politique, ton avis comptait beaucoup quand je me posais des questions sur mon engagement, mais également sur le cinéma où nous nous donnions des conseils sur les films à aller voir ou pas ou encore la littérature, même si je n’arrivais pas à lire le quart de la moitié des livres dont tu me parlais avec passion. Et puis, il y avait nos discussions sur la vie, son sens, ses joies et ses peines.

Plus les années passaient et plus tu me parlais des difficultés auxquelles tu avais dû faire face dès ta petite enfance au Tessin. Mais malgré des périodes de découragement plus ou moins longues et intenses, ce sentiment de solitude intérieure qui ne te quittait pas tout en reconnaissant que tu étais très entouré, des épreuves injustes comme la disparition prématurée de Jacky, tu as toujours lutté et trouvé les ressources en toi, dans le sport, auprès de thérapeutes, auprès de ta famille et bien sûr auprès de tes amis pour ne pas couler, même si tu me disais parfois « c’est dur ».

Aujourd’hui, ta disparition laisse un vide immense. Mais toutes les personnes nombreuses qui te côtoyaient régulièrement n’oublieront pas de sitôt tout ce que tu leur as apporté, même si tu émettais parfois des doutes à ce sujet.

Oui, Giovanni, tu as compté pour nombre d’entre nous et nous t’en sommes infiniment reconnaissants. Nous ne sommes pas près de t’oublier, ton souvenir demeurera en nous ! Repose en paix, tu l’as bien mérité !

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